PriceWaterhouseCoopers perçoit dans la profitabilité accrue de l’industrie canadienne du logiciel un signe de maturation grandissante.
ANALYSE La firme d’étude et de services-conseils PriceWaterhouseCoopers (PwC) a publié cette semaine l’édition 2005 de son étude sur l’industrie canadienne du logiciel, la troisième depuis 2003. L’étude, qui se concentre sur les entreprises de logiciels émergentes, indique une augmentation significative et ininterrompue de leur profitabilité depuis 2003. La firme y perçoit le signe de la maturation grandissante de l’industrie.
Les entreprises sondées par la firme-conseil ont connu, en moyenne, une profitabilité de 65 % en 2005, comparativement à 56 % en 2004 et 33 % en 2003. « L’augmentation des revenus est probablement due au fait que les compagnies implémentent des modèles d’affaires plus évolutifs, ont recours à des structures de coûts plus faibles et embauchent du personnel de gestion temporaire ayant de l’expérience dans la mise sur pied d’entreprises profitables », explique Susan Allen, responsable de la pratique des entreprises émergentes chez PwC.
L’étude souligne aussi que plus de quatre entreprises sur dix réussissent à décrocher du capital de risque et des investissements providentiels de source canadienne, ce qui est un autre trait positif souligné par l’étude. « Mais on est loin de la situation qui prévaut aux États-Unis où les capital-risqueurs investissent largement dans les entreprises en démarrage. Ici, le capital est plutôt investi dans un petit nombre d’entreprises nichées, qui connaissant une croissance rapide et qui sont rendus à un stade avancé de leur évolution », soutient Mme Allen.
Les chefs d’entreprise interrogés l’ont également été sous l’angle des défis auxquels ils font face dans l’exercice de leurs fonctions, lesquels ont peu changé par rapport aux enquêtes précédentes, soit d’accroître les revenus et d’établir des partenariats stratégiques. Bien qu’ils ont réussi à augmenter les revenus cette année, un dirigeant sur cinq n’a pas atteint les cibles fixées l’année précédente.
Aussi, des progrès significatifs ont été réalisés en 2005 au chapitre de l’établissement de partenariats de vente, qu’un dirigeant sur deux a qualifié de hautement ou modérément profitables. En outre, un dirigeant sur trois estime avoir au moins un partenaire de vente bien implanté sur le marché, comparativement à un sur dix en 2004.
L’étude a, par ailleurs, démontré un lien de cause à effet entre la capacité de générer une croissance de revenus supérieure et le recours à des cibles de mesure de performance spécifiques. En fait, 84 % des entreprises qui ont affiché une croissance des revenus de plus de 50 % en 2005 avaient établi de telles cibles.
Tendances technologiques
Les dirigeants ont aussi été questionnés sur les tendances technologiques. Il appert qu’environ 50 % de ceux-ci ont recours à une certaine forme de logiciels libres. En outre, 70 % des dirigeants d’entreprises émergentes s’attendent à ce que les logiciels libres permettent de fournir plus de fonctionnalités, alors que 45 % des dirigeants de grandes entreprises de logiciels pensent que l’utilisation des logiciels libres accroît les débouchés pour leurs produits.
D’autre part, 84 % des dirigeants perçoivent d’un bon œil les architectures orientées services (AOS) qui permettent de bâtir rapidement des applications, conçues en tant que services, en combinant diverses ressources existantes, et en reconnaissent la multiplicité du potentiel. En outre, 30 % des dirigeants considèrent que cette approche permet de créer de nouveaux modèles d’affaires et 17 %, de baisser les coûts de développement. « Cela étant dit, ils ne s’attendent pas à ce que les AOS soient la solution de choix avant 2007 », précise Mme Allen.
L’enquête a aussi montré que la fusion avec autre joueur ou l’acquisition par une firme de logiciels d’envergure continue d’être la stratégie de sortie de choix des entreprises émergentes, étant identifiée par 82 % des dirigeants interrogés.
Finalement, les dirigeants interrogés ne croient pas que les troubles géopolitiques actuels et les récentes catastrophes naturelles affecteront négativement les dépenses globales en TI d’ici 2007. En fait, 70 % des dirigeants font des prédictions positives pour les ventes de logiciels au Canada; cette proportion grimpe à 80 % en ce qui concerne le marché étatsunien.