Des chauffeurs Uber reprochent à l’entreprise de faire des profits avec leurs données de conduite automobile sans les rémunérer.
Motherboard rapporte que des données sur la conduite automobile seraient générées par les chauffeurs et ensuite extraites et collectées par Uber, qui a été en partie financée par Google, grâce à une plateforme centrale, et ce, même quand les chauffeurs attendent ou qu’ils se déplacent entre deux clients, donc pendant qu’ils ne sont pas rémunérés pour une course.
Ces données extraites du travail pourraient ensuite être transformées en statistiques et analyses algorithmiques sur les tendances de la circulation automobile et êtres vendues à des organisations publiques ou privées intéressées par la compréhension de ces tendances.
Les mêmes données extraites et collectées pourraient également être utilisées par Uber pour estimer l’offre et la demande en fonction des endroits et ainsi pouvoir ajuster ses tarifs dynamiques en conséquence, ainsi que pour vérifier si ses chauffeurs travaillent pour des services concurrents.
« Si je fais quelque chose d’utile pour l’entreprise, je devrais être payé pour mon temps. Ce bien ce qu’est le travail non? », aurait déclaré à Motherboard un chauffeur de New York qui aurait préféré garder l’anonymat en raison de craintes de représailles par l’entreprise Uber ou d’autres employeurs.
Ces propos auraient été appuyés par d’autres chauffeurs, qui seraient aussi inquiets au sujet de la protection des données qui les concernent et de leur vie privée, selon Motherboard, ainsi que par la possibilité que les données soient utilisées pour un jour remplacer les chauffeurs par des véhicules autonomes.
La pratique décrite s’apparente à celle du travail gratuit ou « non considéré » effectué par les utilisateurs de réseaux sociaux et de moteurs de recherche en générant des données qui peuvent ensuite être collectées et vendues par les entreprises qui sont derrière ces services dits gratuits. Selon Motherboard, ce type de travail serait typique de l’économie numérique.
Motherboard rappelle que ce fonctionnement chez Uber serait expliqué dans une étude publiée en 2015 par des chercheurs de l’Institut de recherche Data & Society et de l’Université de New York.
Lire aussi:
Google et TPG investissent 258 M$ US dans Uber