Avec Office 2008 pour Mac, Microsoft renouvelle sa suite bureautique de façon majeure. Toutefois, la communication de Word avec des applications tierces n’est plus possible, ce qui irritera certains utilisateurs, notamment ceux du correcteur Antidote de la firme québécoise Druide informatique.
Plus besoin d’utiliser un intergiciel – en l’occurrence Rosetta – pour exploiter les applications de la suite Office de Microsoft sur un Mac de plateforme Intel et obtenir des performances décentes.
Microsoft a, en effet, doté l’édition 2008 de la version Mac pour les ordinateurs Apple de son ensemble de bureautique, qui sera disponible en magasin à partir du 15 janvier, de plusieurs innovations comme la compatibilité en mode natif aux plateformes Intel et PowerPC. La mise en marché de la solution débute avec la version Famille et étudiant. Les deux versions commerciales (Standard et Média) suivront le 1er février.
Le fabricant a développé son ensemble logiciel à partir de la base sur les deux plateformes, ce qui permet à chacune des moutures de fonctionner de façon optimale, d’où le gain en performance. Il s’agit sans contredit d’une amélioration significative, mais ce n’est pas la seule que propose la nouvelle édition d’Office pour Mac, qui comprend Word 2008, Excel 2008, PowerPoint 2008 et Entourage 2008. Il y a aussi la possibilité de partager des fichiers d’un PC avec un Mac sans avoir à les convertir lorsqu’ils sont importés. Puisque la solution a recours au langage OpenXML, la mise en page et le formatage des documents sont conservés lorsqu’ils passent d’une plateforme à l’autre.
Considérant le fait que les gens utilisent à peine 5 % à 10 % des possibilités des logiciels de bureautique, Microsoft a intégré dans Office 2008 pour Mac un outil contextuel de découverte de fonctionnalités. Appelé « Bibliothèque d’éléments » et prenant la forme d’une fenêtre apparaissant à la gauche de l’écran, cet outil propose un ensemble de fonctions susceptibles d’intéresser l’utilisateur, selon les actions qu’il pose.
Des documents faciles à créer
Une troisième amélioration, et non la moindre, porte sur la fonction générale de création de documents, et plus particulièrement de documents graphiques.
Qu’il s’agisse d’un document Word, PowerPoint ou Excel, Microsoft a considérablement haussé la facilité avec laquelle on crée des documents avec sa suite et la richesse des documents créés. La facilité avec laquelle on peut monter un document à partir d’éléments disparates, comme des photos, des illustrations, des graphiques, des boîtes de texte ou des enregistrements sonores (!), fait penser à un logiciel de création et de mise en page professionnel. La puissance des fonctions de création provient de l’engin graphique OfficeArt qui propose, en outre, plusieurs effets graphiques professionnels (ombrage, réflexion, distorsion, rendu 3D, etc.).
En outre, chacune des applications de création de documents propose des modèles et des éléments documentaires standardisés pour guider l’utilisateur en mal d’inspiration. Excel propose, par exemple, divers modèles de représentations graphiques tridimensionnelles (bâtons, pointes de tarte, etc.) qu’on peut générer d’un simple clic de souris à partir des données figurant dans un tableau, grâce à la fonction Building Charts. Le tableur intègre aussi l’outil Formula Builder qui facilite la définition de formules mathématiques. En outre, les documents créés avec une application de la suite peuvent être importés aisément dans un document créé avec une autre application, tout en s’adaptant à la facture graphique de ce document.
Cela étant dit, l’étendue et la richesse des fonctionnalités de création de documents varient d’une version à l’autre. D’une manière générale, les fonctions et les possibilités offertes par chacune des trois versions ne sont pas les mêmes, puisqu’elles sont adaptées aux besoins particuliers de chacune des catégories d’utilisateurs à qui elles sont destinées.
Par exemple, la version Média, qui constitue la version haut de gamme de la suite, est la seule à intégrer Expression Média, qui facilite la gestion des médias et des contenus numériques. En outre, la version Famille et étudiant ne supporte pas Exchange ni Automator, qui permet d’automatiser certaines tâches.
Communications externes
Les trois versions d’Office partagent toutefois une même limitation qui n’était pas présente dans l’édition précédente, soit l’impossibilité de connecter une application tierce à Word. C’est le cas, par exemple, du correcteur orthographique et grammatical Antidote fourni par firme québécoise Druide informatique. Cet outil externe s’intégrait assez étroitement avec les versions précédentes de Word (ainsi que les autres logiciels de la suite Office et des logiciels de divers fournisseurs), pour permettre aux utilisateurs de corriger leurs textes. Entourage, par contre, n’est pas touché par cette limitation.
« On utilisait jusqu’à présent la composante VBA (Visual Basic for Applications) pour intégrer Antidote à Office, tant sur Mac que sur Windows, précise Éric Brunelle, président et concepteur principal d’Antidote et de Web Élixir, chez Druide informatique. Mais comme la version 2008 d’Office est la première à supporter l’architecture Intel de Mac OS X, ils [Microsoft] ont considéré que c’était trop difficile de porter VBA à Intel et l’ont carrément abandonné. On est actuellement en pourparlers avec eux pour trouver d’autres façons d’offrir l’intégration à laquelle nos clients étaient habitués. Quelle que soit la réponse qu’ils donneront aux modifications qu’on leur a demandé de faire, on va trouver une façon de faire l’intégration d’ici la prochaine mise à jour d’Antidote, prévue dans trois mois, en créant nous-mêmes un ‘pont’ si nécessaire. Mais en attendant, on conseille à nos clients de rester avec Office X ou Office 2004. S’ils doivent absolument migrer tout de suite vers Office 2008, il y a quand même d’autres façons d’appeler les outils d’Antidote, par exemple à partir du menu Dock, dans quel cas on sélectionne le texte à corriger et on active ensuite Antidote. »
En activité depuis 1993, Druide informatique est établie à Montréal et compte une équipe permanente d’une trentaine de personnes.
Prix
Les trois versions de la suite Office, disponibles en français, peuvent être utilisées sur des ordinateurs récents qui sont dotés du système d’exploitation Mac OS X 10.4.9 ou mieux. Alors que la version Famille et étudiant, qui supporte trois utilisateurs, se vend 199,95 $, les versions Standard et Média affichent un prix maximum de 539,95 $ par utilisateur (319,95 $ pour la mise à jour) et 629,95 $ par utilisateur (379,95 $ pour la mise à jour), respectivement.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.
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