Mark White, le directeur de la technologie chez Deloitte, a identifié cinq tendances qui pourraient émerger ou refaire surface au cours des prochains mois en matière d’utilisation des TIC au sein des organisations.
De passage à Montréal, le directeur de la technologie pour l’entité principale de Deloitte aux États-Unis, Mark White, a identifié cinq tendances auxquelles les responsables des TIC des organisations ont consacré du temps et des ressources au cours des dernières années, et qui pourraient faire l’objet de déploiements à court terme en raison de l’évolution récente de certains facteurs.
Une première tendance a trait à l’analyse visuelle interactive d’une grande quantité de données complexes qui sont structurées et non structurées. Selon M. White, cette approche qui est déjà utilisée dans plusieurs secteurs verticaux permet d’amener d’une façon plus efficace les données aux analystes ou aux décideurs d’une organisation.
« Alors qu’on trouve quatre éléments dans un tableau de chiffrier traditionnel – les axes horizontal et vertical, la taille et la couleur de l’artéfact – l’animation des données au fil du temps apporte une dimension temporelle, alors que le mouvement fait partie de l’information qui est fournie, a indiqué M. White.
« Cette année, il y a eu une explosion de la quantité d’information, particulièrement au niveau de l’information non structurée ou semi-structurée, au niveau commercial. Aussi, l’informatique est plus puissante au niveau de l’interface pour l’exploration des données, par exemple avec l’utilisation de la gestuelle sur les tablettes électroniques. Ces deux facteurs nous incitent à porter un second regard vers l’analyse visuelle interactive », a-t-il ajouté.
Une deuxième tendance a trait aux applications quasi-entreprise, soit la réaction des directeurs de la technologie à l’adoption commerciale des solutions d’informatique en nuage par les départements de leurs organisations. M. White a évoqué l’approche client-serveur dans les années 90 et le recours aux services en ligne de gestion de la relation client dans les années 2000, qui ont été faits souvent à l’insu des directeurs de la technologie.
« Les utilisateurs dans un secteur d’activité vont ailleurs que vers le département des TI pour répondre à leurs besoins en information et en technologie, a expliqué M. White. Ces personnes pensent que le département des TI ne réagit pas assez, que la vitesse d’apport d’une solution est mauvaise, que le coût d’une solution est trop élevé, qu’il n’a pas les compétences requises pour une solutions précise, etc. Ces utilisateurs prennent alors des initiatives, mais lorsqu’on découvre que l’information qui est produite dans ces systèmes parallèles est cruciale pour l’organisation, les directeurs de la technologie qui n’étaient pas au courant de ces initiatives sont mis dans l’embarras. »
« L’informatique en nuage ne fait qu’intensifier cette tendance. Le directeur de la technologie doit prendre les devants et devenir le courtier pour les services publics d’infonuagique. »
Vie des progiciels, cyberenseignements… et révolution
Une autre tendance porte sur la fin de la mort des progiciels de gestion intégrés, où l’émergence de l’approche du logiciel service ne signifie pas la fin du logiciel installé sur des serveurs en interne, du moins au cours des prochaines années.
« Annoncer la mort du logiciel installé sur place est ridicule pour plusieurs raisons, a affirmé M. White. Premièrement, la capacité de configuration, la cohésion et la sophistication des progiciels d’aujourd’hui ont nécessité des décennies de travail chez les éditeurs de solutions. Cela prendra un bon moment avant qu’un fournisseur de logiciel service public arrive à un tel niveau ».
« Deuxièmement, il s’agit du coeur d’une organisation – les finances, l’inventaire, la fabrication, l’information sur les clients, etc. – et celle-ci ne va pas adopter une nouvelle solution tout simplement. Elle voudra voir auparavant une preuve de succès au fil du temps, afin d’y faire confiance. Le logiciel implanté en interne n’est pas à risque avant au moins cinq à dix ans. »
Une tendance établie par Deloitte porte sur les cyberenseignements, soit l’établissement d’un cadre de travail où la cybersécurité, la cybernalyse, la cyberlogistique et la cyberjuricomptabilité serviront à protéger les actifs informationnels.
Enfin, une cinquième tendance identifiée par Deloitte est nommée Les DI* sont des révolutionnaires. Elle traite du rôle des responsables des technologies de l’information à titre de catalyseur des tendances technologiques « dérangeantes » qui se manifestent dans les organisations, notamment en matière de traitement de l’information et de collaboration. (Voir la vidéo : Le directeur de l’information, un révolutionnaire?)
Lors de son allocution, M. White a traité également de cinq « déploiements perturbateurs » qui pourraient changer la donne de façon positive au sein des organisations. (Lire : Cinq tendances technologiques organisationnelles à court terme selon Deloitte)
Vidéo : Les tendances technologiques émergentes et dérangeantes pour les organisations selon Deloitte
* Directeurs des systèmes d’information
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Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.