Le Comité du patrimoine de la Chambre des communes a accepté hier de convoquer des dirigeants de Google pour témoigner lors d’une réunion de deux heures le lundi 6 mars concernant la censure du contenu des nouvelles par Google au Canada.
La semaine dernière, des rapports de La Presse canadienne ont révélé que Google empêchait certains utilisateurs canadiens de visionner du contenu d’actualités dans ce que la société dit être un test d’une réponse potentielle au projet de loi C-18 sur les nouvelles en ligne du gouvernement libéral.
La loi sur les nouvelles en ligne obligerait les géants de la technologie tels que Google et Meta à négocier des accords qui compenseraient les entreprises de médias canadiennes pour la republication de leur contenu sur leurs plateformes. Google a déclaré le 22 février qu’elle limiterait temporairement l’accès au contenu des nouvelles à moins de 4 % de ses utilisateurs canadiens pendant qu’elle évaluait les réponses possibles au projet de loi. Tous les types de contenu de nouvelles sont touchés par le test, y compris le contenu créé par les radiodiffuseurs et les journaux canadiens. Il durera environ cinq semaines.
Lors de la réunion d’hier, le député libéral Chris Bittle a qualifié la décision de Google de « troublante » et a ajouté qu’il était « important que nous défendions les Canadiens ».
Il a également évoqué la décision de Facebook en Australie, où la société a empêché les utilisateurs australiens de partager ou de visualiser du contenu d’actualités sur la plate-forme, qualifiant cela de tactique d’intimidation contre les Australiens et leur parlement.
Le comité du patrimoine a convoqué Kent Walker, président des affaires mondiales et directeur juridique d’Alphabet, Richard Gingras, vice-président mondial des nouvelles, et Sabrina Geremia, vice-présidente et directrice nationale de Google Canada.
Le comité a également ordonné à Alphabet inc. et à toutes ses filiales, y compris Google, de fournir toutes les communications externes ou internes, y compris les courriels et les textes, liées aux actions ou options envisagées en lien avec le projet de loi C-18, ainsi qu’une liste de toutes les nouvelles organisations bloquées par Google au Canada, et a demandé que ces informations soient fournies avant 17 h le 2 mars.
Le député néo-démocrate Peter Julian a ajouté que les actions de Google sont irresponsables. Il a dit qu’il ne pense pas que quiconque au Canada devrait soutenir cette décision et qu’il s’agit d’un « manque de respect envers les Canadiens ». Il a déclaré qu’il était « crucial » que Google soit interrogé à ce sujet.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.