Après les téléphones intelligents et les tablettes, voici les phablettes, à mi-chemin entre les deux.
De plus en plus de gens s’achètent une tablette en plus de leur téléphone intelligent ou vice-versa, mais la tendance devrait changer rapidement. Face à cette situation, plusieurs manufacturiers ont en effet décidé de proposer des modèles de téléphones intelligents qui se situent entre le téléphone et la tablette, ce que les Américains ont décidé d’appeler des phablets, une contraction de phones et tablets, un mot qui a aussitôt donné « phablettes » en français, dès le Mobile World Congress de Barcelone où il a fait son apparition. L’avenir nous dira s’il s’agit de la solution idéale.
L’idée derrière la phablette
Pour beaucoup de gens, le téléphone intelligent est devenu incontournable. Il leur donne accès à Internet et à une quantité d’applications qui simplifient ou agrémentent leur quotidien, les rendant souvent plus efficaces que sans cet appareil. Il leur permet aussi de lire des nouvelles de partout aussi bien que le contenu de journaux, de magazines ou même des livres.
L’écran de la plupart des téléphones intelligents est cependant trop petit pour y lire confortablement plus que quelques minutes. Par contre, celui des tablettes de 7 pouces ou plus est assez grand pour une lecture plus longue, mais ces appareils ne sont pas pratiques pour téléphoner, d’où l’idée de concevoir des téléphones intelligents plus grands, mais moins volumineux qu’une tablette de 7 pouces.
Les phablettes sont donc des téléphones intelligents avec un écran qui mesure entre 4,6 et 5,5 pouces en diagonale. Ce sont des hybrides qui peuvent être considérés à la fois comme un grand téléphone et comme une petite tablette. Selon l’étude Phablets and Super Smartphones, que vient de publier la firme de recherche ABI Research, il devrait s’en vendre annuellement plus de 208 millions au niveau mondial d’ici 3 ans.
Plusieurs fabricants de téléphones intelligents vont rentrer dans ce nouveau marché dès cette année, suivant de près Samsung qui n’a pas perdu de temps et propose déjà trois modèles de phablettes.
Les premières phablettes
Sans contredit, Samsung est à l’origine des phablettes. Avant le Galaxy Note, le premier téléphone à écran de 5,3 pouces au monde, Samsung avait déjà sorti le Galaxy Nexus avec un écran de 4,65 pouces, qui était déjà beaucoup plus grand que l’écran de 3,5 pouces de l’iPhone 4S. En plus, Samsung vient de lancer en Europe son prochain téléphone, le Galaxy S III avec un écran de 4,8 pouces, qui devrait être sur le marché canadien l’été prochain.
La taille de l’écran du Galaxy Nexus de Samsung et Google, arrivé au Canada en décembre, en faisait la première phablette. D’un beau design, il est très plat, avec un grand écran tactile de 720 pixels par 1280 pixels et un processeur à double cœur OMAP 4460 de Texas Instruments à 1,2 GHz.
Le Galaxy Note de Samsung est un grand téléphone intelligent, très plat, avec un écran Super AMOLED de 5,3 pouces d’une résolution de 1280 x 800. On l’utilise comme un téléphone ou comme une petite tablette. Il comporte un processeur à double cœur très rapide à 1,5 GHz et le système d’exploitation Android. Contrairement à la plupart des autres téléphones récents, il dispose aussi d’un stylet, appelé S Pen, qui permet de tracer des traits fins, d’écrire sur l’écran ou de pointer de minuscules espaces à l’écran.
Le Galaxy S III est moins impressionnant en taille, mais plus performant encore. Comme les pixels sont plus concentrés sur son écran HD de 1200 x 720 que sur l’écran du Galaxy Note, l’image est meilleure en définition, couleur et intensité. De plus, le Galaxy S III est équipé d’un processeur Exynos 4 à 1,4 GHz de Samsung avec quatre cœurs, plus rapide que celui du Galaxy Note tout en consommant 20 % moins d’électricité.
Avant la fin de cette année, on devrait voir arriver des phablettes au moins chez HTC, LG et Huawei. HTC a déjà annoncé son HTC EVO 4G LTE avec un écran HD de 4,7 pouces et un processeur double-cœur à 1,5 GHz. LG propose plusieurs appareils avec des écrans légèrement sous les 4,5 pouces et a annoncé l’arrivée de l’Optimus Vu, un autre téléphone intelligent doté d’un écran de 5 pouces avec 1024 pixels par 768, plus difficile à tenir en main que les modèles HD moins larges. Pour sa part, Huawei fabrique déjà cinq téléphones intelligents dont les écrans mesurent de 4 à 4,5 pouces. Un modèle avec un écran plus grand est prévu pour les prochains mois. On pourrait aussi mentionner l’Eluga de Panasonic
L’accueil réservé aux premières phablettes de Samsung laisse penser que les modèles suivants seront aussi bien reçus. On devrait assister du même coup à une baisse des ventes de petites tablettes de 6 à 8 pouces.
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François Picard est journaliste et éditeur du webzine Atout Micro.