Les responsables TI canadiens sont bien positionnés pour guider la transformation numérique en 2016, mais les préoccupations principales demeurent la technologie et les plateformes de livraison.
Avec l’intensification de la numérisation, les responsables TI continuent leur course vers les affaires numériques, et ils font face à des choix d’investissement difficiles.
Le sondage annuel de plus de 2900 dirigeants en TI de Gartner révèle que les responsables TI canadiens sont au même point que leurs pairs à travers le monde concernant leur planification budgétaire. Environ 85 % d’entre eux anticipent une modeste augmentation, ou simplement le maintien des montants de l’année précédente. Cependant, nous avons déjà observé des signes de révision à la baisse, alors que l’économie canadienne est affaiblie par la faiblesse du prix du pétrole brut et de la dévaluation du dollar.
Les responsables TI canadiens priorisent les investissements dans les PGI et la modernisation des applications patrimoniales, ainsi que sur la livraison de la technologie, soit des éléments porteurs des affaires numériques, et ceci jumelés avec une attention particulière à l’optimisation des coûts. Il y a moins d’intérêt pour la mise en place d’une plateforme de talent et de leadership, mais il y a une reconnaissance croissante pour le besoin de livrer une valeur d’affaires à l’aide de nouveaux canaux et de nouveaux processus.
Nous avons demandé aux responsables TI de nous indiquer les trois résultats attendus ou les impacts du numérique sur leur organisation. La réponse des responsables TI canadiens diffère de celles des autres à travers le monde. Une plus grande efficacité opérationnelle et une réduction des coûts sont les principales priorités des responsables TI canadiens, ce qui reflète la pression budgétaire et la consolidation des technologies dans les secteurs publics et privés. Dans l’industrie, ceci est engendré par la concurrence manufacturière, la réduction de la valeur du dollar canadien, la réduction de la demande chinoise et les profondes implications de l’affaissement du prix du brut et des minéraux.
Le déclin de la valeur du dollar canadien se traduit par une augmentation généralisée des coûts opérationnels, et particulièrement en TI, où le prix de la plupart des logiciels, équipements et contrats sont basés sur le dollar américain. Étant donné que les budgets ne seront pas augmentés, les responsables TI subissent encore plus de pression pour gérer leurs coûts opérationnels.
La chute des prix du pétrole a un effet en cascade sur l’économie des produits et services, qui entraîne aussi une réduction des activités de production qui se fait sentir dans tout le pays, et surtout dans l’Ouest. Quelques entreprises manufacturières vont bénéficier de la baisse des coûts d’énergie et d’un dollar faible et en profiteront pour mieux se positionner sur le marché des exportations mondiales.
Dans le secteur public, et spécialement au fédéral, les principales priorités sont la consolidation des centres de traitement, des réseaux de communication et des environnements de courriel. Alors que les responsables TI à l’extérieur du pays voient la création de nouveaux marchés comme un résultat éloquent, les responsables TI canadiens sont plus préoccupés par l’amélioration des résultats opérationnels.
Comme nous en parlerons lors du prochain sommet des responsables TI et dirigeants en TI à Toronto, l’attitude de « faire la même chose de façon numérique » est commune à travers le monde. La majorité des responsables TI n’ont pas encore mis de l’avant une véritable transformation numérique, et ne tirent profits ni des affaires numériques ni des techniques d’innovation.
Faire des affaires numériques requiert des investissements dans de nouvelles habiletés et de nouvelles technologies que les entreprises et les gouvernements canadiens adoptent lentement. La faiblesse de l’économie rend l’environnement d’affaires canadien normalement réservé encore plus prudent financièrement. Cela dit, construire des fondations numériques est un début raisonnable, mais il y a de la place pour en faire beaucoup plus.
Par Chris Howard, qui est vice-président et analyste chez Gartner, pour la Zone Gartner.