L’intérêt pour les connexions sans fil à l’Internet et aux réseaux a connu un essor considérable au cours des dernières années, autant dans les domiciles et les organisations que dans les commerces et les lieux publics. Mais réfléchit-on aux incidences et aux conséquences de cette accessibilité à l’information « par la magie des ondes » ?
En ouvrant l’œil (et le bon), on constate la popularité grandissante des connexions sans fil aux réseaux informatiques au sein de la société.
À la maison ou au travail, les câbles Ethernet encombrants ont été relégués au placard au profit de bornes et d’antennes intégrées aux ordinateurs et aux assistants numériques. Finie la recherche d’une fiche sur le mur ou dans le cubicule, l’enchaînement à un bureau de travail et les « enfargements » dans les fils ! L’initialisation d’une connexion est maintenant un jeu d’enfant, alors que les systèmes d’exploitation courants sont dotés de fonctionnalités de détection automatique des réseaux présents dans l’environnement. Un clic de souris et hop ! l’utilisateur est prêt à fureter.
Au sein des entreprises, les administrateurs de réseaux n’ont plus à se préoccuper des branchements physiques depuis l’avènement de la réseautique sans fil, alors que Pierre, Jean et/ou Jacques peuvent se connecter aux réseaux pour accéder à l’information ou transmettre des données à l’aide de n’importe quel portatif doté des composantes requises, à la manière des utilisateurs d’assistants numériques et de consoles de courriel qui ont recours aux réseaux privés des fournisseurs de services de télécommunication.
Rapidement, certains commerces ont flairé l’opportunité d’attirer la clientèle par l’offre de liaisons sans fil à la Grande Toile en vertu d’une tarification à la minute ou à l’heure, ou même « gratuitement » à l’achat d’un moka latté et d’un sandwich au végé-pâté. Plusieurs lieux publics, tels que des aéroports, des gares de train et des campus universitaires, offrent à leurs clients habituels ou potentiels l’opportunité de voguer sans fil dans l’univers web. Bref, que demander de mieux ?
Or, toute technologie pratique et avantageuse a son lot de conséquences qui peuvent être problématiques et fâcheuses. Depuis l’essor des consoles Blackberry, puis des ordinateurs portables dotés d’antennes, plusieurs lieux sont devenus des repères à « techno-zombies » où l’attention des personnes est accaparée par l’accessibilité facilitée à des contenus en ligne. Lors des réunions ou des pauses de lunch, il n’est pas rare de voir des gens garder un oeil (ou même les deux) sur un écran ACL, avec les doigts sur les touches pour quérir des données ou produire des messages. Il s’agit d’une question de respect et de discipline, mais l’auteur de ces lignes n’a pas le mandat de conseiller les règles de bienséance appropriées à appliquer…
Bornes mal configurées
Toutefois, il serait surprenant pour plusieurs de constater combien de bornes d’accès à Internet sont mal configurées et permettent l’établissement de liaisons par n’importe quel quidam de passage. Il y a quelques mois, un reportage télé a montré un journaliste qui circulait sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal à bord d’un taxi, accompagné d’un spécialiste et d’un ordinateur portatif. En une quinzaine de minutes, le spécialiste et son ordinateur avaient détecté des dizaines de réseaux sans fil aux accès non restreints, sans qu’une clé numérique ne soit exigée. C’est comme si l’on laissait la porte arrière déverrouillée et toute grande ouverte.
En clair, un fin finaud peut profiter de la méconnaissance ou de l’étourderie d’exploitants de réseaux informatiques sans fil mal configurés pour établir une connexion et télécharger à son gré des contenus à coups de gigaoctets, ni vu ni connu… Et c’est à la réception de la facture mensuelle que les utilisateurs constatent qu’ils ont dépassé de façon considérable leur limite de bande passante.
Ces erreurs de configuration seraient très courantes au niveau des réseaux personnels dans les domiciles. Mais est-ce que les entreprises et les organisations qui ont déployé des réseaux similaires ont bien fait leurs devoirs? Ont-elles attribué à chaque utilisateur autorisé un accès sécurisé et contrôlé ou ont-elles recours à la pensée magique ?
Il serait déraisonnable de ne pas faire confiance aux réseaux sans fil, à la condition de bien en sécuriser les connexions au niveau des utilisateurs. Et par la même occasion, si les données échangées sont de nature confidentielle, l’emploi de mécanismes de cryptage additionnels pourrait apporter une paix d’esprit aux employés, à l’employeur et à la clientèle.
Mais cette remarque est futile, puisque vous utilisez déjà des mécanismes de protection efficaces… n’est-ce pas ?