Après avoir annoncé l’achat de l’américaine Stanley il y a quelques semaines, le Groupe CGI dit avoir les moyens de réaliser d’autres acquisitions aux États-Unis ou dans l’ouest de l’Europe dans un avenir rapproché.
« Une fois que la transaction avec le Stanley sera conclue, nous allons dépenser 1,07 milliard de dollars. Malgré tout, nous possédons des liquidités et des facilités de crédit qui peuvent nous donner accès à 600 millions de dollars», a déclaré le président et chef de la direction de le CGI, Michael Roach, en marge d’un discours prononcé jeudi midi devant environ 300 membres du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
M. Roach a ajouté que CGI générait année après année des liquidités totalisant entre 600 et 700 millions de dollars: « Nous avons suffisamment de flexibilité pour poursuivre les acquisitions. Si nous trouvons une entreprise attrayante, nous sommes prêts à agir », a-t-il révélé.
Le grand patron de CGI avoue être attiré par l’Europe en ce moment, où les taux de change sont très attrayants: « L’Euro est à un creux de sept ans par rapport au dollar canadien. Cela rend certaines cibles d’acquisitions européennes encore plus intéressantes », a-t-il affirmé.
Si une acquisition devait survenir, CGI ciblerait sûrement un fournisseur de services TI qui mise avant tout sur les contrats gouvernementaux: « L’acquisition de Stanley nous positionne comme la 30e entreprise en importance du côté des services TI au gouvernement américain. C’est un marché stable, puisque les gouvernements investissent peu importe la vigueur de l’économie. C’est aussi un secteur où nous possédons une expertise et qui peut contribuer à notre croissance », a-t-il expliqué.
Un marché en consolidation
Durant son discours, Michael Roach a notamment affirmé que CGI n’était pas à vendre. « Nous croyons que nous pouvons continuer d’ajouter davantage de valeur pour nos actionnaires en poursuivant notre plan de croissance plutôt qu’en acceptant une prime de vente. C’est un peu comme de choisir de garder ou de vendre une poule. La vendre procure un gain instantané, mais prive de tous les œufs qu’elle pondra par la suite », a-t-il illustré.
CGI entend donc être un « chasseur » plutôt qu’une « proie » dans un marché qui est en phase de consolidation depuis plusieurs années.
Au nombre des transactions survenues au cours des deux dernières années, notons l’achat d’Electronic Data Systems (EDS), numéro deux mondial des services informatiques derrière IBM, par Hewlett-Packard pour un montant de 13,9 milliards de dollars américains (G$US). Xerox a pour sa part acquis Affiliated Computer Services au prix de 6,4G$US, alors que Dell s’est offert Perot Systems pour un montant de 3,9G$US.
Desjardins: des employés dans le flou
M. Roach n’a pas voulu commenter la perte d’un important contrat avec Desjardins, expliquant que CGI demeurait un important partenaire de la coopérative. Il ne s’est pas prononcé sur le sort qui sera réservé aux quelque 500 employés qui travaillent sur ce contrat, affirmant que l’entreprise allait faire le point lorsque le contrat en question prendra fin, en avril 2011.
Au début du mois de mai, le Mouvement Desjardins a annoncé qu’il souhaitait confier l’exploitation et l’hébergement de ses infrastructures technologiques centralisées à IBM Canada lorsque son entente avec CGI se terminera.
L’entreprise compte 26 000 employés dans 16 pays, dont 16 000 au Canada.
Denis Lalonde est rédacteur en chef du magazine Direction informatique.