Le dernier droit est entamé avant le congé des Fêtes. Est-ce que la cohue commerciale de l’univers «brique et mortier» se déplacera sur la Toile?
Quand décembre revient… le magasinage des Fêtes, au même titre que le pelletage de la neige, refait son apparition sur la liste des tâches de bien des gens. Pendant longtemps, il fallait revêtir son paletot et ses claques et parcourir les magasins à rayons, les boutiques spécialisées, les artères commerciales et les centres commerciaux pour trouver « le » présent parfait pour un parent ou un ami.
Chaque année, le même manège se répétait : trouver un espace de stationnement, jouer du coude dans les allées, se chamailler pour obtenir le dernier article disponible, dénicher un vendeur pour savoir si une version du produit dans une autre couleur ou grandeur serait disponible en entrepôt, etc. Il fallait ensuite faire la file à la caisse pour payer ledit présent, puis partir vers un autre magasin pour trouver autre chose d’inscrit à la liste. Il fallait également trouver du papier d’emballage, des rubans, des sacs, des choux, des cartes, des petites étoiles brillantes, etc.
Certes, ce pèlerinage propre à la société de consommation aura encore lieu cette année pour la plupart des gens. D’ailleurs, depuis le début du mois, le nombre de personnes qui prend d’assaut les magasins augmente d’une façon inversement proportionnelle au nombre de jours qui restent avant la journée que plusieurs identifient comme étant « Noël »….
Toutefois, un nombre croissant de personnes ont recours à la magie de l’Internet pour procéder à leurs achats des Fêtes. Les analystes et les spécialistes sont nombreux à prédire que le commerce électronique sera florissant cette année. D’ailleurs, avec la récente croissance du dollar canadien, bien des consommateurs ont profité de l’occasion pour commander des biens au sud de la frontière. Les magasins canadiens ne sont pas en reste, alors que plusieurs détaillants offrent des rabais sur leurs produits ou bien la livraison gratuite, afin d’inciter les gens à se procurer des biens à leur enseigne.
Ah, que c’est merveilleux! Pas besoin de mettre le nez dehors pour magasiner! On peut rester dans le confort de notre foyer!, clameront certains. Néanmoins, l’univers numérique peut avoir son propre lot de désagréments semblables à ceux qu’apporte le magasinage festif dans l’univers brique et mortier…
Cohue.com
Premièrement, l’internaute doit arpenter plusieurs sites Web pour trouver les produits recherchés, car il est rare que tout se trouve sous un même toit « numérique ». Parfois, l’inventaire des produits qui est affiché est « en temps réel », mais parfois il est différé, ce qui signifie qu’un item théoriquement disponible sur le Web peut avoir été vendu en magasin au cours de la journée. Également, il est possible qu’un item qu’on affiche comme étant disponible ne le soit plus du tout, au grand dam du consommateur qui est alors bien déçu.
Ensuite, les frais de préparation de la commande et de livraison peuvent faire déchanter l’internaute, alors que certains commerçants compensent à cette étape le beau rabais offert sur le prix de détail d’un produit. Surtout, il faut attendre le produit en question, qui arrivera par messagerie publique (Postes Canada) ou privée ou bien par une équipe de livraison s’il s’agit d’un objet encombrant. Si le consommateur est absent lors du passage des livreurs, il devra prendre un rendez-vous pour obtenir le produit attendu, ou bien passer au bureau de poste pour cueillir le colis attendu (ce qui vient annuler l’argument de l’attente au chaud dans le logis…)
De plus, il est à espérer que le produit attendu sera de la bonne couleur ou de la bonne grandeur et qu’il sera intact. Sinon, il faudra renvoyer le tout à l’expéditeur, ce qui impliquera des frais et du temps d’attente. D’autre part, plus les gens attendent avant de faire leurs achats sur l’Internet, plus les délais liés aux engorgements des magasins et des centres de livraison risquent de s’allonger. Est-ce que les produits attendus arriveront à temps? Le niveau de stress risque alors de monter…
Pendant ce temps, dans plusieurs commerces indépendants, des personnes dévouées sont disponibles pour prodiguer des conseils aux clients qui choisissent d’éviter les cohues des grandes surfaces ou des portails Web. Bien souvent, un paiement quelque peu supérieur sera compensé par la satisfaction d’avoir trouvé un bien qui correspond à ce qui était recherché. Mais la société de consommation dans laquelle nous vivons fait en sorte que bien des gens préféreront rechercher les aubaines dans les « mégasurfaces » des centres d’achats ou dans les « superportails » en ligne…
Dans tous les cas, il est à espérer que le produit acheté sèmera la joie chez la personne qui le recevra à Noël… À défaut de quoi, le donateur devra aller faire la file au magasin ou au comptoir postal le 26 décembre!
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.