On parle toujours du Bluetooth et de l’USB comme il y a quinze ans, pourtant l’évolution de ces deux technologies est surprenante.
Même si les versions intermédiaires du Bluetooth et de l’USB étaient déjà efficaces, la version 3 de chacune de ces technologies est encore plus intéressante et amène un véritable bouleversement dans le domaine de la transmission de données. Il est important de prendre conscience de la métamorphose de ces technologies qui ne cessent de s’améliorer et essayer d’en profiter davantage.
Depuis 1996, le taux de transfert de données par Bluetooth a augmenté de plus de 75 fois et le taux de transfert par USB est 3 000 fois plus rapide. Autrement dit, un ensemble de données qui se transmettait en une minute en 1996 ne met plus qu’une seconde environ en Bluetooth 3.0 et deux centièmes de seconde en USB 3.0. Cela fait pas mal de temps de gagné. Juste pour cet avantage, cela vaut la peine d’exploiter à fond le Bluetooth 3.0 et l’USB 3.0.
Le Bluetooth gagne du terrain
Le Bluetooth a été créé pour fournir un langage commun à une foule d’appareils qui ne pouvaient pas communiquer entre eux directement, comme un ordinateur et un appareil photo ou un ordinateur de poche et un écouteur avec micro. On ne compte plus les appareils qui tirent avantage du Bluetooth, de l’ordinateur de poche au téléphone cellulaire ou au GPS en passant par des claviers, des souris, des routeurs, des serveurs d’imprimantes.
Au fil des ans, on est passé de Bluetooth 1.0 et 1.1 (300 kilobits par seconde ou kb/s) à 1.2 (720 kb/s) puis aux standards Bluetooth 2.0 + EDR et Bluetooth 2.1 + EDR (enhanced data rate) avec une vitesse de transfert des données de 2,1 Mbps et enfin au Bluetooth 3.0 + HS dont la vitesse de transfert peut atteindre 24 Mb/s. À vrai dire, ce sont les nouvelles lois restreignant l’utilisation du téléphone cellulaire en auto, en même temps que la sortie du Bluetooth 2.0 qui ont entraîné un réveil brutal face au potentiel de cette technologie de communication et ont probablement sauvé le Bluetooth de l’extinction.
Jusqu’à l’an passé, la technologie Bluetooth était déjà intéressante et pratique, mais à basse vitesse sur une courte portée. Les spécifications du Bluetooth 3.0, adoptées par le Bluetooth SIG le 21 avril 2009, n’augmentent que peu la portée des émetteurs-récepteurs Bluetooth mais la différence se situe principalement au niveau de la bande passante. Elle permet maintenant de transmettre rapidement d’importantes quantités de données entre deux appareils Bluetooth 3.0, même un flux vidéo.
La nouvelle spécification porte le nom de Bluetooth Core Specification Version 3.0 + High Speed ou Bluetooth 3.0 + HS. La haute vitesse vient d’un nouveau protocole radio 802.11 intégré au Bluetooth 3.0 en même temps qu’une technologie d’économie d’énergie qui sera surtout appréciée par les utilisateurs d’appareils portatifs. Cela permet d’atteindre une vitesse maximale de 24 Mb/s (mégabits par seconde), soit environ la moitié de celle qu’on peut atteindre avec le Wi-Fi 802.11g. La nouvelle norme est rétrocompatible avec les normes Bluetooth précédentes.
Les premiers appareils Bluetooth 3.0 qui font leur apparition sur le marché sont surtout des appareils médicaux. On devrait cependant voir apparaître de plus en plus d’ordinateurs, de téléphones cellulaires, de téléphones intelligents, de cadres photo, d’appareils médicaux, de lecteurs multimédias et d’appareils photo numériques équipés du Bluetooth 3.0. En fait, le Bluetooth devrait connaître d’importantes retombées maintenant qu’il a été adopté par la Continua Health Alliance, une importante coalition américaine de services de santé et de compagnies qui développent des technologies dans ce domaine.
Le Bluetooth a été choisi parce qu’il permet la transmission sans fil sur de courtes distances avec une faible consommation d’énergie et qu’il peut être intégré à des objets aussi petits que des montres, des stylos, des pendentifs ou des capteurs. On va ainsi voir apparaître sur le marché de plus en plus d’appareils sans fil qui prendront la température, le rythme cardiaque, la pression et transmettront ces données en temps réel à des logiciels ou à des professionnels de la santé.
En attendant de nouvelles normes, le Bluetooth Special Interest Group a adopté un certain nombre de spécifications liées à la diminution de la consommation d’énergie pour les appareils et accessoires Bluetooth. Selon le Bluetooth SIG, ces caractéristiques, qui feront partie de la prochaine norme (4.0), devraient permettre une augmentation de la production d’appareils Bluetooth dans les domaines de la santé, de la condition physique, de la sécurité et du divertissement à domicile. Consommant moins, les appareils pourront être encore plus petits et plus économiques tout en ayant une portée standard pouvant atteindre 100 mètres, soit trois fois plus qu’actuellement. Certains pourront continuer de fonctionner durant des années sans qu’il soit nécessaire de changer les piles.
L’USB encore plus omniprésent avec l’USB 3.0
Quelle belle invention que l’USB! Qui ne s’en sert? Que ce soit pour y brancher de la mémoire, des disques durs, des accessoires externes de toutes sortes, les ports USB d’un ordinateur restent rarement vides. De 1,5 Mb/s sous USB 1.0 en 1996, le taux de transfert de données par USB est passé à 12 Mb/s en 1998, puis à 480 Mb/s avec l’USB 2.0 en 2000 et à un étourdissant 4,8 Gb/s (gigabits par seconde) avec l’USB 3.0 SuperSpeed en 2010. La croissance de la technologie a été fulgurante. Le branchement à chaud (plug & play) des accessoires a été leur atout majeur, suivi de la possibilité d’alimenter ses accessoires avec un courant de faible intensité.
Annoncée en 2008, la nouvelle norme USB 3.0 vient de faire son apparition dans des appareils destinés aux consommateurs. Cela signifie que la transmission de données entre deux appareils compatibles USB 3.0 peut se faire jusqu’à 10 fois plus vite qu’en USB 2.0, soit jusqu’à 800 Mo de données par seconde. Les manufacturiers peuvent être intéressés par l’USB 3.0 parce que, juste en remplaçant sur un périphérique une sortie USB 2.0 par une sortie USB 3.0, ils en font un appareil beaucoup plus performant. Déjà, on annonce des disques durs de même architecture, mais adaptés à l’USB 3.0.
Tout comme certains produits USB 2.0 ne sont pas qualifiés « High Speed » parce qu’ils ne peuvent pas atteindre la vitesse maximale, les produits USB 3.0 ne seront pas forcément qualifiés de « SuperSpeed ». Cette nuance est importante parce qu’en fait, la vitesse de transmission des données pourra varier énormément d’un produit USB à un autre. De plus, les produits USB 3.0 seront rétrocompatibles avec les autres normes USB, même si les connexions USB 3.0 ont six contacts au lieu de quatre. Le passage à l’USB 3.0 devrait se faire assez rapidement pour répondre au besoin de transfert de plus en plus grandes quantités d’informations entre des ordinateurs et différents appareils comme des disques durs externes ou des téléphones intelligents.
Tant dans le cas du Bluetooth que dans celui de l’USB, tous deux rétrocompatibles, c’est la norme la moins récente qui gouverne la vitesse de la transmission de données. Pour des résultats valables, il faut donc coupler des appareils Bluetooth 3.0 ou USB 3.0. Autrement, on ne profite pas de l’avancée technologique.
François Picard est journaliste et éditeur du magazine Atout Micro