INTERNOTE À l’heure du Web 2.0, les partis politiques font-ils bon usage du potentiel qu’offre Internet? Yves Williams, président de Netsym, a entrepris d’analyser le tout.
Déjà plus d’une semaine depuis le déclenchement des élections et à peine trois semaines de campagnes à venir. Les préliminaires sont terminés et nous entrons désormais dans la vraie campagne. Avec la pénétration d’Internet et le fractionnement des auditoires entre les nouveaux médias et les plus traditionnels, les partis politiques ont tout intérêt à prendre avantage d’Internet pour maximiser leur impact et rejoindre leurs électeurs. Surtout s’ils veulent parler aux jeunes branchés qui s’alimentent en actualités sur les fils RSS et naviguent de blogue en blogue.
Yves Williams, président de Netsym communications et naguère cofondateur de La Toile du Québec et de Netgraphe, trempe dans les technologies Internet depuis des lunes, ce qui lui donne une vision des technologies et de la convivialité des sites d’un pionnier du Web.
Sur son blogue, il a entrepris une analyse de la manière dont les différents partis politiques, qu’il ne se gêne d’ailleurs pas d’interpeller, tirent parti (…) des technologies Web. Il analyse leurs sites, en relève les failles et les trouvailles, passe au crible la convivialité de l’interface, etc.
« Lorsqu’on fait le tour des sites Web des partis politiques engagés dans la campagne électorale, écrit Yves Williams dans son premier billet consacré à cet exercice, on doit constater une évolution fondamentale sur les campagnes précédentes. Le Web sera un outil plus actif comme il ne l’a jamais été dans les campagnes précédentes. C’est du moins l’impression que nous laissent les sites des différents partis. Certes, on est encore loin des grands sites de campagnes américains (ex. : Obama’08, un au hasard), mais l’époque du prospectus publicitaire online semble révolue; chacun des partis compte dorénavant le Web parmi ses outils de campagne… chacun à sa manière. »
En fait, m’a-t-il confié, son but n’est pas strictement de constater comment les partis utilisent les technologies, mais bien de savoir à quel point ils sont imprégnés d’une quelconque vision des technologies puisqu’ils « ne disent pratiquement rien sur le sujet dans leurs programmes respectifs », souligne-t-il. Leur vision dans l’action et par le biais de leurs outils de campagne nous fera peut-être comprendre leur vision, ou leur manque de vision, du gouvernement en ligne.
Les partis politiques surveillent-ils ce qui se passe dans la blogosphère, comme ils le font pour les médias plus traditionnels, ou encore en déchiffrant chaque sondage?
« Les partis cette année essaient de nous montrer qu’ils sont full Web comme jamais, note Yves Willams dans cet autre billet. Fils RSS, blogues, fichiers vidéo et audio, commentaires des visiteurs sur leur site. Excellent! Mais est-ce cela intégrer la culture numérique? Michel Leblanc et Philippe Martin (entre plusieurs autres) au Québec ont souvent écrit que pour comprendre la blogosphère, cette drôle de petite bête, y tenir blogue ne suffit pas, encore faut-il écouter ce qui s’y passe. Et mon hypothèse : que nos partis sont complètement sourds sur la blogosphère québécoise; les blogues sur les sites des partis, oui pour faire tendance mais se mettre à suivre la blogosphère, comme on suit les médias… pas encore. »
Il a donc souligné quelques erreurs spécifiques à chaque site des partis politiques et il les interpelle pour qu’ils s’activent à les corriger, prouvant ainsi qu’ils ont, ou non, une certaine écoute envers la blogosphère.
J’aime cette atmosphère. Nous en suivrons l’évolution au cours des prochaines semaines, avec la collaboration indirecte d’Yves. Pendant ce temps, le Directeur général des élections a maille à partir avec les nouveaux paramètres éclatés du Web 2.0, un autre angle intéressant à suivre. Et nous ne manquerons pas, après les élections, de faire avec lui l’analyse du phénomène, dans son ensemble et avec un peu de recul.