Sommes-nous prêts à construire de meilleures solutions plutôt que simplement vendre nos idées?
À la suite d’une conférence, Alexandre vient me trouver et me partage les tensions qu’il vit à son travail :
Alexandre : C’est intéressant cette conférence, c’est dommage qu’on ne pourra pas mettre ces idées en place dans notre entreprise.
Moi : Pourquoi pas?
Alexandre : Mon gestionnaire est un conservateur qui n’aime pas les changements rapides. Par exemple, nous développons présentement un nouveau produit, plus intègre, plus convivial, plus rapide pour proposer une version moderne de notre produit vedette. Peux-tu croire que même si nous avons aujourd’hui une version fonctionnelle de ce produit, il ne veut pas la rendre disponible grand public, parce que selon lui cela pourrait porter ombrage à notre produit vedette et créer de fausses attentes étant donné que le produit ne couvre pas encore toutes les mêmes fonctionnalités?
Moi : C’est vrai que c’est conservateur, mais il me semble que ce sont de bons arguments. As-tu envisagé qu’il pouvait avoir raison? Est-ce qu’on pourrait trouver une alternative qui prend en compte les arguments de ton gestionnaire?
Alexandre : Oui, on pourrait tester notre nouveau produit auprès de certains clients actuels. Avec un nombre restreint de clients, nous pourrions mieux gérer les attentes. C’est d’ailleurs une option que nous avons déjà abordée parce que nous voulions vérifier en cours de développement l’utilité de notre nouveau produit, mais mon gestionnaire a refusé. Il a prétexté que les vendeurs doivent se concentrer à vendre notre produit vedette plutôt que faire du démarchage pour un produit qui n’est pas encore mature.
Moi : Ça me semble un autre argument valide, surtout si la majorité de vos revenus proviennent de la vente de ce produit vedette. Pourquoi la mise en marché du nouveau produit devrait se faire au détriment de l’ancien? Est-ce que vous pourriez envisager une nouvelle équipe de vente?
Alexandre : Hum, je n’y avais pas pensé.
Dans cet exemple, Alexandre est une source de nouvelles idées pour son entreprise, mais il a de la difficulté à prendre en considération les arguments apportés par les autres. Alors qu’il est vrai que parfois les contraintes nous retiennent d’innover, d’autres fois elles peuvent consolider nos solutions.
Au cours de cette discussion, Alexandre a appris à considérer l’apport de plusieurs perspectives différentes lors de la résolution d’un problème, à utiliser le mot « ET » plutôt que le « OU ».
De plus, par mes questions, j’ai aidé Alexandre à redécouvrir l’Art du possible, plutôt que de s’apitoyer sur son sort, en ayant l’impression que les autres sont des empêcheurs d’avancer.
Lorsque nous cherchons à innover, jusqu’à quel point considérons-nous les multiples perspectives du contexte? Et jusqu’à quel point l’Art du possible nourrit notre détermination?