Les technologies de l’information et des communications se multiplient au sein des organisations. Les appareils utilisés pour exploiter les applications ont forcément besoin d’énergie, dont la quantité et les prérequis ne font qu’augmenter avec le temps. Qui s’en inquiète?
Depuis le milieu des années cinquante, soit depuis l’implantation des premiers ordinateurs centraux et de quelques terminaux, les organisations ont eu besoin d’électricité pour alimenter les technologies de l’information. Vint ensuite l’apparition des premiers ordinateurs intermédiaires, puis des premiers ordinateurs personnels et des premiers serveurs, sans oublier les périphériques comme les moniteurs, les lecteurs de rubans ou de disquettes, les imprimantes et les numériseurs.
Pour relier les postes client et les serveurs, la réseautique s’est également avérée nécessaire. Ainsi, les routeurs, les commutateurs et les concentrateurs ont progressivement garni les armoires des salles d’informatique et les « techno-placards » un peu partout dans les bâtisses. Ce fut ensuite l’essor de l’Internet, qui a rendu la réseautique presque impérative, puis l’engouement pour les réseaux sans fil.
En parallèle, les ordinateurs portatifs, les téléphones portables et les assistants numériques personnels n’ont cessé de se multiplier en milieu de travail, et ces derniers sont dotés de piles qui ont besoin d’être rechargées fréquemment à l’aide de blocs d’alimentation.
Ajoutez à cela les photocopieurs, les télécopieurs, les consoles téléphoniques, les caméras de sécurité, les systèmes d’alarme et les systèmes d’affichage électroniques, et il en résulte une quantité importante de composantes énergivores. Décidément, nous sommes loin de l’époque où la dactylo moderne de la secrétaire et la radio dans le bureau du président étaient les seuls appareils électriques d’un bureau!
La quantité d’appareils énergivores augmente, tout comme les composantes collatérales qui sont requises pour éviter le pire. La multiplication des appareils électriques nécessite des barres d’alimentation à prises multiples, des unités d’alimentation ininterruptibles et des régulateurs de courant électrique. De plus, la multiplication des composantes dans les salles informatiques résulte en la production de beaucoup de chaleur, ce qui entraîne une demande accrue en climatisation.
Bref, les compteurs électriques des organisations tournent plus rapidement que jamais, de quoi faire saliver les fournisseurs des services publics!
Conscience environnementale et économies
Or, la consommation croissante de l’énergie est un enjeu d’importance économique, mais également un enjeu environnemental. Au Québec, l’hydro-électricité réduit relativement les impacts de la production énergétique sur l’environnement en matière de pollution, et ce, lorsque l’on compare la situation d’ici avec celle d’autres endroits du continent ou de la planète où l’électricité est produite à l’aide de charbon, d’huile ou d’autres sources polluantes.
Néanmoins, il est grand temps de se questionner sur l’efficacité énergétique des technologies de l’information dès maintenant, car l’augmentation du nombre d’appareils énergivores n’est pas près de s’arrêter.
Heureusement, il existe depuis plusieurs années la norme EnergyStar qui identifie les appareils qui consomment un certain pourcentage d’énergie de moins que les appareils conventionnels. Cette norme est notamment répandue dans le marché des moniteurs à écran cathodique qui consomment énormément d’électricité.
Les systèmes d’exploitation courants sont également dotés de modes de veille prolongée, qui ralentissent l’activité des ordinateurs lorsqu’ils ne sont pas utilisés. (Certes, certains ordinateurs tombent plutôt dans le coma et ne se réveillent plus, mais il s’agit là d’un autre sujet). Enfin, les fabricants d’appareils ne cessent d’annoncer des produits émergents ou des technologies en développement qui seront moins gourmands en électricité que jamais. Toutefois, le jour où tous les appareils utilisés seront moins gloutons est encore loin…
Entre-temps, les organisations peuvent contribuer à réduire la consommation d’énergie en établissant des politiques. Notamment, elles peuvent obliger les employés à éteindre leurs ordinateurs à la fin de la journée, ce qu’un nombre élevé de personnes ne fait pas. Elles peuvent également évaluer les économies offertes par la consolidation de leurs serveurs. D’ailleurs, il existe des programmes d’efficacité énergétique pour les domiciles. Pourquoi ne pas en faire autant pour les organisations?
Enfin, bien que les technologies de l’information ne soient pas directement liées à cet aspect de la vie organisationnelle, les employés pourraient éteindre les lumières des bureaux lorsqu’ils quittent les lieux!
Si la conscience environnementale semble être encore bien secondaire lorsque l’on traite des enjeux reliés à la consommation d’énergie par les TIC, peut-être les impacts économiques de l’augmentation des factures d’électricité constitueront les véritables incitatifs au changement des pratiques des organisations…