L’entreprise lavalloise, aux prises avec une pénurie de main-d’oeuvre, offrira 100 000 $ en bourses et subventions aux développeurs. Une telle initiative pour des produits corporatifs est peu commune dans l’industrie des TIC au Québec.
Le concepteur de logiciels de comptabilité Dynacom Technologies, de Laval, offre 100 000 $ en bourses et subventions aux développeurs qui créeront des modules enfichables pour ses produits.
Le concepteur invite les participants à soumettre les détails d’un projet, qui devra être en lien avec la gestion en entreprise, ainsi qu’à préciser la date estimée de livraison du produit suggéré. Une page Web dédiée du site corporatif de l’entreprise fournit des explications sommaires pour le concours, ainsi qu’un lien vers un formulaire.
L’entreprise s’engage à répondre à ces soumissions en moins de 48 heures. Les candidats retenus seront alors informés du montant qui leur sera alloué selon la complexité du projet. Dynacom fournira gratuitement des outils de développement, de commercialisation et de soutien, ainsi que le soutien pour son logiciel de comptabilité dont un exemplaire sera également fourni.
Cette initiative est destinée, entre autres, aux étudiants qui sont à la recherche d’une expérience de travail à ajouter à leur curriculum vitae, ou qui souhaitent réaliser un projet à titre de travail de session académique. Les développeurs professionnels et les développeurs autodidactes sont également visés par ce concours.
Également, les auteurs des dix meilleurs projets recevront un abonnement d’un an au programme de développement Or de l’entreprise, d’une valeur 1 195 $. Ce programme inclut la prestation de formation ainsi que l’attribution de mandats exclusifs de développement qui seront obtenus dans le cadre d’une campagne conjointe de marketing.
Expansion et pénurie
Alain Nadeau, le président de Dynacom, explique que cette initiative émane d’une rapide expansion, qui entraîne une demande de fourniture et d’adaptation de fonctionnalités pour répondre aux particularités de secteurs verticaux et des marchés internationaux. Le dirigeant dit avoir plus de 250 000 utilisateurs à l’échelle mondiale de la version gratuite de sa solution, qui sera publiée sous peu en espagnol et qui fait l’objet d’une adaptation en plusieurs langues, dont le chinois, l’allemand, l’arabe et l’hindou.
« Nous avons régulièrement des demandes de gens qui souhaitent que notre logiciel fasse ceci et cela dans des industries spécifiques, mais il s’agit surtout de petites PME, explique M. Nadeau. Quand il s’agit de plus grandes entreprises, il n’y a pas de problème à dépenser le 5 000 $ en affectant une ou deux personnes à l’adaptation. Dans notre cas, nous visons le marché des travailleurs autonomes et des plus petites entreprises, en plus des plus grandes entreprises pour lesquelles nous avons des produits plus chers. »
Or, M. Nadeau indique que les ressources actuelles ne peuvent répondre à la demande à court terme. Il indique que son entreprise souhaite combler une cinquantaine de postes en programmation cette année, dont une dizaine dès maintenant, mais qu’il y a une pénurie de ressources, autant sur le marché que dans le réseau de développeurs affiliés établi par l’entreprise.
« Nous avons des postes à combler, mais il nous faut aller plus vite encore. Nous avons un réseau de développeurs, qui produisent déjà des modules pour nous, mais la plupart sont très occupés. Il s’agit de travailleurs autonomes ou des personnes qui ont un autre emploi et qui font de la programmation de soir… »
Rémunération transactionnelle
Selon M. Nadeau, c’est pour desservir des utilisateurs aux besoins modestes que Dynacom opte pour la production de modules enfichables acquis à la pièce, ainsi qu’au recours à un modèle de rémunération assurée pour les développeurs participants au concours.
« La clientèle peut avoir des besoins diversifiés pour la gestion de leur entreprise, mais n’est pas prête à payer 1 000 $ ou 3 000 $ pour faire adapter notre produit à leurs besoins spécifiques. Avec notre concours, nous recherchons des développeurs qui seraient prêts à faire le développement, et nous paierons le montant et garantirons leurs revenus jusqu’à la hauteur du coût du développement », explique-t-il.
« Nous mettrions le module en vente sur notre site Web, nous nous rembourserons jusqu’à la hauteur du montant versé [en bourse et en subvention], et s’il y a des ventes ensuite, le montant de la vente lui appartiendra », ajoute M. Nadeau. Il précise que Dynacom conservera un pourcentage du montant de la transaction, tout comme le modèle employé par des sites transactionnels comme Ebay.