Divers organismes liés à l’industrie des technologies de l’information sont restés sur leur appétit après avoir pris connaissance du budget du ministre québécois des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau.
« Le budget Marceau ne contient aucune mesure directe pour supporter l’industrie des contenus numériques interactifs », lance d’entrée de jeu l’Alliance numérique.
L’Alliance, qui représente l’industrie numérique du Québec, se dit « désappointée de relever que le gouvernement Marois n’a pris aucune mesure visant à soutenir les contenus numériques interactifs. Force est de constater que le premier budget Marceau n’accorde aucune importance au secteur, tout comme il ne l’avait pas fait lors de la dernière campagne électorale », note l’organisation dans un communiqué.
« Nos sociétés, qui sont pourtant des acteurs de premier plan au niveau mondial, souffrent depuis plusieurs mois. Toutes éprouvent des problèmes de recrutement, les entreprises québécoises qui désirent développer leur propre propriété intellectuelle peinent à le faire, sans oublier que la paperasse et les délais pour le traitement des dossiers sont devenus excessivement lourds au niveau administratif », a déclaré le directeur général de l’Alliance numérique, Pierre Proulx.
L’ADRIQ relève quelques points positifs
L’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) dit « réagir positivement face à la volonté du gouvernement Marois de favoriser l’investissement privé au Québec ».
L’ADRIQ est favorable à l’idée que le gouvernement appuie certains secteurs stratégiques tels que le secteur manufacturier, y compris la transformation des ressources minières, celle du bois et de l’hébergement de données par la mise en place d’un congé fiscal de 10 ans lors d’investissements majeurs en vue d’accroître les capacités de recherche et de développement au Québec.
« L’efficacité et la rentabilité sociétale de la stratégie ou politique québécoise d’innovation et de recherche sont des préoccupations constantes de l’ADRIQ. Par la diminution annoncée de l’enveloppe transitoire reliée à la politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), le gouvernement pourrait fragiliser cette plateforme qui assure le maintien et le renforcement d’une présence québécoise internationale pour nos entreprises les plus innovantes », s’inquiète toutefois l’organisation.
Une barrière à l’entrée très élevée
Le président-directeur général du Réseau Action TI, Patrice-Guy Martin, ajoute que le budget n’a pas fourni une avalanche de mesures qui touchent le secteur des technologies de l’information. « Parmi les mesures annoncées qui peuvent avoir un impact sur notre secteur d’activité, je remarque le Congé d’impôts pour les investissements (C2I) qui vise des investissements majeurs – plus de 300 millions de dollars – touchant notamment le domaine du traitement et de l’hébergement de données. C’est certainement un élément positif d’une stratégie d’attraction des investissements étrangers dans ce créneau, bien que le seuil d’entrée soit élevé », dit-il.
M. Martin note également qu’une nouvelle politique de recherche et d’innovation est en préparation, mais il faudra selon lui attendre et voir ce qu’elle contiendra, tant en terme d’objectifs que de ressources.
« Le budget annonce, dans la foulée du rapport Secor-KPMG publié récemment, un contrôle plus serré de la gestion des investissements, qui touchera les ressources informationnelles. Nous verrons plus tard les paramètres qui seront fixés par le Conseil du Trésor à cet effet et quel impact cela pourra avoir sur les projets en cours ou à venir. En parallèle, il faut considérer qu’un tel contrôle plus serré des investissements pourrait créer des opportunités stratégiques en matière de ressources informationnelles au sein du gouvernement », ajoute-t-il.
Un budget préoccupant
TechnoMontréal est fortement préoccupée de l’absence du secteur des TIC dans les priorités gouvernementales : « Plusieurs études convergent à l’effet que les TIC représentent un outil de transformation, un catalyseur d’innovation, une source de productivité et donc de création de richesse. Par leur effet transversal, les TIC ont un impact dans toutes les sphères de l’économie. En priorisant les TIC, le gouvernement s’assure d’obtenir des répercussions significatives sur la productivité qui agit directement sur la prospérité des Québécois », raconte la directrice générale Lidia Divry.
L’organisation se dit en faveur de la création d’un plan numérique pour le Québec et offre toute sa collaboration au gouvernement provincial pour élaborer ce plan.