Un sondage réalisé le printemps dernier par la firme Uptime Institute révèle qu’au-delà de 70 % des entreprises mesurent leur efficacité énergétique au moyen de l’indice PUE (Power Utilisation Efficiency).
Le score moyen obtenu à cet égard oscille entre 1,6 et 1,99, l’objectif étant d’obtenir le score le plus bas possible. On croit qu’en 2011, le nombre d’entreprises ayant un PUE inférieur à 1,5 augmentera sensiblement.
Selon l’Uptime Institute, cette amélioration découle de trois facteurs : la conception évoluée et la modularité des centres de données, la libre circulation de l’air et la séparation de l’air froid et de l’air chaud. « Plus on sépare l’air froid de l’air chaud, plus grande est l’efficacité des systèmes, précise Gilles Arcouet, ingénieur, chargé de projet principal et associé de la firme d’ingénierie Pageau Morel. Des progrès importants ont été réalisés au cours des dernières années à ce chapitre. À mesure qu’elles se répandent, les solutions de pointe en matière de refroidissement deviennent moins onéreuses », dit-il.
Les systèmes de refroidissement sont beaucoup plus évolués aujourd’hui et peuvent réduire substantiellement la chaleur produite », confirme Strahan McCarten, directeur de la gestion des produits, Hébergement Bell, Services d’informatique en nuage, Bell Canada. Selon lui, le déploiement de ces systèmes demeure onéreux mais, heureusement, on peut aussi mettre en place des solutions très abordables et à faible technicité qui contribueront à réduire la consommation énergétique. Par exemple, des résultats étonnants sont obtenus en baissant la température dans les centres informatiques ou, de façon à gérer plus efficacement la circulation de l’air, en isolant les serveurs à l’aide de panneaux d’obturation en plastique. Cela peut grandement aider, mais la plupart des entreprises négligent de le faire », ajoute-t-il.
Au Canada, la motivation écologique n’est pas un critère primordial, souligne Gilles Arcouet. La plus grande préoccupation des organisations demeure l’efficacité de leur centre de données. Le reste est souhaitable, mais pas essentiel, croit-il. Une explication possible vient du règlement des factures. Moins de 20 % des services informatiques paient la note liée à leur centre de données, ce qui rend beaucoup plus difficile l’amélioration de l’efficacité énergétique, estime-t-on à l’Uptime Institute. « Là où les centres de données sont exploités par le groupe des bâtiments, on constate une plus grande efficacité énergétique, dit Gilles Arcouet dans la même veine. Pour les gens de l’informatique, l’énergie n’est pas une dépense particulièrement importante; pour un exploitant en bâtiment, elle est la première dépense récurrente. »
On prévoit qu’au cours des prochaines années, le PUE ne sera plus le seul indice d’efficacité en usage et que l’on mesurera l’ensemble des aspects du centre de données : opérations, serveurs, stockage, réseaux… Déjà, des indices ont été créés pour la consommation d’eau (WUE) et l’émission de carbone (CUE).