Google Canada annonce une subvention de 3,95 millions de dollars à Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle (IA) établi à Montréal.
Mila utilisera ces fonds pour poursuivre ses recherches sur les différentes applications de l’IA et de l’apprentissage machine, notamment dans le secteur de la santé.
Une partie du montant servira à financer le projet LambdaZero, mis en place pour aider les scientifiques à trouver les molécules les plus efficaces pour fabriquer de nouveaux médicaments. L’initiative se base sur un algorithme capable de prédire des combinaisons ayant davantage de chances de fonctionner.
LambdaZero concentre actuellement ses efforts dans la lutte contre la COVID-19 en étudiant la protéine en pic que le virus SARS-CoV-2 utilise pour s’infiltrer dans les cellules humaines. L’IA permet aux chercheurs de tester de façon virtuelle le potentiel de millions de molécules à se lier à cette protéine pour la rendre inefficace.
Avec cette initiative, les scientifiques de Mila espèrent rendre le processus pour trouver un médicament plus rapide et plus sécuritaire.
Pour le fondateur de Mila, Yoshua Bengio, cette année a marqué un « moment décisif » pour la communauté de l’IA, alors que la pandémie a exigé une intervention rapide des scientifiques et une collaboration accrue entre les chercheurs de différents domaines.
« Alors que nous nous préparons à l’avenir et aux inévitables changements de priorités, force est de constater que l’IA n’est plus une technologie émergente, mais bien un outil utile permettant de résoudre des problèmes à l’échelle mondiale. Google Canada reconnaît non seulement cette occasion, mais aussi la tâche importante qui incombe à l’industrie », a-t-il écrit dans un billet de blogue.
Fondé en 1993, Mila est le fruit d’une collaboration entre l’Université de Montréal et l’Université McGill, en lien étroit avec Polytechnique Montréal et HEC Montréal.
L’organisme à but non lucratif rassemble une communauté de professeurs, d’étudiants, de partenaires industriels et de jeunes entreprises qui oeuvrent dans le domaine de l’IA.
Reconnu à travers le monde pour ses importantes contributions au domaine de l’apprentissage profond, Mila se distingue dans les secteurs de la modélisation du langage, de la reconnaissance d’objets, de la traduction automatique et des modèles génératifs.
Google avait déjà accordé près de six millions de dollars à l’institut en 2016, lui permettant de passer de 25 à plus de 500 chercheurs.
Le nouveau financement annoncé par le géant du Web survient à un moment où le Canada est de plus en plus reconnu pour sa grande proportion de chercheurs en IA.
Selon le Rapport mondial sur les talents en IA 2020, publié à la fin octobre par Element AI, le Canada est le deuxième pays le plus peuplé en chercheurs en IA dans le monde après les États-Unis.
« Le Canada possède un réseau interactif et interconnecté de certains des penseurs les plus créatifs en intelligence artificielle de notre époque », a indiqué Hugo Larochelle, directeur de Google IA à Montréal, dans un communiqué transmis à Direction informatique.
Le pays a été le premier à se doter d’une stratégie nationale sur l’IA pour promouvoir une mentalité de collaboration dans ce domaine. Lancée en 2017, la Stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle a investi près de 125 millions de dollars dans des instituts de recherches. Mila a obtenu 30 % de cette somme.