Avec l’arrivée du standard de charge par micro-USB pour les téléphones portables en 2012, on va pouvoir profiter de chargeurs d’appoint compatibles avec tous ces appareils.
Fini le temps où il fallait avoir un chargeur mural, un chargeur d’auto et même parfois un chargeur d’appoint pour chaque téléphone portable, chaque lecteur MP3, chaque petit appareil électronique. Les principaux fabricants d’appareils et de processeurs se sont entendus pour un standard qui permettra de charger tous les appareils avec un même chargeur.
À côté des chargeurs standard, on voit arriver sur le marché différents chargeurs compatibles à induction ou solaires, tous compatibles.
La fin de la tour de Babel des chargeurs
Avez-vous remarqué le nombre de chargeurs qu’on a pu emmagasiner au cours des dix dernières années? Pour dix appareils, cela en prenait au moins dix, tous différents. Fort heureusement, la Commission Européenne a pris les choses en main et déclaré que c’en était assez, que les consommateurs et l’environnement en souffraient un peu trop. Du coup, les principaux fabricants, comme Nokia, Samsung, LG, Motorola, BlackBerry et même Apple se sont mis d’accord pour qu’à partir de 2012 il y ait un standard: une prise micro-USB de 5 volts pour chaque appareil avec une charge maximale de 0,5 ampère.
La plupart des fabricants de chargeurs, comme Energizer et iGo, proposent déjà des chargeurs standard permettant de charger la plupart des téléphones portables, des lecteurs multimédias et des autres petits appareils, voir même des lampes de poche rechargeables à LED. En magasin et sur Internet, on trouve aussi de plus en plus de boîtiers de piles avec une prise USB pour servir d’alimentation électrique d’appoint aux appareils conformes à ce standard.
Cet intérêt pour de nouveaux chargeurs se retrouve également au niveau des technologies liées à l’électromagnétisme et à l’énergie solaire.
Les chargeurs à induction
L’une des technologies qui ont le plus attiré l’attention au CES de Las Vegas de janvier est sans contredit la technologie Qi (prononcer shie) du Wireless Power Consortium. Plusieurs petits appareils peuvent être chargés en même temps par induction électromagnétique, sans branchement direct, juste par contact. Il faut cependant que ces appareils disposent d’un terminal Qi qui peut être branché extérieurement ou intégré à l’appareil. On peut ainsi brancher un terminal Qi ultraplat à l’arrière d’un iPhone ou dans une coque qui recouvre l’appareil et le poser ensuite sur un tapis de recharge sans fil. Energizer appelle cela le « Single Zone Inductive Charger ».
Comme il s’agit d’un standard, on pourra déposer toutes sortes d’appareils de 5 volts de différentes marques et compatibles à Qi sur des tapis de charge de diverses marques. Déjà, HTC, Nokia, LG et d’autres manufacturiers ont lancé de petits appareils avec un terminal Qi intégré permettant de les recharger sans fil.
Un chargeur inductif d’Energizer pour plusieurs appareils.
De son côté, la compagnie The Joy Factory met sur le marché en mai un nouveau chargeur, le Zip Touch-n-Go Multi-Charging Station qui est fourni avec de petites queues, les « ZipTail Receivers ». On les branche à divers appareils qu’on veut charger en 5 volts et on les pose sur la station de charge Zip. Chaque station Zip est vendue avec trois adaptateurs ZipTail, soit un pour iPhone/iPad, un pour les appareils avec un branchement mini-USB et un pour ceux qui sont micro-USB.
Pour l’instant, cette technologie n’est pas rentable. Elle le deviendra quand on n’aura plus à acheter une coque de charge pour chaque appareil, mais que les appareils seront vendus avec un relais de charge à induction intégré et compatible Qi. Cela devrait se faire d’ici un an.
Les chargeurs solaires
Même si les chargeurs solaires peuvent surtout rendre service à des randonneurs ou des campeurs, ils sont une source d’énergie d’appoint pour les téléphones, les ordiphones, les GPS et d’autres petits appareils électroniques des personnes qui travaillent en dehors des bâtiments ou de véhicules. Tant en magasin que sur Internet, on nous en propose de nombreux modèles, mais il faut se méfier parce que beaucoup d’entre eux ne sont pas assez puissants et pas si efficaces que cela si on ne dépend que du soleil.
Le minimum à rechercher est un système de bloc-piles avec une pile rechargeable d’au moins 2000 mAh combiné à un panneau solaire produisant au moins 0,4 watt et avec une sortie USB de 5 volts. Dans tous les cas, même si on peut charger la pile interne uniquement par l’énergie solaire, il faut savoir que cela peut nécessiter de 10 à 20 heures de plein soleil, ce qui n’est pas très efficace. Il faut donc être en mesure de charger la pile interne avec un transformateur branché au réseau électrique ou à une batterie de voiture, puis entretenir la charge avec l’alimentation solaire.
Le bloc-piles solaire qu’on trouve le plus facilement est un petit bloc-piles de Kodak, le KS100-C à 39,99 $. Ce chargeur USB solaire d’appoint renferme une pile NIMH rechargeable de 2100 mAh qui peut être chargée soit par un chargeur externe optionnel, soit par les rayons du soleil. Les deux piles NIMH du chargeur sont amovibles et peuvent être utilisées dans un appareil photo ou un lecteur multimédia. On trouve sur eBay, pour une quinzaine de dollars, des chargeurs similaires fabriqués en Chine.
Le chargeur solaire P1100F-2600.
Après diverses recherches sur Internet, j’ai opté pour le Chargeur mobile solaire P1100F-2600 de TomTop Wholesale Center (Chine) trouvé sur eBay pour 15 $ seulement, frais d’expédition inclus. Il est aussi vendu sur Amazon Canada sous le nom de « Solar Battery Charger for iPod, iPhone 3GS and other portable devices » au prix de 19,99 $ + taxes. Le petit chargeur de 125 grammes renferme une pile au Lithium polymère de 2 600 mAh. Son panneau solaire produit jusqu’à 0,7 watt dans de bonnes conditions d’ensoleillement. Un contrôleur de circuit permet d’éviter les surcharges. Le P1100F-2600 est fourni avec un chargeur 5 volts qui permet de recharger sa pile à l’aide du réseau électrique, un câble USB et cinq embouts qui servent à le brancher à différents téléphones.
Le P1100F-2600 a bien fonctionné lors de tests avec un iPod touch 4, un Palm Treo Pro, un LG Cookie Plus et un caméscope de poche. Si on veut le charger complètement à partir du soleil seulement, il faut prévoir jusqu’à 12 heures d’ensoleillement. C’est long, mais cela peut se faire si l’on n’a pas d’autre choix. Avec le chargeur fourni, il faut 6 à 8 heures pour charger la pile au Lithium polymère à partir du réseau électrique ou d’une batterie d’auto, ce qui est plus efficace. Une fois chargé, le bloc-piles peut recharger entièrement un ordiphone en une heure environ.
On a intérêt à garder le panneau solaire au soleil durant la charge de l’ordiphone parce que, dans ce cas, une partie de l’énergie solaire est exploitée directement et la pile du P1100F ne se décharge qu’en partie. Si l’on branche le P1100F placé au soleil à un ordiphone encore chargé dont on veut maintenir la charge, le courant fourni est suffisant pour que la pile de l’ordiphone se recharge ou ne se décharge que très lentement selon les besoins en énergie des applications actives. C’est pratique pour toute utilisation dans la nature d’un ordiphone, d’un caméscope de poche, d’un appareil photo numérique ou même d’un GPS.
Bien d’autres producteurs de systèmes d’alimentation électrique d’appoint ont commencé à proposer des chargeurs solaires, mais habituellement plus coûteux que le P1100F-2600. En janvier, par exemple, la firme Go Solar USA a mis sur le marché le Volt Solar Charger compatible avec les iPhone, iPod touch et autres appareils supportant une alimentation par port USB, mais il ne comporte qu’une pile rechargeable de 1500 mAh, moins puissante que celle du KS100-C de Kodak ou celle du P1100F-2600.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro.