On trouve sur le marché plusieurs dispositifs pour protéger les ordinateurs contre le vol. Aucun n’étant efficace à 100 %, ils servent surtout à dissuader les voleurs.
Chaque jour, des dizaines d’ordinateurs sont volés en Amérique du Nord dans des bureaux, des hôtels, des véhicules ou des aéroports. Peu de choses est à l’épreuve des voleurs d’ordinateurs de bureau aussi bien que de portatifs, mais il y a moyen de limiter les risques en prenant quelques précautions, en particulier en utilisant des systèmes antivols. Aucun d’eux n’est efficace à 100 %, mais ils compliquent au moins le travail des voleurs.
Rares sont les semaines où l’on ne rapporte pas des vols d’ordinateurs, surtout d’ordinateurs portatifs. En juillet, par exemple, un fonctionnaire du Department of Transportation américain s’est fait voler dans son véhicule un ordinateur dont un fichier contenait le nom, l’adresse, le numéro de permis de conduire et le numéro d’assurance sociale de 133 000 résidents de la Floride. En avril dernier, l’ordinateur d’un employé de Boeing avait été dérobé dans un aéroport avec des données personnelles se rapportant à 3 600 employés de la compagnie. Dans la région de Seattle, quatre ordinateurs portatifs auraient été volés en quelques mois dans les véhicules d’employés avec des renseignements permettant le vol d’identité de 365 000 patients. Une simple recherche sur Internet permet de relever des centaines de cas juste dans la dernière année. Même le FBI rapporte chaque année le vol des ordinateurs portatifs de plusieurs de ses agents.
Pour les membres de leur personnel qui doivent régulièrement se déplacer avec un ordinateur portatif, de plus en plus de compagnies et d’organismes font fixer dans le coffre du véhicule un contenant sécurisé permettant d’y ranger l’ordinateur durant son transport d’un endroit à un autre. Dans certains cas, il s’agit d’un véritable coffre-fort de la dimension d’un ordinateur, dans d’autres, d’une valise renforcée avec une attache comme le Car Safe de Paradise Systems qui ne coûte qu’un peu plus de 100 $. C’est radical comme procédé, mais il semblerait que ce soit efficace. Sans aller jusque-là, il existe différents moyens de gêner les voleurs dans leur tâche, en particulier avec des systèmes de câbles et attaches reliés directement à l’ordinateur. Il en existe qui sont davantage adaptés aux ordinateurs de bureau et d’autres, aux ordinateurs portatifs.
La protection antivol des ordinateurs de bureau
Dans un bureau, quand un ordinateur est récent et coûteux, il est préférable de se servir d’un système antivol pour empêcher que quelqu’un ne parte avec, surtout s’il renferme des données confidentielles. Il existe différents systèmes permettant de fixer un ordinateur à un meuble. On peut toujours visser son châssis à une table, mais c’est quand même plus simple de se servir d’un système antivol qui ne nécessite pas de percer les parois de l’ordinateur, du moniteur ou de l’imprimante. Il faut aussi que l’on puisse changer les appareils de place le plus facilement possible en cas de besoin, en particulier pour la réparation ou l’entretien. De préférence, on se tourne donc vers un système antivol basé sur le collage, soit de pièces métalliques à l’appareil, soit de l’appareil lui-même sur une plaque de métal, la première option étant la plus simple et la plus utilisée.
Le système le moins coûteux consiste en des attaches de métal ou de plastique ancrées à l’ordinateur, au moniteur, à l’imprimante et au meuble sur lequel ils sont installés ou à un mur. Un câble de métal tressé très solide passe par ces ancrages et il empêche quiconque de partir avec les appareils. Il faut rechercher le câble le plus gros possible et des plaques de sécurité en métal ou en plastique ultra résistant, mais sans la moindre aspérité permettant l’utilisation d’un levier. Un tel système coûte habituellement entre 35 $ et 60 $ selon le modèle, le nombre d’attaches et la longueur du câble.
L’un des modèles que l’on trouve le plus souvent en magasin est le Desktop MicroSaver Security Lock de Kensington. Pour 40 $, on obtient trois plaques de sécurité ronde, plates et sans aspérité en plastique très résistant, un câble souple en acier galvanisé de 1,80 mètre, de la colle ultra forte et un cadenas à clé ronde qui se place au bout du câble. Avec cet ensemble, on peut soit attacher ensemble trois appareils, comme un ordinateur, un écran et une imprimante, ou en attacher deux à un point de fixation sur un meuble ou un mur. Placer les attaches ne prend que quelques minutes, mais il faut bien faire attention de les placer à un endroit plat du châssis de l’appareil à protéger, pas sur le couvercle du boîtier de l’ordinateur par exemple. L’installation de ce système se fait facilement, mais il faut prendre le temps de bien nettoyer au préalable la surface sur laquelle on décide de coller les attaches; Kensington fournit d’ailleurs une serviette humide pour simplifier les choses. Comme la colle fournie est vraiment très forte, il n’est pas question de déplacer une des plaques de sécurité par la suite.
Nous avons également testé le Curtis 06413 PC Security System de Curtis Computer Systems, qui est sur le marché depuis quelques années, avec des plaques de sécurité en métal et une colle très résistante. De plus, on peut trouver en magasin le Kablit Security System de Secure-It, du même genre, en trois modèles différents, KAB-100, KAB-200 et KAB-300, à des prix allant de 40 à 60 dollars.
D’un autre côté, le FlexGuard Security System peut être vendu en ensembles répondant à des besoins particuliers. Comme les voleurs peuvent être surtout intéressés par le contenu du disque dur, il est préférable de choisir des boîtiers d’ordinateur permettant de se servir d’un cadenas pour empêcher l’accès à l’intérieur du boîtier.
De plus en plus souvent, maintenant, les fabricants d’ordinateurs de table ou de moniteurs à cristaux liquides les fournissent avec le même type de fente que celle dans laquelle se branchent les câbles de sécurité pour ordinateur portatif. On peut alors se servir des mêmes câbles de sécurité que pour les portatifs. Il faut cependant toujours bien faire attention à l’élément auquel on attache les câbles ou plaques de sécurité. Une firme de Floride l’a appris à ses dépens ces derniers mois, alors que les voleurs ont découpé à la scie à chaîne les coins des bureaux auxquels avaient été fixées les attaches.
La protection antivol des ordinateurs portatifs
Grâce à la fente Kensington (Kensington Security Slot, K-Slot ou Universal Security Lock) de 7 mm x 3 mm qui équipe maintenant 99 % des ordinateurs portatifs, les systèmes de câbles de sécurité pour portatifs peuvent être plus standards que ceux d’ordinateurs de table. Ce type de fente est devenu une norme avec des spécifications précises quant à ses dimensions et au type de métal qui peut être utilisé comme renfort. C’est tellement utile que la plupart des établissements d’enseignement ou des organismes publics n’achètent que des ordinateurs portatifs qui comportent une fente Kensington. D’ailleurs, Kensington vend un adaptateur de fente Kensington qui se colle sur les appareils qui n’en ont pas déjà une.
Bien entendu, le Kensington Technology Group, inventeur de ce système, a été le premier à proposer des câbles de sécurité pouvant tirer avantage de cette technologie. On en trouve ainsi une dizaine de modèles sous la marque Kensington, certains avec un cadenas à clé, d’autres avec un cadenas à combinaison. Dans les deux cas, le principe de fonctionnement est le même: il s’agit de placer le câble en métal tressé, très difficile à couper, autour d’un objet fixe comme un tuyau (pas une patte de chaise ou de lit qu’on peut soulever…) et d’enclencher l’autre extrémité dans la fente pour attache de sécurité de l’ordinateur. Ceux qui fonctionnent avec une clé sont plus simples; il y a un risque de perdre la clé, mais un double est fourni.
Le système à cadenas semble plus pratique, mais il ne faut pas oublier la combinaison. L’ancien modèle de Kensington, le ComboSaver Security Cable, toujours vendu au Canada, n’a par exemple que 999 combinaisons possibles et elles peuvent être toutes essayées en trois heures environ. Si on préfère un modèle à cadenas à combinaison, il est donc préférable d’essayer de trouver un modèle avec une combinaison à quatre chiffres, comme les derniers modèles de Kensington ou Targus. D’un autre côté, comme ceux qui vont essayer de trouver la combinaison risquent fort de partir de 0000 ou de 9999, c’est mieux de choisir un nombre qui n’est pas trop près du début ou de la fin.
En plus de ses modèles à clés simples, Kensington en propose d’autres à clé avec un système d’alarme qui se met en marche si quelqu’un coupe le câble auquel est attaché l’ordinateur. Nous avons testé le modèle MicroSaver Alarmed Lock à 65 $ avec un câble de 1,80 mètre et une alarme. On peut l’entendre jusqu’à une vingtaine de mètres, donc seulement dans la pièce ou une pièce voisine si la porte est ouverte, pour avertir quelqu’un qui se trouverait à proximité, mais pas à travers une porte d’hôtel épaisse. Le câble torsadé est d’un assez gros calibre et il est difficile à couper, même avec une bonne cisaille ou une scie à métaux. Disons quand même que c’est possible et que le système vise surtout un effet dissuasif.
Au Canada, Targus vend pour 50 $ le DEFCON CL, un modèle de câble avec un cadenas à combinaison à quatre chiffres, ce qui donne 9 999 combinaisons possibles. La compagnie joint au câble une plaque de sécurité à coller comme point fixe auquel on peut rattacher l’ordinateur. Nous l’avons testé et il nous a semblé aussi intéressant que le modèle à combinaison à quatre chiffres de Kensington. Targus propose d’autres modèles, mais seulement aux États-Unis. D’autres compagnies, comme Kryptonite, produisent également des câbles de sécurité, mais ils sont un peu plus difficiles à trouver.
Le vol d’un ordinateur représente une perte monétaire indéniable, mais il peut aussi entraîner toutes sortes de problèmes si le voleur a accès aux données confidentielles qu’il renferme et tente d’en tirer profit. L’utilisation d’accessoires antivol s’ajoute donc à un certain nombre de mesures de protection des données indispensables au niveau de tout ordinateur, pouvant aller du cryptage des données à des systèmes d’accès aux fichiers avec une autorisation obtenue en ligne seulement.