Bell Canada se dit consternée par la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de lui refuser le droit d’acquérir Astral Media pour un montant de 3,38 milliards de dollars.
La direction de Bell a demandé au Cabinet fédéral d’intervenir et d’émettre une directive au CRTC « pour que celui-ci se conforme à sa propre politique réglementaire ».
« C’est une décision qui ne peut être maintenue. Les consommateurs canadiens se sont fait dire aujourd’hui par le CRTC qu’ils n’ont pas droit à plus – à plus de choix, à plus de concurrence et à plus de financement de contenu canadien, tous des aspects auxquels Bell et Astral se sont engagés dans le cadre de la transaction », a déclaré le président et chef de la direction de Bell Canada et de BCE, George Cope, dans un communiqué.
Manque d’impartialité?
Bell soutient que des hauts fonctionnaires du CRTC ont eu des rencontres privées avec les câblodistributeurs concurrents de Bell à plusieurs reprises dans les jours et les semaines qui ont précédé l’amorce par le Conseil de ses audiences publiques sur la transaction Bell-Astral, tout en refusant à Bell la possibilité de telles consultations – affirmant qu’il y a lieu de « s’interroger sur l’impartialité de l’ensemble du processus. »
Si la décision du CRTC est maintenue, Bell ajoute que « les consommateurs, les créateurs de contenu et l’industrie de la radiodiffusion du Québec demeureront à la merci de Québecor, le câblodistributeur-radiodiffuseur intégré qui domine depuis longtemps les médias du Québec, avec une part du marché de la télévision de langue française de 30 %, bien supérieure à la part combinée de Bell-Astral de 24,4 %. »
Pourtant, dans sa décision, le CRTC a établi que le regroupement Bell-Astral posséderait une part combinée de 33,1 % dans le marché de la télévision de langue française, comparativement à 30,5 % pour Québecor. Les deux groupes auraient été loin devant la Société Radio-Canada, qui arrive à 18,3 %.
D’autres réactions
Au moment d’écrire ces lignes, ni Québecor, ni Telus, qui s’opposaient à la réalisation de la transaction Bell-Astral, n’avaient commenté la décision du CRTC.
De son côté, Cogeco Câble se réjouit de la décision : « De toute évidence, cette décision a été prise dans le meilleur intérêt tant du système canadien de radiodiffusion et que de l’ensemble des consommateurs canadiens. Celle-ci témoigne de la volonté du CRTC d’assurer une saine concurrence dans l’industrie canadienne des communications et de protéger l’intérêt des consommateurs », a déclaré le président et chef de la direction de l’entreprise, Louis Audet.
Rogers a aussi salué une « décision courageuse » du CRTC : «Nous croyons que les Canadiens doivent disposer d’un accès équitable et ouvert au contenu. Il s’agit d’un grand jour pour les consommateurs », a ajouté le vice-président du conseil d’administration de Rogers Communications, Phil Lind.
Le CRTC a annoncé hier après-midi qu’elle bloquait l’acquisition proposée d’Astral Media par Bell Canada, estimant qu’elle ne servait pas l’intérêt public.
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