Québec et Ottawa investiront 577 millions $ pour déployer les premières phases d’informatisation du réseau québécois de la santé et des services sociaux. Ce projet facilitera l’accès des intervenants aux données du patient qui seront contenues dans un dossier électronique accessible en réseau.
Le gouvernement du Québec a annoncé le début des travaux d’informatisation du secteur de la santé et des services sociaux, soit un ambitieux projet de réseautique qui facilitera l’accessibilité par les professionnels à l’information relative aux soins de santé des patients qui auront consenti à la création d’un dossier électronique interopérable.
Ce projet, réalisé par le ministère de la Santé et des Services sociaux en collaboration avec le ministère des Services gouvernementaux, nécessitera un financement de 577 millions de dollars dont 303 M$ proviendront du gouvernement du Québec et 244 M$ d’Inforoute santé du Canada, un organisme sans but lucratif fédéral qui investit avec des partenaires publics en santé dans des projets d’implantation de systèmes d’information.
30 M$ seront également investis dans l’optimisation et la consolidation des actifs informationnels du réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Selon le gouvernement, près de 6 300 emplois pourraient être reliés au projet pendant la période de réalisation des travaux qui devrait durer jusqu’en 2011.
Projet en phases multiples
Selon le plan établi, la première phase du dossier de santé électronique qui débutera cette année et se poursuivra jusqu’en 2009 aura trait à l’implantation d’une application d’accès en ligne aux images diagnostiques et aux rapports de résultats. L’ensemble des autres phases débutera en 2007, notamment par l’implantation d’une « infostructure » de communication et d’applications qui permettront aux professionnels de la santé d’accéder à l’information sur les médicaments et aux résultats de laboratoires, avec un objectif de complétion établi en 2008. Un registre des usagers du réseau avec un identifiant unique ainsi qu’un registre des intervenants du réseau de la santé seront aussi instaurés dans le contexte de ce projet.
D’autres phases entamées en 2007, soit l’établissement d’un portail et d’un bureau de l’intervenant, d’applications de services de télésanté et d’applications de surveillance de la santé publique pour la prévention des maladies contagieuses et la vaccination, devraient être complétées en 2009. Les déploiements seront initialement réalisés dans les régions de Montréal, de Laval et de la Montérégie en 2007. D’autres projets, tels qu’un réseau de services intégrés aux personnes âgées, pourront être réalisés lors de phases ultérieures.
Dossier électronique interopérable Au centre de ce projet figure un dossier électronique interopérable dont l’accès sera restreint aux intervenants autorisés tels que les médecins, les infirmières et les techniciens de laboratoire, au moyen d’un code d’utilisateur et d’un mot de passe. On y retrouvera quatre sections, dont DSE (pour Dossier Santé Électronique) qui contiendra des données d’identification du patient, les données à consulter en cas d’urgence, les résultats de laboratoires et d’imagerie médicale, les allergies et intolérances, les médicaments prescrits, les données immunologiques ainsi qu’une liste des contacts professionnels.
La section Mon bureau permettra aux professionnels de la santé d’effectuer le suivi des dossiers en cours, une section servira à la gestion des demandes d’examens, de soins et de services par le biais du réseau informatique, alors qu’une dernière section permettra d’enregistrer ou de révoquer le consentement du patient au dossier santé électronique interopérable. Ce consentement sera valide pour cinq ans et sera révocable en tout temps.
« Les technologies que nous allons mettre en place auront notamment pour effet de réduire les temps d’attente pour les usagers, en plus d’éliminer les examens de laboratoire réalisés en double. La disponibilité d’une information regroupée, organisée, fiable et accessible dès sa production, à partir de n’importe quel point de service, permettra aux médecins de consacrer plus de temps à leurs patients, pour une meilleure qualité de service », a déclaré Philippe Couillard, le ministre de la Santé et des services sociaux.
Autres projets de télésanté
Par ailleurs, Inforoute santé du Canada a annoncé son soutien à huit études de projets de télésanté qui auront trait à la prestation d’activités de télésoins, de télépathologie, de télééducation, de téléconsultation, de téléassistance et de télémentorat. Ces projets, selon les cas, seront parrainés par les Réseaux universitaires intégrés de la santé du Québec de l’Université de Montréal, de l’Université McGill, de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke. Ces projets ou étapes de projets coûteront 25 M$, dont 19 M$ proviendront de l’organisme fédéral.