La société technologique Clearview AI vient d’informer le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada qu’elle cesse d’offrir son service de reconnaissance faciale au pays.
Cette annonce survient alors que l’entreprise américaine fait toujours l’objet d’une enquête conjointe des autorités de protection de la vie privée du Canada, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Québec.
La décision entraîne la suspension de la collaboration entre Clearview AI et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), son dernier client en territoire canadien.
La technologie développée par Clearview AI permet de récolter une vaste quantité d’images de diverses sources pour aider à identifier des individus. L’entreprise recueille notamment des photos de personnes sur les médias sociaux pour entraîner son algorithme de reconnaissance faciale.
L’enquête avait été déclenchée le 21 février, suite à de nombreux reportages dans les médias selon lesquels Clearview AI mettait la reconnaissance faciale à la disposition de forces policières dans le cadre d’enquêtes.
On avait aussi découvert que l’entreprise fournissait des services à un grand nombre d’organisations dans plusieurs pays, dont des institutions financières, des agences gouvernementales et des détaillants.
Les quatre autorités prévoient encore publier leurs conclusions au sujet de cette affaire, compte tenu de « l’importance de la question pour le droit à la vie privée des Canadiens », a précisé le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada par communiqué.
La suppression des renseignements personnels des Canadiens déjà recueillis par Clearview AI demeure un des principaux sujets sous étude pour les quatre autorités, a indiqué l’agence parlementaire.
Parallèlement, le commissariat fédéral doit bientôt mener à terme une autre enquête sur l’usage qu’a fait la GRC de la technologie de Clearview AI.
« En réponse à la demande du Commissariat à la vie privée du Canada, Clearview AI cesse ses activités au Canada. Nous sommes fiers de notre bilan en matière d’aide aux forces de l’ordre canadiennes pour résoudre certains des crimes les plus odieux, y compris les crimes contre les enfants. Nous continuerons à coopérer avec le commissariat sur toute autre question connexe », a de son côté déclaré Clearview AI par communiqué.
Alors que l’entreprise commercialise toujours son service dans d’autres pays, elle précise indique que « les Canadiens pourront désormais se retirer des résultats de recherche de Clearview ».
Comme il s’agit d’enquêtes en cours, le commissariat fédéral et ses homologues provinciaux ne sont, pour l’instant, pas en mesure de fournir davantage d’informations.