Aurora Interactive implante à l’Hôpital général juif de Montréal une application en ligne, fondée sur l’imagerie numérique, qui servira à l’enseignement et à la recherche liés au cancer. Elle pourra être utilisée par des étudiants, des médecins et des chercheurs d’ici et d’ailleurs.
Aurora Interactive, un développeur de Montréal qui est spécialisé en solutions de communication numérique pour le domaine médical, a paraphé une entente de trois ans avec l’Hôpital général juif de Montréal qui porte sur l’utilisation d’une plate-forme de recherche et d’éducation en ligne qui sera consacrée au cancer.
l’Institut Lady Davis de recherches médicales de l’Hôpital général juif de Montréal, un établissement de santé universitaire qui est affilié à l’Université McGill, aura recours à une application Web d’éducation en ligne qui est fondée sur le visualiseur mScope pédagogique d’Aurora Interactive. Cette application Web permettra aux étudiants, aux chercheurs et aux médecins, du Québec et d’ailleurs au monde, de procéder à des activités d’enseignement et de recherche en pathologie par le biais d’Internet. Le déploiement de l’application est complété et son utilisation devrait débuter au cours des prochains jours.
Par le biais d’un accès sécurisé et d’un profil fondé sur des privilèges de lecture et d’écriture, l’utilisateur de l’application Web pourra consulter, décrire, annoter et classifier en temps réel du contenu provenant d’un système d’imagerie. Également, le personnel enseignant pourra y créer du matériel pédagogique et des modules d’évaluation à l’intention des étudiants.
Les étudiants, les chercheurs et les médecins interagiront en direct au moyen du clavardage. De plus, les professeurs pourront produire des annotations audio qui seront intégrées à une image. La solution implantée par Aurora Interactive permettra la réalisation de sessions en direct, avec un contrôle du contenu présenté à l’écran des participants.
Jusqu’à 200 personnes pourront utiliser l’application en simultané à l’aide d’un serveur hébergé par Aurora Interactive. Il sera possible de lier en grappe jusqu’à dix serveurs afin de porter le nombre de participants à deux mille.
Visualisation universelle
Robert Claude Maltais, le directeur de la recherche et du développement chez Aurora Interactive, indique que la solution implantée à l’Hôpital général juif de Montréal se caractérise par son intégration à différents modèles de microscopes numériques. Ces microscopes servent à capter et à numériser des images de tissus humains dans le cadre de la recherche et de l’enseignement sur le cancer.
« Un autre défi réside dans l’utilisation d’images source qui ont une taille de 20 à 30 gigaoctets (Go). Nous avons optimisé les protocoles de transfert afin que les images puissent être visualisées de façon efficace par l’utilisateur », indique M. Maltais. Il précise que ces images sont en fait des ensembles d’images pyramidaux : le recours à une fonction de zoom fait afficher à l’écran une image qui représente une portion détaillée de l’image précédemment affichée – à la manière de l’imagerie satellite en ligne.
L’emploi du visualiseur d’Aurora Interactive, fondé sur un applet Java, requiert une vérification de la bande passante et de la configuration matérielle du poste hôte. Ensuite, des algorithmes optimisent en temps réel les portions d’images qui sont transmises vers l’utilisateur aux fins d’un décodage par son poste client. Les ordinateurs moins puissants, les appareils mobiles et les tablettes PC ont recours à une version allégée du visualiseur mScope qui est fondée sur AJAX, où le décodage de l’image est effectué par un serveur d’Aurora Interactive.
Portée internationale
Dr Alan Spatz est le directeur du Département de pathologie et chercheur principal à l’Institut Lady Davis de recherches médicales de l’Hôpital général juif. Il est aussi professeur de pathologie et d’oncologie, codirecteur du Programme intégré de recherche et de formation en cancer et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la pathologie moléculaire à l’Université McGill.
Dr Spatz a participé, il y a quelques années, à un groupe de coopération européen d’utilisation de « lames virtuelles » qui visait à éviter les réunions coûteuses et à rehausser la qualité des diagnostics en temps réel. Il souligne que la combinaison de la solution d’Aurora Interactive à une telle approche permet d’établir une « université en ligne » à la portée québécoise, nationale et même internationale en matière de validation des biomarqueurs.
« Ce projet sert non seulement à faciliter l’accès à l’imagerie histologique, mais il intègre un environnement didactique spécifique à l’enseignement. Il permettra de guider l’étudiant dans l’établissement d’un diagnostic, et au besoin il donnera accès à des images de référence », explique le spécialiste.
Alors que l’accès à Internet et l’utilisation d’appareils mobiles sont privilégiés par un nombre croissant d’étudiants, Dr Spatz reconnaît que l’application en ligne d’Aurora Interactive facilitera l’accessibilité à des ressources qui nécessitaient auparavant une présence physique dans un laboratoire à l’Hôpital général juif.
« L’université n’est plus limitée par les contraintes d’un bassin géographique donné. Elle peut ainsi rayonner à distance et ne pas se limiter aux étudiants pré-gradués ou post-gradués de la région. », estime le Dr Spatz.
Une centaine d’étudiants, de chercheurs et de médecins utiliseront l’application dans un premier temps.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.