Les invités d’honneur et les organisateurs du congrès WCIT 2012 ont amorcé la conférence mondiale sur les TIC, qui se déroule à Montréal du 22 au 24 octobre.
Quelques centaines de personnes, en provenance de 62 pays, ont assisté au lancement de la dix-huitième édition du Congrès mondial des technologies de l’information (World Congress on Information Technology ou WCIT). L’événement d’envergure internationale, qui a lieu au Palais des Congrès de Montréal, a comme thème « UNE vision pour une société numérique mondiale ».
Le gouverneur général du Canada David Johnston, à titre d’invité d’honneur, a souligné lors d’une allocution à quel point les technologies de l’information et des communications permettaient aujourd’hui aux citoyens de participer activement à l’amélioration de la société.
« Je compare souvent les technologies de l’information et des communications à l’industrie bancaire, qui nous a transformés en caissiers à l’aide des guichets automatiques et des transactions à distance. Aujourd’hui, les personnes produisent et déposent en ligne en deux journées autant de données que l’humanité a produit durant toute l’Histoire. Nous vivons de grands changements, mais d’autres changements sont à venir : au cours des quarante prochaines années, nous ferons plus de découvertes que celles qui ont été faites au cours de l’Histoire. Nous sommes seulement au début du changement qui est dû à l’utilisation de la technologie. »
Le gouverneur général du Canada a souligné que les TIC permettaient, mais aussi exigeaient plus de collaboration que jamais. Il a ajouté qu’il fallait résoudre certains enjeux afin d’établir un canevas de l’avenir de la société. « Chaque avancée technologique a un effet sur la société qui est semblable à celui d’un caillou qu’on lance dans l’eau », a-t-il souligné.
En affirmant que les TIC permettaient d’établir un monde plus intelligent, mais aussi plus attentionné, M. Johnston a souligné qu’il fallait entrevoir ce que les technologies peuvent offrir pour la jeunesse qui est « branchée, éveillée et grandement collaboratrice » et qui n’hésite pas à contester le statu quo. « Mais il n’y a pas que du positif dans les technologies. Les gens évoluent dans une ère de complexité et d’incertitude où les repères des transitions des étapes de la vie sont déplacés ou effacés. Il faut examiner les avantages d’une société numérique mondiale tout en réduisant les désavantages pour les gens », a-t-il déclare.
Des opportunités et des résultats
Dato’DanE. Khoo, le président du conseil d’administration de l’Alliance mondiale des services et des technologies de l’information (World Information Technology and Services Alliance, ou WITSA en anglais), a illustré le potentiel offert par les TIC en donnant l’exemple de la vidéo musicale virale Gangnam Style, qui selon lui a été plus efficace en quelque mois pour le marketing de la Corée du Sud que plusieurs années d’efforts de l’office de tourisme de ce pays. Il a aussi évoqué le cas d’une entreprise familiale d’algues en Asie qui a multiplié par sept ses revenus mensuels par les ventes en ligne.
Or, alors qu’on mesure l’atteinte des promesses de l’ère numérique en observant les opportunités d’accès (Opportunity Access ou OPA), par exemple le nombre de personnes branchées, l’utilisation des accès à large bande, l’adoption des appareils mobiles, etc. M. Khoo estime qu’il est plus difficile de quantifier les extrants (outputs) qui émanent de l’utilisation des TIC.
« Les jeunes gens peuvent avoir des habiletés à utiliser les technologies, mais ils peuvent ne pas avoir d’emploi à cause d’une récession. Quant à l’adoption des appareils mobiles, les personnes au revenu élevé ont en moyenne plus d’un appareil alors que les personnes au revenu faible en ont en moyenne presque zéro », a mis en perspective M. Khoo.
Le représentant de WITSA a dit qu’il préférerait que l’atteinte des promesses de l’ère numérique soit mesurée en fonction d’une approche basée sur le résultat souhaité (Desired Outcome Based Approach ou DOBA). « J’espère que la société évoluera grâce aux technologies, par un mélange des deux approches [OPA et DOBA] », a-t-il ajouté.
Participer au changement
Karna Gupta, le président et chef de la direction de l’organisme Association canadienne des technologies de l’information, a indiqué que le congrès du WCIT constituerait une opportunité de mettre en lumière les technologies et les connaissances canadiennes.
François Morin, le président-directeur général de la conférence, a dit souhaiter que les thèmes traités lors de l’événement trouvent une résonance chez les congressistes et qu’il en résulte une précipitation de changements par le biais des TIC.
Le maître de cérémonie du WCIT 2012, l’auteur Don Tapscott, a souligné que les nouveaux moyens de communication sont grandement distribués et permettent à tous de participer. « Ces moyens ont une merveilleuse neutralité, ce qui permet d’effectuer de la recherche, de résoudre des problèmes, d’explorer les confins de l’univers… Si nous participons tous ensemble, la promesse de l’ère numérique se réalisera », a-t-il déclaré en essence.