Une nouvelle méthodologie de notation standardisée appelée BPMN facilite grandement la transition des flux de travaux entre analystes et développeurs.
La notation pour diagramme de processus d’affaires (Business Process Modeling Notation, ou BPMN) a été créée il y a quelques années par le Business Process Management Initiative, organisme de normalisation qui, en 2005, a fusionné avec l’OMG, organisation de même nature.
La raison d’être de cette méthodologie est de mettre à la disposition de tous les intervenants d’un projet de gestion de processus une forme de notation commune et facilement compréhensible. Un tel cadre donne lieu à une normalisation du langage utilisé à la fois par les analystes, les développeurs et les gens d’affaires, ce qui facilite la transition entre les besoins d’affaires et la conception de systèmes ou d’applications.
La méthodologie BPMN peut se révéler fort utile à une entreprise car, dans bien des cas, les informations provenant des analystes demeurent abstraites aux yeux des développeurs et prêtent à interprétation. Aussi, une quantité importante d’énergie est inutilement dépensée dans le cadre des projets de processus afin de définir comment représenter les choses. Surtout qu’il existe souvent des mésententes à ce sujet, chacun mettant de l’avant sa propre façon de faire.
En imposant des règles et une certaine rigueur, l’utilisation d’un langage neutre, compréhensible et efficace facilite la transposition de la narration d’un processus en une représentation concrète sous forme de modèle ou de dessin.
Il s’agit là de l’enjeu de la modélisation. Trois éléments primordiaux sont utilisés dans un tel exercice : les processus d’affaires, qui sont décrits dans un texte de complexité variable; la notation, qui utilise des symboles et un langage graphique visant à réduire les ambiguïtés; et la modélisation, c’est-à-dire la façon de positionner le processus dans son contexte en fonction de son niveau et de ses interrelations.
L’une des caractéristiques distinctives de la méthodologie BPMN est l’importance qu’elle accorde aux événements. Par événement, on entend ici tout phénomène difficile à représenter graphiquement, comme une annulation, une règle d’affaires ou la notion de temps. En faisant intervenir les événements dans la notation, la méthodologie BPMN peut d’autant mieux représenter quelque situation que ce soit, simple ou complexe.
Il est même possible de créer des représentations de processus permettant leur exécution (c’est-à-dire leur simulation), ce que l’on ne pouvait faire jusqu’ici avec les outils de modélisation et les méthodes de gestion des processus offertes sur le marché. S’appuyant sur des paramètres d’essai, la simulation permet notamment de repérer les goulots d’étranglement ralentissant les processus.
Bien que la création de la méthodologie BPMN soit encore très récente, son adoption progresse bien à l’échelle mondiale; elle est utilisée par la majorité des entreprises de consultation spécialisées en projets de processus et la plupart des concepteurs d’outils de modélisation. Au Québec, cette méthodologie est encore peu connue, commençant tout juste à s’imposer dans certaines entreprises. Par contre, sa pertinence et son efficacité, de même que l’appui qu’elle obtient des grands joueurs de l’industrie, laissent présager une croissance rapide.
Stephen Goulet est directeur général, technologies, chez Nexio.