En 2009, cela fera dix ans que le programme Cisco Networking Academy est offert au Québec en français. Fière du succès remporté par la formation dans la belle province, Cisco aimerait qu’il y ait davantage d’écoles secondaires qui l’offrent.
L’an prochain, cela fera dix ans que le programme Cisco Networking Academy (CNA) est disponible au Québec, onze qu’il l’est au Canada. C’est en effet à l’été 1999 que les premiers cours en ligne – car le contenu est essentiellement offert en ligne – étaient offerts, en français, aux étudiants des écoles secondaires, des cégeps et des universités du Québec (ils ont été offerts en anglais en premier). La version française des cours est aussi offerte en Ontario, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick.
Plus de 16 000 étudiants étaient inscrits au programme CNA au Canada en octobre dernier, dont 3 734 au Québec qui occupe la deuxième position au Canada, après l’Ontario, où le décompte s’établissait à 7 241. Cela représente, pour l’ensemble du pays, 119 écoles secondaires, 105 collèges et sept universités dans lesquels la formation est offerte. Au Québec, cela donne huit écoles secondaires, sept commissions scolaires, 33 cégeps et une université, en l’occurrence l’École de technologie supérieure (ÉTS), qui est membre du réseau de l’Université du Québec.
« Il y a actuellement plus de 700 000 étudiants à travers le monde qui suivent les cours du programme et environ 25 000 examens qui se donnent chaque jour, précise Joanne Wong, directrice du programme Cisco Networking Academy au Canada, chez Cisco Systems Canada. C’est le plus gros site d’apprentissage en ligne au monde. »
L’origine du CNA remonte à l’été 1997, alors que les premiers cours étaient offerts aux États-Unis, suite à un constat fait par Cisco Systems à l’effet que les écoles secondaires ne disposaient pas de l’expertise et des connaissances nécessaires pour tirer pleinement profit de leurs équipements informatique et de réseautique.
Élaborés par des enseignants, sous contrat, les contenus du programme CNA, qui portent sur l’utilisation de l’ordinateur, des logiciels et des systèmes d’exploitation, la mise sur pied et la gestion de réseaux et l’utilisation et le déploiement de technologies « émergentes », tels que la sécurité, le sans-fi et la voix sur IP, sont intégrés aux divers programmes de formation des établissements. La portée des cours se veut générale, dans la mesure où l’on n’y traite pas seulement de technologies et de solutions mises au point par Cisco. « La formation est assez générique, affirme Mme Wong. Par exemple, les cours de réseautique permettent à l’étudiant de travailler sur n’importe quelle pièce d’équipement, parce que les principes de la réseautique sont assez génériques : il faut relier des équipements entre eux. »
La durée des formations, qui sont au nombre de cinq, varie d’une formation à l’autre. Par exemple, le cours d’initiation aux TI (IT Essentials) est d’une durée de 70 heures et couvre une session, alors que le cours sur la gestion des réseaux (CCNA Exploration) dure 280 heures et s’étale sur quatre sessions. L’utilisation des contenus du programme CNA est transparente pour l’étudiant, dans la mesure où il n’a pas de frais particuliers à payer outre les usuels frais de scolarité qu’il paie à son institution d’enseignement, laquelle en assume la charge conformément à l’entente qu’elle a conclue avec Cisco.
À la différence de la formation MCSE (Microsoft Certified Systems Engineer) de Microsoft, la réussite des examens du programme CNA ne procure pas un diplôme ou un titre particulier, mais elle permet à l’étudiant d’enrichir ses compétences en TIC, laquelle formation peut être incluse à son CV ou simplement lui servir à orienter son choix de carrière.
« Quand les cours sont donnés dans les écoles secondaires, ça permet à l’étudiant de savoir si c’est quelque chose qu’il aimerait faire plus tard, souligne Mme Wong. Il peut prendre une décision éclairée. Plusieurs étudiants disent que c’est le premier cours d’informatique qu’ils font qui a du sens, car ils sont tannés (sic) de faire des cours de PowerPoint, Word et Excel, donc des cours de bureautique. Ça donne une base pour savoir si on aimerait aller plus loin. Mais quand ils sont au cégep ou à l’université, la décision est déjà prise. Les étudiants qui réussissent la certification CCNA, par exemple, peuvent inscrire ça dans leur CV; ça leur donne un avantage sur le marché du travail. »
Mme Wong estime, en outre, que le contenu de la formation dispensée par le programme CNA est souvent plus actuel que ce qui est enseigné dans les programmes réguliers des établissements scolaires. « Puisque le contenu des cours, qui sont intégrés à la formation régulière, est en ligne, on peut mettre ça facilement à jour, explique Mme Wong. Aujourd’hui, on sait que dès qu’un livre de technologies est imprimé, c’est déjà désuet. »
Retard dans les écoles secondaires
À raison de huit écoles secondaires et sept commissions scolaires versus 33 cégeps, force est de constater que le programme CNA est beaucoup plus présent au niveau des établissements d’enseignement postsecondaire que secondaire au Québec, alors que dans le reste du Canada et aux États-Unis, la situation est contraire. « Au Canada et aux États-Unis, environ 50 % des écoles qui offrent le programme CNA sont de niveau secondaire, précise Mme Wong. Ailleurs dans le monde, 90 % des écoles qui l’offrent sont de niveau postsecondaire. Au Québec, la plupart des étudiants qui sont inscrits au CNA sont de niveau collégial. »
Outre l’existence du niveau d’enseignement collégial spécifique au Québec, Mme Wong attribue cet état de choses à l’entrée en vigueur de la Réforme scolaire – désignée maintenant sous le terme de « Renouveau pédagogique » – en 2000. L’apprentissage des techniques informatiques ne faisant pas partie de la formation de base (mathématique, français, etc.), les enseignants ont concentré leurs efforts d’appropriation du nouveau cadre éducatif au niveau de ce type de cours.
« Le bilan serait plus positif si on pouvait aller chercher plus d’étudiants du niveau secondaire, car on a malheureusement pas eu autant de succès au Québec dans les écoles secondaires que dans les autres provinces, confie Mme Wong. C’est à cause de la Réforme, qui a passablement bousculé le système scolaire, que ça n’a pas aussi bien marché qu’on l’aurait voulu. »
Par conséquent, Cisco espère remédier à cette situation l’an prochain, par l’entremise notamment d’un partenariat avec le comité sectoriel de main-d’œuvre des TIC TECHNOCompétences. Ensemble, les deux organisations verront à mieux faire connaître le programme CNA auprès des directions et des élèves des écoles secondaires.
« On va regarder de quelle façon on peut approcher les écoles secondaires qui ont déjà une concentration en informatique pour voir s’il y a un intérêt pour intégrer les cours du CNA dans la formation qu’elles fournissent déjà », précise Mme Wong.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.