Le ministère de la Santé et des Services sociaux annonce le début du déploiement dans la métropole québécoise de l’outil qui permet aux praticiens d’accéder à certaines données relatives à un patient.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Dr Yves Bolduc, a indiqué que le branchement au Dossier de santé Québec de 320 cliniques (dont des groupes de médecine familiale et des cliniques réseau), de 428 pharmacies et de plusieurs laboratoires d’examen débutera au cours des prochaines semaines.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec amorcera l’implantation du Dossier de santé du Québec centre-ville de Montréal auprès des cliniques, des pharmacies et des laboratoires qui se trouvent à proximité du Centre de santé et des services sociaux Jeanne-Mance.
Le Dossier de santé du Québec doit permettre la consultation de diverses données réparties dans le réseau de la santé par les praticiens qui interagissent avec un patient lors d’un traitement. Ces données portent sur les médicaments, sur l’imagerie médicale et sur les résultats d’examens en laboratoire qui sont liés à un patient.
Le président-directeur général de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, David Levine, a annoncé que les 43 établissements de santé publics qui sont chapeautés par l’agence pourront interagir avec le Dossier de santé du Québec par le biais du système informatique OACIS. Ce système, qui sera dédié aux dossiers hospitaliers en format électronique devrait être déployé en interne d’ici 2014.
« L’arrivée de ce projet à Montréal est significative, a indiqué M. Levine. Ce projet d’importance immense est complexe et compliqué, mais il est essentiel pour Montréal. L’ensemble de l’information qu’on y trouvera fera en sorte qu’on cessera de faire des tests en double ou de passer de seconds examens. Il évitera aussi de faire des erreurs. »
La phase d’implantation du Dossier de santé du Québec à Montréal devrait coûter 10 millions de dollars et durer de 18 à 24 mois. Le gouvernement estime que le déploiement du système informatique sur l’ensemble du territoire québécois coûtera 50 millions de dollars et sera complété en 2015.
Le déploiement du Dossier de santé du Québec a été amorcé dans la région de la Capitale-Nationale en avril 2010, puis dans les régions de Lanaudière et de l’Estrie depuis octobre 2011. Avec l’ajout des déploiements à Montréal, ce sont quelque 3,4 millions de dossiers qui seront constitués à terme pour les habitants de ces quatre régions québécoises.
Volet technologique réglé
Le ministre Bolduc a affirmé en conférence de presse que le volet technologique du Dossier de santé du Québec était réglé, ce qui permettait de procéder au branchement des intervenants qui interagissent avec les citoyens lors de la prestation de soins de santé.
Interrogé sur les défis technologiques qui ont été rencontrés lors des déploiements du Dossier de santé du Québec et sur les défis différents qui sont anticipés pour le déploiement de la solution technologique à Montréal, le ministre Bolduc a répondu simplement « ça va bien ».
À propos des allégations de dépassements de coûts et de développements inutiles au sujet des technologies de l’information, le ministre Bolduc a défendu les travaux qui ont été réalisés à l’égard du Dossier de santé du Québec au cours des dernières années.
« Lorsqu’on développe des technologies, on ne tombe pas toujours sur la bonne solution en partant », a-t-il déclaré en premier lieu, en précisant que le Dossier de santé du Québec avait nécessité de cinq à sept années de développement technologique.
« D’autre part, si on n’avait pas développé une composante comme le Visualiseur, comment les praticiens auraient-ils pu accéder aux renseignements dans le dossier d’un patient en attendant que les solutions soient développées par les établissements? », a ajouté le ministre Bolduc.
Étapes à franchir, enjeux à résoudre
Plusieurs éléments doivent être encore complétés ou résolus pour que l’implantation du Dossier de santé du Québec soit menée à terme.
Notamment, le ministre Bolduc a indiqué qu’un projet de loi sur le partage de l’information entre les différents intervenants dans le réseau de santé doit être déposé au cours de la présente session parlementaire.
Également, le projet débutera par l’informatisation des cliniques puisque l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a indiqué que ses membres ne participeront pas au déploiement du Dossier de santé du Québec tant qu’une nouvelle entente générale ne sera pas établie entre l’association et le ministère. L’entente générale qui lie les deux parties est échue depuis mars 2010.
Le ministre Bolduc a dit déplorer ces moyens de pression de la part de l’AQPP, en invitant l’association à reprendre les négociations avec le gouvernement.
Par ailleurs, le ministère doit poursuivre des négociations avec les cliniques privées afin qu’elles interagissent également avec le Dossier de santé du Québec dans le cadre de la prestation de soins de santé à des citoyens.
Rappelons que le projet de Dossier de santé du Québec a cumulé plusieurs retards au cours des dernières années, ce qui a suscité l’inquiétude du Vérificateur général du Québec et de la Vérificatrice générale du Canada à quelques reprises.
Dans nos archives :
Le Dossier de santé du Québec inquiète encore le Vérificateur général (Mai 2010)
Dossier de santé: d’autres retards en vue (Mars 2010)
Dossiers de santé électroniques : la vérificatrice veut de meilleurs pronostics (Novembre 2009)
Le pouls du nouveau dossier de santé (Juillet 2008)
Le Vérificateur général s’inquiète des TI (Mars 2008)
Feu vert au dossier de santé électronique en réseau (Mai 2006)
Pour consulter l’édition numérique du magazine de décembre 2011/janvier 2012 de Direction informatique, cliquez ici
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.