Chronique – Alertée par le fait que 58 % des jeunes salariés ont été victimes, en 2010, d’au moins une infraction à la Loi sur les normes du travail, la Commission des normes du travail a créé l’application mobile maPaye afin de les informer sur les droits qui les concernent.
C’est le logiciel Sencha Touch qui a permis de concevoir maPaye, la première application du genre offerte en français et réalisée au sein du gouvernement québécois. On peut la télécharger gratuitement dans les boutiques en ligne d’Apple et de Google.
L’application permet aux jeunes travailleurs et travailleuses de 15 à 24 ans d’inscrire les heures travaillées chez un ou plusieurs employeurs et de s’assurer qu’ils ont reçu toutes les sommes qui leur sont dues. « Même si, à l’origine, maPaye a été conçue à l’intention des jeunes, les fonctionnalités présentes dans l’application peuvent être utiles à l’ensemble des salariés québécois, notamment aux travailleurs saisonniers ou aux pigistes. D’ailleurs, nous avons reçu des commentaires très positifs d’utilisateurs de toutes les catégories d’âge », explique Karine Desbiens, agente d’information à la Commission.
Aussi, par l’entremise de leur téléphone intelligent ou de leur tablette, les jeunes en apprennent davantage sur leurs droits relatifs aux jours fériés et aux heures supplémentaires ou encore accèdent au site Web de la Commission pour toute autre question. « MaPaye envoie des alertes aux utilisateurs et utilisatrices lorsque ceux-ci comptent plus de quarante heures de travail au cours d’une même semaine, qu’ils travaillent lors d’un jour férié, que leur rémunération est inférieure au salaire minimum ou qu’ils enregistrent une période de travail de plus de cinq heures consécutives sans pause », précise Karine Desbiens.
Pour prévenir la perte de leurs données à la suite d’un vol ou d’un changement d’appareil, les mobinautes sont invités à sauvegarder leurs informations sur un serveur Web. Dès lors, leurs données sont accessibles à partir de n’importe quel appareil électronique. S’ils le désirent, ils peuvent également informer leurs amis Facebook et leurs abonnés Twitter des moments où ils commencent et terminent leur quart de travail. « Il s’agit de l’ajout le plus important que nous ayons apporté à maPaye depuis son lancement. Le partage du statut des utilisateurs sur les réseaux sociaux se fait sur une base volontaire, car ils ont le choix d’activer cette fonctionnalité ou non », souligne Karine Desbiens.
Une application qui génère des retombées
Bien que le niveau de langue de l’application soit adapté à un jeune public, la terminologie employée demeure précise et juste. Ainsi, les travailleurs et travailleuses qui recourent à maPaye adoptent les bons termes en français et les utilisent dans leurs échanges avec leur employeur et leur entourage. Mentionnons que la vulgarisation des textes a représenté un grand défi, puisque les contenus affichés devaient respecter les dimensions de l’écran d’un appareil mobile.
Afin de faire connaître maPaye et de lui permettre de se tailler une place de choix parmi les nombreuses applications similaires déjà offertes en anglais, la Commission n’a pas lésiné sur les moyens. Elle en a bien sûr fait la promotion sur son site Web et ses réseaux sociaux, mais également dans les publications de ses partenaires et à l’occasion d’activités d’introduction au monde du travail organisées notamment par le Mouvement Desjardins.
Résultat? MaPaye a été téléchargée à ce jour plus de 63 000 fois, ce qui témoigne bien de la popularité qu’elle a acquise auprès des jeunes travailleurs. Qui plus est, la Commission a été invitée à présenter le projet devant divers professionnels du gouvernement du Québec. « En étant considérée comme un exemple à suivre, maPaye contribue au rayonnement et à la promotion du français dans les applications mobiles offertes par l’appareil gouvernemental québécois », conclut Karine Desbiens.
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