Huawei compte déménager son centre de recherche et développement des États-Unis au Canada, a affirmé son fondateur, Ren Zhengfei.
Dans une entrevue accordée au Globe and Mail la semaine dernière, M. Ren a expliqué que cette décision découlait de « l’hostilité des États-Unis » envers son entreprise. Pour cette même raison, Huawei entend aussi concevoir des équipements pour la technologie 5G au Canada.
En mai, Washington avait interdit aux fournisseurs de télécommunications américains d’acheter leur matériel auprès de sociétés étrangères jugées à risque, dont Huawei.
L’entreprise avait alors supprimé près de 600 postes en recherche et développement aux États-Unis.
Craignant que la Chine n’utilise Huawei à des fins d’espionnage, l’administration américaine avait ensuite interdit au fabricant de participer à la construction de réseaux 5G.
« La croissance de Huawei a été bloquée aux États-Unis, et par conséquent, nous déplaçons nos activités au Canada », a déclaré M. Ren.
Selon le fondateur, l’entreprise a accru son effectif de 900 à 1200 employés au Canada depuis le début de l’année, et mène déjà sa stratégie d’affaires pour les États-Unis depuis Ottawa.
M. Ren n’a pas précisé quand la relocalisation se concrétisera ni à quel endroit Huawei compte installer le nouveau centre.
Chris Pereira, directeur des affaires publiques de Huawei, a toutefois laissé sous-entendre que Montréal pourrait constituer un lieu stratégique pour attirer les talents canadiens. Dans un courriel à IT World Canada, il a indiqué que l’expertise de la métropole québécoise dans des domaines comme l’intelligence artificielle en font un endroit attrayant pour de nombreux spécialistes en technologie.
M. Ren s’est entretenu avec le Globe and Mail presque un an jour pour jour après que sa file Meng Wanzhou, la directrice financière d’Huawei, ait été arrêtée à Vancouver à la demande des autorités américaines. L’affaire avait entraîné une rapide détérioration des relations entre le Canada et la Chine.
L’entrevue laisse cependant entrevoir que M. Ren attribue cette situation à l’administration Trump, et non à Ottawa.
Le département américain de la Justice accuse Mme Meng et Huawei d’avoir volé des secrets commerciaux et violé des sanctions contre l’Iran.
Le fabricant chinois n‘a pas fourni de précisions concernant la gestion des employés qui travaillent actuellement au centre de recherche américain.
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