Lorsqu’une erreur commise est constatée, il est de bon ton de s’excuser. Mais lorsque l’erreur implique des technologies de l’information, il se peut qu’elle soit difficilement réparable…
Grâce aux technologies de l’information et des communications, les gens sont aujourd’hui mis rapidement au courant des demandes de pardon qui sont formulées par des personnes ou des entités pour des gestes qui ont été posés voilà quelques jours, quelques années ou quelques décennies.
Ces gestes, qu’ils soient d’ordres religieux, politique ou économique, peuvent être absous par les gens concernés en fonction de principes théologiques ou moraux. En guise de compensation, les personnes et les entités repentantes offrent généralement de l’argent, ou du moins leur plus grande sincérité.
Toutefois, les mêmes technologies de l’information et des communications peuvent causer des torts dont la portée et la durée sont difficilement calculables et souvent inestimables. Par exemple, la publication d’un extrait vidéo peu flatteur sur un site Web très populaire peut causer des moqueries envers une personne de la part de son entourage, mais aussi de la part d’inconnu(e)s de n’importe quel endroit de la planète. Un commentaire désobligeant, une insulte ou une accusation sans fondement, inscrit sur un site Web, peut résider dans l’univers numérique durant de nombreuses années.
Pire encore, des incidents impliquant des technologies de l’information peuvent affecter des centaines, des milliers ou même des millions de personnes d’un seul coup, par la faute d’une personne ou d’une entité qui n’a pas accordé d’attention envers des dangers potentiels. Ainsi, des messagers, des avocats, des sociétés de crédit, des détaillants et même des entreprises spécialisées dans la destruction d’informations ont égaré des ordinateurs ou des supports technologiques contenant des données confidentielles ou d’importance capitale, ou bien n’ont pas protégé des systèmes informatiques contre des menaces externes. Le dernier exemple en date étant celui de l’Administration fiscale britannique qui a perdu des disques contenant des données confidentielles concernant 7,25 millions de familles.
Les conséquences de ces égarements peuvent aller d’une crainte latente qu’une utilisation malveillante de ces informations ne survienne un jour ou l’autre, jusqu’à l’emploi à mauvais escient de ces données à des fins d’extorsion, de fraude ou de destruction d’une réputation.
Tirer des leçons
Lorsque les torts sont constatés, les personnes et les entités fautives doivent avertir les personnes touchées des événements fâcheux qui sont survenus, et soit leur prodiguer des conseils, soit appliquer des mesures préventives ou atténuantes. Bien sûr, il faut espérer que ceux et celles qui ont commis les impairs prendront ces mesures de façon proactive, et non lorsque des médias rapporteront leur laxisme…
Or, les personnes qui sont victimes de ces erreurs peuvent y perdre leur argent, leur confidentialité, leur identité et leur réputation, sans compter leur confiance envers la personne ou l’entité fautive et envers les technologies de l’information. Elles peuvent avoir à accorder beaucoup de temps à effectuer des changements de numéros de compte, des appels téléphoniques, des demandes de cartes d’identité, à compléter de formulaires, etc.
Mais pendant combien de temps est-ce que les victimes subiront les conséquences des méfaits impliquant les technologies? Et combien d’événements fâcheux feront la manchette avant que tous et chacun, des individus jusqu’aux multinationales, en passant par les gouvernements, chiffrent toutes leurs données?
Nous nous excusons, disent les personnes et les entités qui ont commis une erreur par le biais des TIC. Parfois, les mots, furent-ils prononcés par un premier ministre de Sa Majesté, ne peuvent réparer des torts qu’une prévention proactive aurait pu empêcher. Je n’ai pas fait exprès, dit l’enfant qui a fait un mauvais coup. Tu n’as pas fait attention, lui répond sa mère. Après quelques séances de réflexion en punition, l’enfant apprend à ne plus commettre les mêmes erreurs. Malheureusement, il appert que bien des adultes, qu’il s’agisse de personnes ou d’entités morales, ne retiennent pas les principes de précaution liés aux technologies de l’information.
Reste à voir qui tirera des leçons des erreurs des uns et des torts des autres…
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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