En moussant la mobilité sans fil et l’intégration de nouveaux services, Cisco, avec son président et chef de la direction John Chambers aux commandes, promeut l’évolution du réseau informatique en tant que plate-forme.
Las Vegas (Nevada) – La 17e édition de Networkers, l’événement produit par Cisco à l’intention des ingénieurs et des experts en réseautique, s’est déroulée sous le signe de la constance. Le grand manufacturier d’équipement, sans grande surprise, souhaite garder son avance sur la concurrence en termes d’anticipation des besoins du marché. L’authenticité de son grand patron John Chambers, qui reste intacte, ne cesse toutefois de surprendre dans un monde où le succès croissant creuse trop souvent un fossé entre une organisation et ses utilisateurs.
Dans la capitale américaine du divertissement, sous un soleil de plomb et balayé par un vent brûlant, Cisco a convié 10 000 personnes à sa rencontre annuelle destinée à informer les spécialistes à propos des tendances actuelles et à court terme en matière de réseautique. Fidèle à son approche qui lui a permis d’obtenir et de maintenir un grand succès, le manufacturier a fait la promotion de ses orientations actuelles qui misent principalement à faire du réseau une plate-forme à part entière plutôt qu’une infrastructure « de plomberie » dans le domaine de l’informatique.
Autant lors de l’allocution d’accueil pour les participants qu’au cours des présentations à l’intention des médias, les porte-parole du manufacturier ont ainsi moussé l’architecture de réseau orienté vers les services, commercialisée sous l’acronyme SONA, qui vise l’inclusion de couches de services d’infrastructure reliés à l’identité, aux communications unifiées, à la sécurité, au traitement et au stockage. À cet effet, l’entreprise a annoncé la disponibilité de modules destinés au commutateur Catalyst 6500 qui vise à améliorer la prestation de plusieurs de ces services, ainsi que ceux reliés à la surveillance du réseau, pour les couches de réseau des niveaux 2 à 7.
Également, Cisco a mis une emphase prononcée sur les services reliés à la mobilité selon le concept de « réseau sans fil unifié », avec l’annonce de nouvelles fonctionnalités reliées à la sécurité, à la voix, à l’emplacement et à l’accès des visiteurs sur un réseau informatique. Dans ce contexte, l’entreprise a lancé le contrôleur intégré pour réseau local sans fil Catalyst 3750G, qui sert à la fois pour les liaisons filaires et sans fil, des points d’accès de bout distants hybrides pour les environnements de succursales ainsi que la version 4.0 du logiciel Unified Wireless Network.
Dans ces deux créneaux, Cisco a souligné à maintes reprises que ces produits offriraient aux organisations une réduction du coût total de possession, une protection à long terme de l’investissement, une flexibilité de déploiement, une facilité accrue de gestion et une réduction de la complexité.
Un dirigeant différent
Les divers éléments de la stratégie de Cisco, qui consistent entre autres à plancher sur une technologie de trois à cinq ans avant qu’elle émerge au sein de l’industrie, l’obtention d’un milliard de dollars américains en revenus cinq ans après l’entrée dans un créneau et la croissance par le biais d’acquisitions d’entreprises de petite taille (hormis Scientific Atlanta, qui visait un positionnement sur le marché de la réseautique domestique), demeurent inchangés. Le fabricant souligne d’ailleurs qu’il désire conserver le premier ou le deuxième rang dans les marchés où il évolue, face à des concurrents spécialisés dans des créneaux individuels.
La continuité se manifeste également au niveau du grand dirigeant de l’entreprise, le président et chef de la direction John Chambers, qui se démarque clairement au sein de l’industrie des technologies de l’information. En conférence d’accueil, M. Chambers a traité en une heure, en déambulant parfois dans l’assistance, avec un débit rapide, mais à la manière d’une conversation sans langue de bois, les bons coups du passé, la situation présente et les défis du futur qui s’offrent à l’entreprise. Alors que d’autres présentations sont affublées d’artifices tape-à-l’oeil, celle du dirigeant comportait une mise en scène reliée à une partie de base-ball qui démontrait avec pertinence le potentiel offert par les TIC pour diverses applications et dans divers emplacements.
De plus, M. Chambers s’est entretenu pendant une heure avec les journalistes et les analystes, assis à même la table ronde et non sur un piédestal. Il a répondu aux questions en toute franchise et ne s’est pas esquivé face aux enjeux problématiques. Il n’a également pas hésité à parler de la compétition et de la « coopétition » et de l’avenir du marché de la réseautique, pour lequel il croit qu’une période de consolidation est à venir, sans démagogie ni dénigrement. Cette approche, lorsque comparée avec celle d’autres grands dirigeants, déteint drastiquement et constitue une exception qui devrait pourtant constituer la règle dans un monde idéal…
Ainsi, les choses semblent bien aller pour Cisco. Tel un joueur d’échec confiant, l’entreprise et son dirigeant placent leurs pièces sur l’échiquier du marché de la réseautique tout en pensant aux coups à jouer plus tard. Reste à voir maintenant comment la clientèle et la compétition feront évoluer la partie…