Mark White, de la firme Deloitte, a identifié cinq « déploiements perturbateurs » qui pourraient changer la donne de façon positive au sein des organisations.
Lors d’une présentation donnée à Montréal, le directeur de la technologie à la maison-mère de la firme de services professionnels Deloitte aux États-Unis, Mark White, a commenté cinq approches technologies qui pourraient perturber – pour le meilleur – les organisations au cours des prochaines années.
La première tendance porte sur l’analytique réelle, où la scrutation de l’information sous forme de service géré permet d’en extraire une valeur accrue. M. White a dit parier que les organisations produisaient beaucoup plus de rapports qu’elles n’en utilisaient, et que l’information employée ne servait pas toujours à résoudre les vrais problèmes.
« Demandez au directeur des finances ou de la production de votre organisation quelles sont les 40 questions qu’ils doivent poser ou répondre dans le cadre de leurs fonctions : vous réaliserez que la moitié d’entre elles n’est pas traitée. On se préoccupe davantage de l’endroit où se trouvent les données plutôt que de leur qualité. Aussi, l’information circule au sein d’une organisation, mais tous n’y appliquent pas le même contexte », a-t-il souligné.
M. White a affirmé que les organisations devaient atteindre des niveaux plus élevés de maturité en matière d’analytique. Après les niveaux d’analyse cumulative et d’analyse descriptive, c’est à l’analyse prédictive et à l’analyse prescriptible que les organisations doivent s’intéresser. Notamment, le recours aux scénarios et la découverte de tendances donnent des indications sur les directions (et les décisions) à prendre.
« En conduite automobile, le miroir correspond à l’analyse cumulative, et le pare-brise et les cadrans du tableau de bord à l’analyse descriptive. Le GPS représente l’analyse prédictive, alors que l’avis d’incident transmis au GPS par un canal radio, qui sert à établir un nouveau trajet, correspond à l’analyse prescriptible », a illustré M. White.
Dans le document Tech Trends 2011 The natural convergence of business and IT qui traite des tendances, Deloitte identifie des considérations technologiques en matière de gestion de l’information (outils de gestion des données permanentes, de la gouvernance des données, de mise à jour bidirectionnelle des systèmes de dossiers, etc.), d’amélioration de la performance (combinaison des outils de rapports historiques, des tableaux de bord et de l’intelligence d’affaires), d’analytique avancée et d’infrastructure informatique à haut rendement.
La deuxième tendance porte sur l’informatique sociale, où l’analyse des impressions des consommateurs et l’interaction des employés avec des ressources externes, par le biais de la Toile, entraînent l’établissement de plates-formes de communication, de collaboration et de commerce de nature sociale. Le recours à ces plates-formes a des répercussions sur les renseignements commerciaux, sur les analyses et sur les systèmes opérationnels d’une organisation.
« Les médias sociaux sont des espaces où les gens interagissent, et les logiciels sociaux sont des outils qui permettent d’établir des liens. Les réseaux sociaux – un élément clé – constituent une cartographie des noeuds formés d’individus et d’organisations. À cet effet, il faut établir des objectifs commerciaux, identifier l’audience et les groupes impliqués, puis les cartographier », a recommandé M. White, en ajoutant que les « affaires sociales » étaient réalisables par l’utilisation des trois éléments précédents.
Parmi les considérations technologiques, Deloitte envisage notamment l’intégration de solutions d’informatique sociale aux solutions existantes de courriel, de messagerie, de gestion des connaissances et de gestion du contenu, ainsi que le recours à des solutions d’analytique avancée pour l’analyse de sentiments et la création de modèles de comportements prédictifs ou prescriptibles.
Infonuagique, mobilisation, mobilité
La tendance portant sur les nuages de possibilités envisage le recours à des systèmes d’exploitation, à des architectures d’application et à des services d’affaires de bout en bout par l’entremise de l’infonuagique. Elle entraîne des considérations technologiques au niveau de l’intégration inter-nuages, de la gestion des données, des capacités des systèmes de soutien de l’exploitation et des affaires et des services d’entretien des applications et de gestion du développement d’une organisation.
Selon M. White, la tendance portant sur la mobilisation des utilisateurs porte sur la conception des applications en fonction de l’utilisateur plutôt qu’en fonction des données. En s’inspirant des applications Web 2.0, les organisations doivent construire leurs applications de l’extérieur vers l’intérieur, de façon linéaire, en misant sur la convivialité et sur une utilisation adéquate sur les appareils mobiles et domestiques. Deloitte souligne aussi l’attention à accorder à l’interopérabilité entre divers systèmes, ainsi qu’à la corrélation et à la mise en valeur des relations au sein de l’information afin que les individus réalisent plus rapidement des tâches et effectuent un meilleur raisonnement face à une problématique d’affaires.
Enfin, la cinquième tendance porte sur la mobilité appliquée, alors que l’omniprésence des appareils mobiles et la consommarisation de ces derniers créent un besoin pour de nouveaux modèles d’exploitation, pour une offre de service novatrice et pour de nouveaux modèles d’affaires au sein des organisations. Dans cette optique, selon M. White, une nouvelle architecture de conception des applications est nécessaire.
« Pour les applications mobiles, il faut prendre en considération que les utilisateurs finaux sont contents d’y réaliser des actions en trois étapes, a-t-il indiqué. Toutefois, alors que les plates-formes mobiles sont multiples, on ne peut simplement chercher le plus petit dénominateur commun. En interne, nous devons souvent développer trois fois une application. »
En indiquant que la mobilité appliquée touchait à l’analytique, au social et à la mobilité, M. White a dit croire que cette tendance aurait des répercussions dans les relations entre l’entreprise et les consommateurs, mais aussi dans les relations avec les réseaux de fournisseurs (B2S) et avec les employés (B2E).
Pour cette tendance, Deloitte identifie de nombreuses considérations technologiques au niveau de la gestion des appareils, de la sécurité, de l’établissement de politiques et de la distribution des applications. Également, cette tendance implique une gestion de produit dédiée au niveau applicatif, un développement d’une couche d’intergiciel spécifique et une réflexion stratégique pour les orientations de la plate-forme de développement.
Durant son allocution, M. White a également discuté de cinq tendances qui pourraient émerger ou refaire surface au cours des prochains mois en matière d’utilisation des TIC au sein des organisations. (Lire : Cinq tendances technologiques organisationnelles à court terme selon Deloitte)
Vidéo : Les tendances technologiques émergentes et dérangeantes pour les organisations selon Deloitte
Vidéo : Le directeur de l’information, un révolutionnaire?
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.