Groupe Pages Jaunes, qui offre des applications logicielles de recherche commerciale pour les plateformes mobiles populaires, envisage une fragmentation de ce secteur. Aussi, l’éditeur d’annuaires doit tenir compte d’enjeux liés au recours à la géolocalisation.
Groupe Pages Jaunes, qui offre depuis quelque temps une version de son moteur de recherche qui est adaptée aux fureteurs des appareils mobiles, propose depuis avril 2009 des logiciels dédiés pour plusieurs modèles de téléphones évolués et de tablettes numériques.
Présentement, l’éditeur d’annuaires offre des logiciels gratuits pour les appareils iPhone et iPad d’Apple (dont la plate-forme iOS générerait actuellement 60 % du trafic de recherche mobile), pour les appareils BlackBerry de Research in Motion ainsi que pour les systèmes d’exploitation Android de Google et Windows Phone 7 de Microsoft. Groupes Pages Jaunes a déjà produit un logiciel pour la plate-forme Palm, qui a été discontinué.
« La plate-forme mobile est stratégiquement importante pour nous : ça fait [plus de] cent ans qu’on existe, et ça fait cent ans qu’on attend les téléphones intelligents, car il s’agit de la meilleure plate-forme pour livrer un service de recherche locale », déclare Matthieu Houle, directeur général, Mobile et plateformes chez Groupe Pages Jaunes.
Alors que de nouvelles plates-formes et de nouveaux appareils mobiles seront probablement commercialisés dans le futur, comment Groupe Pages Jaunes établit-elle ses choix de développement de logiciels dédiés ?
« La stratégie initiale était d’être présent sur les plates-formes qui ont un succès relatif, explique M. Houle. Maintenant, avec la fragmentation de l’utilisation, nous investirons là où il y aura le plus d’utilisateurs. J’espère que HTML5 nous aidera à gérer l’explosion des tablettes numériques et des nouvelles plates-formes. Ensuite on verra, lorsqu’un certain niveau sera atteint, s’il y a assez d’utilisateurs pour investir dans le développement d’une application. »
« Car s’il y a un coût initial pour le développement d’une application, les coûts importants se situent dans la mise à jour des nombreuses versions de l’application », ajoute-t-il.
Géolocalisation privée
L’offre de services sur des appareils mobiles comporte des enjeux de confidentialité et de respect de la vie privée qui ne s’appliquaient pas à l’époque au bottin imprimé qui est statique et passif. La géolocalisation, en théorie, permet de suivre à la trace les déplacements d’une personne qui a manifesté un intérêt envers un sujet, un domaine d’activité ou un établissement commercial.
M. Houle assure que Groupe Pages Jaunes respecte la vie privée des consommateurs, mais il explique que l’entreprise tire profit en partie d’informations que procure la géolocalisation.
« Des plates-formes, comme iOS, demandent à l’utilisateur s’il permet à l’application Pages Jaunes de le localiser. Par exemple, lorsqu’il cherche un restaurant, l’utilisateur indique par le fait même où il se trouve. Mais on ne sait pas qui est l’utilisateur, et il y a des règles de conservation de l’information à respecter. Nous ne sommes pas comme Google Latitude, qui va suivre l’utilisateur », déclare-t-il.
M. Houle explique que la géolocalisation procure une capacité d’analytique anonyme qui permet de mieux comprendre les utilisateurs, afin de peaufiner les résultats donnés par les moteurs de recherche.
« La géolocalisation permet aussi de fournir de l’information à un commerçant, comme le rayon à partir duquel les consommateurs se rendent à son établissement. », ajoute-t-il.
Outre le développement d’applications mobiles, Groupe Pages Jaunes mise sur l’ouverture aux développeurs de son interface de programmation et sur l’offre de services création et de gestion de pages Web pour maximiser l’accessibilité des inscriptions commerciales des entreprises.
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.