À L’ESSAI La plupart des dépassements de quota au niveau des boîtes de courrier électronique proviennent de trop gros fichiers de photos. Et pourtant, c’est si simple de diminuer la grosseur des fichiers sans altérer vraiment la qualité d’image.
Beaucoup de gens se disent que ce n’est pas grave d’envoyer de gros fichiers de photos ou d’images parce que la plupart de leurs correspondants ont la haute vitesse et un gros disque dur. Cela peut cependant être une nuisance, tant pour les fournisseurs de services Internet que pour ceux qui reçoivent les fichiers, surtout que de plus en plus d’entre eux accèdent à leur courriel sur des petits écrans de téléphone et par des services de données cellulaires très coûteux. Alors, pourquoi ne pas faire un petit plus afin de satisfaire tout le monde.
Déterminer la taille en fonction de l’utilisation finale
La plupart des fournisseurs de services Internet ou des organismes offrant un service de courriel à leurs membres limitent le quota maximum de la boîte de courrier électronique entre 10 Mo et 100 Mo, le plus commun étant d’une trentaine de Mo. C’est sûr que le quota est vite atteint avec des fichiers d’images de 5 Mo ou plus. Pourtant, des logiciels ou même des fonctions intégrées aux logiciels de courrier électronique permettent de réduire la taille du même fichier de 5 Mo à un quart de Mo sans nuire à la qualité de la photo et sans que le destinataire ne puisse voir une différence.
Si le fichier est destiné à de l’impression haute définition, la moindre des choses est de demander d’abord au destinataire s’il préfère recevoir le fichier par courrier électronique ou par l’entremise d’un serveur FTP. Et, même là, il y a des limites. J’ai vu un jour un fichier pour une publicité d’une demi-page dans un magazine qui faisait 375 Mo parce que le graphiste l’avait fait avec une résolution de 2 400 points au pouce, « pour que ce soit vraiment beau », disait-il, alors que l’œil humain a déjà du mal à noter une différence entre une image à 200 points au pouce et une autre à 300.
Si les photos qu’on envoie par Internet doivent être imprimées en laboratoire (ou pharmacie), le maximum est de 300 points au pouce et même les firmes de développement recommandent souvent 200 points au pouce seulement. À l’impression, on ne notera pas de différence entre une photo provenant d’un fichier TIFF de 5 Mo et la même provenant d’un fichier JPEG avec 10 % de perte de qualité, mais dont le fichier ne fera que 200 Ko. Pour une impression standard en format 4 x 6, la surface de la photo peut être de 1200 pixels par 1800 en 300 points au pouce (à privilégier) ou 800 x 1200 en 200 points au pouce. Si la photo est pour une impression sur une imprimante laser, on choisit une résolution de 300 points au pouce et on s’en tient à 200 points au pouce avec une imprimante à jets d’encre standard.
Dans le cas de photos à faire afficher à l’écran, par défaut, on considère que le destinataire n’a pas un écran de plus de 800 pixels par 600 et on réduit la taille de la photo à envoyer pour qu’elle soit égale ou inférieure à 800 x 600. C’est toujours mieux, en effet, que le destinataire puisse voir l’image en entier à son écran. D’ailleurs, si on envoie une photo à quelqu’un qui risque fort de recevoir le message sur son téléphone intelligent ou son ordinateur de poche, le mieux est de ne pas dépasser 640 x 480, un format qui se rétrécit bien en 320 x 240 et restera très net sur l’écran du petit appareil.
Une chose est sûre : lors de l’apparition du JPEG, il y a une trentaine d’années, le format TIFF ou même le format BMP donnaient une meilleure qualité d’image que le JPEG compressé. Mais, la technologie de compression JPEG a tellement évolué que ce n’est plus le cas maintenant. À part des usages en impression commerciale haute définition, c’est à peu près impossible à un œil humain de noter une différence.
Un traitement d’image si facile à faire
Que ce soit sous Windows, Linux ou Mac OS, tous les logiciels d’édition graphique permettent de réduire la taille de fichiers de photos. La plupart disposent même de fonctions automatisées et même du traitement par lots qui sert à réduire d’une seule opération toute une série de fichiers. Il existe aussi plusieurs logiciels qui ne font que cela. Le plus intéressant pour Windows, qui mérite d’être mentionné, est WinJPG de l’entreprise du même nom. Il coûte 45 $ environ, mais le résultat en vaut la peine si on a beaucoup de photos à convertir à des fins professionnelles parce qu’il améliore la qualité des photos en même temps qu’il réduit leur taille.
Il existe aussi des méthodes automatisées offertes par différents logiciels de courrier électronique. Ainsi, dans Vista, on se sert de l’Explorateur de fichiers (en commençant par cliquer l’icône Ordinateur) pour se rendre dans le dossier où l’on a placé les photos qu’on a prises. Là, on sélectionne les photos qu’on souhaite envoyer en tenant pressée la touche Ctrl pendant qu’on clique les noms ou les icônes des photos. On clique alors avec le bouton droit de la souris sur la dernière photo sélectionnée puis, dans le menu contextuel, on clique avec le bouton gauche sur Envoyer vers… puis sur Destinataire (jusque-là, c’est la même chose sous XP). À ce moment-là, Windows propose différentes résolutions et indique la taille finale approximative de chaque fichier. Si on donne notre accord, Windows crée automatiquement un message avec les fichiers joints dans le logiciel de courrier électronique par défaut. Dans le message, on peut ajouter un commentaire pour chaque nom de fichier. En procédant de cette façon, on peut envoyer un message avec une dizaine de photos qui ne fera qu’un mégaoctet au lieu de 15 Mo, ce qui fait une différence énorme pour les serveurs de courrier électronique et les destinataires.
C’est à peu près la même procédure sous Windows XP. Au lieu d’avoir des propositions de tailles, comme dans Vista, Windows XP demande si on souhaite réduire la taille de toutes les images ou pas. Si on clique sur Afficher plus d’options, on nous propose trois formats d’images possibles et on coche celui qu’on préfère sinon on laisse faire Windows. Le message créé automatiquement, avec les fichiers d’images attachés est, là encore, prêt à l’envoi après de légères modifications et l’ajout de l’adresse du ou des destinataires.
Avec le logiciel de courrier électronique en ligne de Hotmail, la façon de procéder diffère selon si on utilise Windows XP ou Windows Vista. Sous XP, quand on crée un nouveau message Hotmail en passant par Microsoft Internet Explorer ou même Mozilla, on peut cliquer sur Joindre et un menu s’affiche avec deux options, Fichier ou Photo. Si on clique Fichier, on choisit le fichier de la photo à envoyer et il part tel quel. Par contre, si on choisit Photo, des options de résolutions s’affichent et les photos sont envoyées en format réduit.
Si on essaie de faire la même chose dans Vista, aucun choix ne s’affiche si on clique l’option Joindre et les fichiers d’images sont envoyés tels quels, même s’ils sont gros. Le problème vient des réglages par défaut de Vista. Pour le contourner, il faut ouvrir Microsoft Internet Explorer en mode Administrateur plutôt qu’en mode standard. Pour ce faire, on ouvre Internet Explorer en cliquant sur l’Icône du bas de l’écran avec le bouton droit de la souris puis, dans le menu contextuel, on clique sur Exécuter en tant qu’administrateur. On lance ensuite Hotmail et le choix entre Fichier et Photo s’affiche quand on clique l’option Joindre qui se comporte alors comme dans XP.
Ce ne sont que quelques exemples. On pourrait prendre tous les systèmes d’exploitation et tous les logiciels de courrier électronique en ligne et hors ligne pour trouver des façons de réduire facilement la taille des fichiers de photos avant de les envoyer. C’est important de penser à s’en servir. Cela fait partie de la nétiquette du courrier électronique.
François Picard est rédacteur en chef et éditeur du magazine Atout Micro.