Une équipe de chercheurs de l’Université de Toronto lance un outil de cartographie qui vise à comprendre et expliquer le mouvement des données des internautes du Canada.
L’Autorité canadienne pour les enregistrements internet (ACEI) affirme que ces chercheurs suivent le « routage boomerang » qui fait en sorte que même les transferts de données entre internautes et sites Internet du Canada passent par les États-Unis, « augmentant l’exposition à la surveillance de l’État ».
La base de données interactive IXmaps des routes qu’emprunte le trafic Internet est maintenant fonctionnelle, ajoute l’ACEI.
« L’outil aide la population à comprendre comment se déplace son trafic Internet et la façon dont certaines routes qu’il emprunte fait passer des données par les États-Unis les rendant assujetties à la compétence de la National Security Agency (NSA) des États-Unis avant de revenir au Canada ».
L’infrastructure Internet canadienne serait ainsi « intimement liée aux réseaux américains » et à des serveurs américains, d’où un besoin de transparence et de compréhension.
De plus, « plusieurs des grands fournisseurs de services Internet au Canada disposent de réseaux qui favorisent les connexions nord-sud, poussant le flux des données canadiennes vers les principaux carrefours d’acheminement américains situés à New York, à Chicago, à Seattle ou en Californie ».
Sans compter les renseignements échangés avec des sites Internet tels que Google, Facebook, YouTube et Amazon, et entreposés sur leurs serveurs basés aux États-Unis, qui transitent donc nécessairement par les États-Unis et qui « sont exposés à la surveillance de masse américaine en vertu de lois telles que la Patriot Act ».
Pour les individus et les entreprises, « il est hautement problématique d’exposer à la surveillance étrangère des données confidentielles ou de nature délicate », soutient l’ACEI.
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