Ericsson Canada annonce un nouveau partenariat de recherche avec des universités montréalaises de premier plan pour développer de nouvelles solutions d’intelligence artificielle (IA) visant à réduire la consommation d’énergie dans les réseaux 5G.
Dans le cadre de ce projet de trois ans, sept professeurs et 27 chercheurs de l’École de technologie supérieure (ÉTS), de l’Université Concordia et de Polytechnique Montréal travailleront aux côtés d’Ericsson pour développer des technologies de réseau plus durables, qui seront utilisées dans les futurs produits d’Ericsson. Environnement et Changement climatique Canada offrira également des conseils et de l’expertise.
La présence de l’entreprise de télécommunications suédoise n’est pas nouvelle au Canada. En tant que fournisseur de technologie de premier plan et principal fournisseur de matériel pour le réseau 5G de Rogers, elle travaille en partenariat avec le milieu universitaire canadien depuis les années 1980. Aujourd’hui, ses recherches portent sur le nuage, la sécurité, le quantique, la photonique et les solutions d’IA. Ce dernier partenariat de recherche à Montréal n’est qu’un des nombreux qui s’orientent vers la durabilité.
Le coût de l’énergie est déjà l’un des coûts les plus élevés sur la facture d’un opérateur. La Global System for Mobile Communications Association (GSMA) affirme qu’il représente 20 à 40 % des dépenses d’exploitation d’un réseau. Ce chiffre ne devrait qu’augmenter, car le trafic de données devrait être multiplié par 1 000 à l’ère de la 5G. Avec l’apparition imminente de l’Internet massif des objets (IdO), des médias riches, du métavers et des cas d’utilisation industriels émergents, les opérateurs explorent toutes les voies pour être plus durables et réduire les coûts.
Les nouveaux réseaux 5G sont plus efficaces que les réseaux 4G de par leur conception. La spécification 5G du 3GPP appelle à une réduction de 90 % de la consommation d’énergie par rapport à la 4G, un objectif agressif flanqué de politiques vertes plus strictes de la part des gouvernements.
Lorsqu’on lui a demandé quelle partie du réseau cible le nouveau partenariat de recherche, Erik Ekudden, directeur de la technologie chez Ericsson, a souligné que des progrès devaient être réalisés dans l’ensemble de la pile d’infrastructures.
« Nous examinons en fait la plupart des parties du réseau en ce qui concerne l’optimisation ici », a-t-il déclaré. « Cela va de la gestion économe en énergie du réseau radio à l’utilisation des ressources uniquement lorsqu’elles sont nécessaires, jusqu’à la façon dont vous appliquez l’IA aux applications qui s’exécutent. »
Un rapport McKinsey de 2020 a souligné que la transmission de données ne représente qu’environ 15 % de la consommation totale d’énergie d’un réseau de transport. Le reste est perdu à cause des commandes d’alimentation inefficaces, des pertes de chaleur, des systèmes de refroidissement et des unités de batterie.
En outre, le rapport souligne que les opérateurs peuvent réduire leur consommation d’énergie de 15 à 20 % en un an seulement grâce à des transformations structurelles et architecturales et à l’approvisionnement en énergie verte. À mesure que de nouvelles technologies deviennent disponibles, la consommation peut être encore plus réduite au fil du temps.
L’industrie des télécommunications convient généralement que l’IA sera une technologie clé qui l’aidera à atteindre ses objectifs de neutralité carbone.
« L’IA d’aujourd’hui, qui est un large éventail de technologies, concerne essentiellement l’apprentissage automatique, ce qui signifie que nous pouvons utiliser les données opérationnelles du réseau pour optimiser l’utilisation des fréquences [des ondes radio] », a expliqué Erik Ekudden. « Nous pouvons optimiser l’utilisation des ressources, en ne gaspillant essentiellement pas d’énergie lorsqu’elle n’est pas nécessaire. »
Au-delà de la simple gestion de la diffusion des ondes radio, Erik Ekudden a déclaré qu’une approche basée sur les données profite également au réseau au niveau matériel et logiciel, améliorant la façon dont le trafic de données est dirigé et réduisant la consommation d’énergie lorsque le réseau est inactif. De plus, les résultats des recherches d’aujourd’hui peuvent aider à construire une base plus solide pour les futurs réseaux comme la 6G.
Peut-être plus important encore, Erik Ekudden a souligné que ces technologies émergentes profitent également au matériel réseau déjà déployé.
« C’est la beauté de celui-ci. Une grande partie du matériel existant peut être continuellement mise à jour par logiciel », a déclaré Erik Ekudden. « Lorsque nous parlons de capacités d’IA, il existe bien sûr un cycle d’apprentissage naturel dans lequel les performances s’améliorent avec le temps. Alors oui, absolument, cela s’améliorera avec le temps, et il y aura également des opportunités de mise à niveau avec un nouveau logiciel d’IA. »
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.