Avec la catastrophe qui frappe Haïti à la suite du tremblement de terre qui a secoué la capitale Port-au-Prince mardi après-midi, les citoyens du reste du monde sont encouragés à donner généreusement afin de venir en aide à la population locale. Les âmes charitables doivent toutefois s’assurer que leurs dons en ligne ne fassent d’eux des victimes de fraude.
«Le moyen le plus simple, c’est de donner à un organisme connu. De cette manière, on évite les ennuis. Les internautes peuvent faire leur recherche Internet et trouver notre site très facilement», explique Pascal Mathieu, porte-parole pour la Croix-Rouge canadienne.
«Pour faire un don, le moyen le plus sécuritaire est de composer l’adresse Web de l’organisme choisi directement dans un navigateur Web», confirme Myriam Antaki, agente de mobilisation pour les technologies de l’information et les télécommunications chez Oxfam-Québec.
Pascal Mathieu soutient que les internautes doivent faire preuve de prudence car certaines personnes mal intentionnées pourraient utiliser l’hameçonnage, en créant par exemple une copie conforme du site Internet de la Croix-Rouge canadienne, pour s’approprier indûment des dons en plus de collecter les informations liées aux cartes de crédit. «Les sites d’hameçonnages ne peuvent toutefois pas utiliser la même adresse Web que celle du site copié. Il s’agit là de la façon la plus simple d’éviter ce type de piège», dit-il.
Jeudi matin, la Croix-Rouge canadienne avait récolté plus de 2 millions de dollars en dons pour Haïti, dont plus de 80% ont été reçus via le Web.
Oxfam-Québec a de son côté recueilli 500 000 dollars, dont environ les deux tiers proviennent de dons en ligne, soutient le directeur des campagnes de financement de l’organisme, Marquis Giguère.
Aux États-Unis, le Federal Bureau of Investigation (FBI) rappelle que par le passé, des personnes aux intentions criminelles ont tenté de profiter de catastrophes naturelles pour attirer vers eux des dons supposés être acheminés aux populations dans le besoin.
Le FBI émet donc une sérieuse mise en garde et demande aux internautes d’éviter certains pièges. L’organisme recommande notamment de ne pas répondre aux courriels non sollicités (pourriels) ou même de cliquer sur des liens ou des photos dans ces messages. Ces liens ou photos peuvent en effet contenir des virus informatiques.
Le FBI demande aussi aux internautes de faire preuve d’une extrême prudence s’ils sont sollicités par des individus qui prétendent être des victimes de catastrophes naturelles par courriel ou sur les réseaux sociaux.
De plus, les internautes sont priés de ne pas fournir leurs informations financières à quiconque les sollicite pour recueillir leurs dons.
«Quand les Canadiens décident de faire un don, ils le font avec les meilleures intentions et tenant compte de cela, malheureusement, il y en a qui exploitent leur générosité. Me rendant compte des contributions que les Canadiens ont commencé à faire individuellement et continueront à faire dans les prochains jours, je les encourage à être des donateurs avertis et à donner judicieusement», a pour sa part affirmé le ministre canadien du Revenu national, Jean-Pierre Blackburn, dans un communiqué.
M. Blackburn a encouragé les donateurs potentiels à visiter le site Internet de l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour confirmer le statut des organismes de bienfaisance.
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Denis Lalonde est rédacteur en chef au magazine Direction informatique.