Déjà répandu, le haut débit gagnerait à être stimulé davantage

Bien engagée, la prolifération de l’Internet à large bande peut entraîner un impact économique très positif. Au cours des prochaines années, le plus fort courant d’expansion viendra sans doute du sans-fil.

L’accès à Internet à haute vitesse (ou Internet large bande) progresse rapidement. La pénétration mondiale de cette méthode d’accès – c’est-à-dire le nombre de personnes l’utilisant par rapport à la population totale – n’était que de 4,6 % en 2007, mais dans certains pays industrialisés, elle est six fois, voire sept fois, plus élevée. Au Canada, par exemple, la pénétration était de 23,7 % l’année dernière, ce qui place le pays au premier rang à ce chapitre au sein du G-7. Depuis 2002, la pénétration d’Internet large bande a crû de 300 % à travers le monde.

Les chiffres portant sur les internautes actifs sont plus convaincants encore. Selon les projections, plus de 90 % d’entre eux utiliseront la haute vitesse aux États-Unis d’ici la fin de l’année. Dans les entreprises américaines, la proportion est de 95,16 %.

À l’échelle canadienne, 66 % des entreprises étaient connectées à haut débit en 2003, selon ce que rapporte Statistique Canada. Il s’agissait là d’une hausse spectaculaire, puisque moins de la moitié des entreprises (48 %) disposaient d’une telle connexion deux ans auparavant. Par ailleurs, 44 % des PME canadiennes, et 66 % de celles qui avaient une connexion à Internet utilisaient la haute vitesse en 2003.

On peut y voir un signe positif, car selon Statistique Canada le haut débit est un tremplin vers les technologies évoluées, une façon d’exploiter plus efficacement les TI. À titre d’exemple, la moitié des entreprises accédant à Internet à haute vitesse ont effectué des achats en ligne en 2003, contre 35 % pour celles qui n’avaient pas un tel accès. Les PME embrassant la haute vitesse se comparent davantage aux grandes entreprises en ce qui a trait à l’utilisation de TI de pointe. Sans Internet large bande, les organisations risquent de se priver d’atouts technologiques importants, conclut Statistique Canada.

Dans la même veine, un rapport publié au début de l’année révèle que l’adoption d’une politique stimulant l’expansion de l’Internet à haute vitesse aux États-Unis permettrait d’injecter annuellement pas moins de 134 milliards dans l’économie américaine. Selon l’étude, cet apport proviendrait de sources diverses : réduction des coûts de santé, économies en déplacements, crédits de carbone, création d’emplois et accès à la haute vitesse depuis la maison.

Le sans-fil

À cet égard, une contribution importante pourrait venir du sans-fil. Une étude récente menée à l’échelle de la planète fait état de l’énorme marché que représentent les acheteurs d’ordinateurs portables dont le prix se situe dans une fourchette de 500 à 1 000 dollars. Or, 88 % de ces acheteurs potentiels disent préférer que la capacité de connectivité aux réseaux à large bande soit intégrée à leur appareil.

Aux États-Unis, bien qu’il ne représente encore que 1 % des internautes, le nombre d’utilisateurs d’Internet large bande sans fil a plus que doublé l’année dernière. D’ici à 2012, on estime que la moitié de la population européenne aura accès à Internet à haute vitesse par l’entremise d’un téléphone mobile. Cette extraordinaire poussée sera stimulée au premier chef par la vidéo large bande, le segment Internet qui connaît actuellement la croissance la plus rapide.

Cependant, l’augmentation de la demande et la transmission de contenus de plus en plus volumineux créent de nouveaux besoins. Aussi, les fournisseurs tentent de diversifier les modes d’accès. De ce point de vue, les communications par satellite redeviennent de nouveau attrayantes aux yeux des investisseurs, après avoir connu de nombreux échecs. Certes, le relais des ondes télévisuelles motive cet attrait, mais il y aussi le fait qu’au sein de certains réseaux organisationnels, on dépend des satellites pour accéder à Internet.

Par ailleurs, des préoccupations sont soulevées par l’accaparement d’une grande partie des canaux de transmission Internet par un petit nombre d’utilisateurs. Voilà qui incite le câblodistributeur américain Time Warner Cable à lancer un projet pilote visant à facturer ses clients en fonction de l’usage qu’ils font du réseau. L’entreprise constate un engorgement de ce dernier en raison du téléchargement de fichiers volumineux, comme les vidéos. Selon la direction, une proportion de 5 % de sa clientèle utilise plus de la moitié de la bande passante du réseau.

Selon toute vraisemblance, le phénomène est le même à la grandeur d’Internet. Aussi, d’autres fournisseurs d’accès, des câblodistributeurs et des compagnies de téléphone confondus s’intéresseront de près à l’initiative de Time Warner.


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