Pour quelques centaines de dollars et quelques jours de travail, on peut numériser ses diapositives et ses négatifs les plus importants.
Beaucoup d’entreprises qui existent depuis plus de 20 ans ont dans leurs archives des diapositives ou des négatifs qu’elles gagneraient à numériser, mais peu le font parce qu’elles trouvent cela trop compliqué. Pourtant, il existe des numériseurs de diapositives et négatifs relativement peu coûteux, faciles à utiliser et avec un très bon rendement. Il faut cependant éviter certains modèles très décevants.
Des archives photographiques qui valent la peine d’être mises à jour
Au siècle dernier, il était commun pour une entreprise de faire des photos argentiques de ses produits ou d’événements qui la touchaient de près pour pouvoir les montrer, pour s’en servir dans des catalogues ou pour de la promotion. Ces négatifs et ces diapositives sont restés au fond d’un tiroir et oubliés. Comme ils font partie de l’histoire et du patrimoine de cette entreprise, cela pourrait intéresser ceux qui travaillent maintenant pour elle. Ils peuvent alors faire faire le travail de numérisation par un laboratoire spécialisé ou le faire eux-mêmes avec un numériseur et quelques heures de travail.
Il y a cependant tellement de numériseurs de diapositives et de négatifs sur le marché qu’il est difficile de choisir, mais c’est possible sans trop débourser, d’après ce que nous avons pu voir et nos tests de plusieurs appareils. Juste au Canada et aux États-Unis, les marchands proposent une cinquantaine de numériseurs de négatifs et de diapositives entre 70 $ et 2 000 $. Après en avoir testé plusieurs modèles, nous nous sommes rendu compte qu’il valait mieux éviter les modèles de bas de gamme et que les appareils de haut de gamme étaient plus faits pour un travail de niveau professionnel. De plus, les adaptateurs de négatifs et diapositives pour numériseurs à plat ne nous ont pas semblé plus intéressants que les modèles autonomes à bas prix.
Un modèle de bas de gamme, le F2D200 de Wolverine Data Products Voyant dans plusieurs revues et des catalogues de matériel de bureau des annonces de numériseurs de négatifs autonomes coûtant une centaine de dollars, nous avons décidé d’en tester un, le F2D200 de Wolverine Data Products à 99 $, pour vérifier si cela valait la peine d’acquérir un de ces appareils. D’après les publicités, il devait être très simple et nous permettre de numériser facilement une quantité de négatifs et de diapositives.
Le numériseur F2D200 de Wolverine Data Products.
Ce scanneur de films et diapositives de Wolverine est l’un des moins chers sur le marché. L’appareil de conception verticale prend peu de place sur un bureau. Il est cependant très limité. Il numérise avec une résolution maximale de 1 800 points au pouce, ce qui donne des images de 2 520 pixels par 1 680 pixels avec une profondeur d’image de 24 bits. L’éclairage du film provient de trois DEL et le capteur comporte 5 mégapixels. L’appareil est autonome, mais on peut aussi le relier à un PC par un câble USB. Un petit écran couleur à l’avant de l’appareil permet de vérifier si le film est bien placé et si c’est la bonne photo qui va être numérisée. On presse un bouton pour faire scanner le film et on le presse à nouveau pour que la photo soit sauvegardée sur la carte SD insérée dans la fente de cartes de mémoire. L’appareil est vendu avec un chargeur de négatifs et un chargeur de diapositives qui permettent de maintenir films et diapositives en place durant la numérisation. Le F2D200 numérise les négatifs et les diapositives, mais les images n’ont que peu de détails même si elles sont relativement nettes. Elles manquent de contraste et de couleur. On risque d’être très déçu avec un tel appareil, surtout si les photos originales étaient réussies. Il faut s’attendre au même résultat avec des numériseurs similaires comme l’ITNS-301 d’Innovative Technology, le Pana-Scan de Pana-Vue ou le Digital Scanner d’Optex, car ils sont tous fabriqués sur le même principe.
Notre recommandation: l’OpticFilm 7300 de Plustek ou un équivalent
Le numériseur OpticFilm 7300 de Plustek.
Pour 250$ environ, l’OpticFilm 7300 de Plustek est beaucoup plus intéressant. Il s’agit d’un scanneur de films négatifs et de diapositives avec une résolution de 7 200 points au pouce et une profondeur de couleur de 48 bits. Il est compatible Windows et Mac. Il se branche à un port USB et peut être utilisé directement avec la plupart des éditeurs graphiques en le configurant comme source de numérisation. L’appareil est vendu avec le logiciel SilverFast 6.6 SEPlus de LaserSoft Imaging qui permet de tirer un maximum du scanneur.
Cependant, 7 200 points au pouce est une trop forte résolution dans la plupart des cas. Il ne faudrait pas dépasser 3 600 points au pouce pour numériser films et diapositives si on ne veut pas trop amplifier l’effet de grain du support original. Comme pour tous les numériseurs, l’important est le logiciel fourni car la qualité du produit fini en dépend. Le logiciel SilverFast est reconnu pour l’excellence de son travail, en particulier avec les négatifs. Après le modèle 7300, Plustek a sorti les modèles 7400, 7500i SE et 7600i SE, plus perfectionnés les uns que les autres.
Mieux encore, mais beaucoup plus cher: le Super CoolScan 5000 ED de Nikon
Le scanneur Super CoolScan 5000 ED de Nikon.
Le numériseur de négatifs et de diapositives Super CoolScan 5000 ED de Nikon est le descendant direct d’appareils que nous avions testés il y a une dizaine d’années, comme le CoolScan III de Nihon. Il a peu changé depuis ce temps, si ce n’est qu’il se branche maintenant à un port USB et que l’éclairage du négatif se fait par un DEL. Alors que le CoolScan III avait une résolution de 2 800 points au pouce, le CoolScan 5000 en a une de 4 000 points au pouce. Il peut scanner un négatif ou une diapositive en 20 secondes seulement. L’avantage des scanneurs de Nikon, c’est qu’ils sont accompagnés d’un excellent logiciel d’édition et d’amélioration de photos, la Digital ICE4 Advanced Suite.
La différence de qualité de photo entre le Super CoolScan 5000 et l’OpticFilm 7300 n’est pas assez importante pour justifier presque 1 000 dollars de différence au niveau du prix. Ce n’est pas un achat rentable pour la plupart des petites entreprises à moins que la photo n’occupe une grande place dans leurs activités. Par contre, les photographes de niveau professionnel apprécieront la netteté des photos et le côté magique du logiciel Digital ICE.
Quoi qu’il en soit, ceux qui utilisent un numériseur de bas de gamme risquent de déchanter rapidement et même de perdre toute envie d’aller de l’avant avec la numérisation des anciennes photos. Ce ne devrait pas être le cas avec un numériseur du niveau de l’OpticFilm 7300 de Plustek. Dans tous les cas, cependant, il faut s’attendre à se battre contre la moindre poussière qui risque de laisser des traces sur les photos numérisées sauf avec le logiciel Digital Ice de Nikon qui a un côté magique à ce niveau.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.