BLOGUE – La nouvelle version d’OpenStack vient de sortir ce 30 avril 2015, elle se nomme Kilo. Avec 20 millions de lignes de code, 23 756 membres et près de 500 entreprises engagées dans le projet en provenance de 162 pays, OpenStack devient en 2015 la référence en matière d’infonuagique privée (pour en savoir plus sur OpenStack : voir articles précédents sur le sujet*).
Vous en doutez ?
Vous êtes sans aucun doute passé à côté de l’annonce de Paypal (« Good Bye VMware, Hello OpenStack »), qui a migré toute son infrastructure, ou de celle de Walmart, qui a annoncé faire passer 100 000 machines au mode infrastructure à la demande. Ces entreprises rejoignent ainsi eBay, AT&T, American Express, Sony, Time Warner Cable, BMW, Disney Studio, Best Buy, Bloomberg, Comcast et de nombreuses autres (vous trouverez une liste non exhaustive ici). Même si les Canadiens sont discrets jusqu’à présents, des projets émergent au sein d’institutions fédérales et québécoises, de banques, ainsi que de nombreux hébergeurs. À noter que des entreprises comme Ubisoft, iWeb et OVH sont des utilisateurs affichés de cette solution infonuagique sur notre territoire.
Vous en doutez encore? Venez faire un tour au prochain OpenStack Summit à Vancouver! Vous pourrez vous faire votre propre idée.
Pourquoi un tel succès ?
• Des API standards qui évitent le « lock-in ».
L’engouement pour OpenStack n’est pas uniquement dû aux utilisateurs finaux, mais c’est plus globalement toute l’industrie qui se tourne aujourd’hui vers cette solution. En tête, nous retrouvons HP, Cisco, Red Hat, IBM et… VMware, qui est le neuvième contributeur de cette version!
Pourquoi? Simplement car la solution offre des interfaces de programmation standards qui permettent d’utiliser OpenStack comme un outil de communication entre le matériel, les logiciels de production et les applications finales. Une fois le travail réalisé, vos infrastructures et logiciels seront capables d’utiliser n’importe quelles solutions matérielles et logicielles du marché ou alors capables de communiquer avec les hébergeurs en mode infrastructure hybride. Chantiers qui sont historiquement très difficiles avec VMware, même si de nombreux progrès sont en cours notamment grâce… à OpenStack on VMware!
• Du vrai développement et exploitation!
OpenStack c’est « DevOps », c’est-à-dire comment transformer votre infrastructure en plateforme de services pour les équipes de développement tout maintenant un niveau élevé d’exigence sur vos ressources matérielles et logicielles. Je vous invite à relire cet article pour mieux comprendre : « Infonuagique privée : la flexibilité d’Amazon à un coût réduit avec OpenStack ».
• Les faibles coûts, notamment en environnement Linux.
En effet, que vous choisissiez une version communautaire ou celle du chef de file en la matière Red Hat, une infrastructure service avec OpenStack a un coût inférieur pour plusieurs raisons :
1. Tous les outils déployés via la plateforme sont des logiciels libres, donc la plupart gratuits;
2. Avec une version entreprise vous disposez d’une souscription par serveur physique avec des environnements virtuels illimités, ce qui réduit vos coûts, notamment si vous utilisez Linux. Allons même plus loin, ce serait quasiment un non-sens de ne pas utiliser OpenStack pour ses serveurs Linux!
3. Vous gagnez du temps dans la gestion de votre infrastructure, dans le déploiement et les mises à jour.
Encore une fois je vous invite à essayer la solution et vous faire vous même votre idée!
Et cette nouvelle version alors?
Maintenant que j’ai aiguisé votre intérêt, que nous réserve cette nouvelle version qui est sortie le 30 avril 2015, la onzième depuis la création du projet en 2010 :
• Une plus grande stabilité et élasticité à travers les services de base OpenStack nouvellement redéfinis;
• Première version complète du service de « bare metal », composant nommé Ironic, pour l’approvisionnement de services qui nécessitent un accès direct au matériel;
• Normes d’essai plus rigoureuses pour assurer la cohérence dans plus de 100 pilotes et modules d’extension;
• Le support des suppressions de code au niveau du stockage en mode objets, afin de garantir la résilience de l’application en cas d’erreur;
• Amélioration de la fédération d’identité pour faciliter l’utilisation en modes hybride et « multi-cloud ».
• Meilleure intégration des technologies telles que les DNS ou les conteneurs.
Pour la liste complète des améliorations : Release Notes Kilo.
Un des enjeux majeurs d’OpenStack, dans cette version et celle à venir, est le NFV, qui consiste à la virtualisation du réseau afin de déployer une infrastructure 100 % virtuelle avec un niveau de complexité élevé, comme c’est le cas dans les télécommunications. Les acteurs qui contribuent à améliorer cette partie sont d’ailleurs AT&T, Amdocs, Orange mais aussi Cisco, Brocade…
Et votre infrastructure? Est-elle 2015?
À bientôt!
Jonathan
*Voir billets précédents : « OpenStack : de quoi parle-t-on exactement? » et « Infonuagique privée : la flexibilité d’Amazon à un coût réduit avec OpenStack ».