Selon les 10 tendances technologiques recensées en 2013 par l’agence Deloitte, le passage de l’adressage IPv4 à l’adressage IPv6 est l’une des évolutions que les compagnies doivent impérativement considérer. Simon Brown, consultant chez Deloitte, affirmait lors d’une conférence que les IPv4 canadiennes devaient arriver à saturation en juin 2013.
Panique sur la planète numérique : si les compagnies savent qu’elles doivent faire la transition, sont-elles préparées ?
Qui sont IPv4 et sa cousine IPv6 ?
Nous entendons beaucoup : « IPv6 : cette fois, c’est la bonne ! ». Oui, mais IPv6, qu’est-ce que c’est au juste ?
IP signifie Internet Protocol. Il s’agit d’un protocole de communication qui est utilisé pour connecter des machines à un réseau informatique. Chaque requête ou information (que l’on appelle paquet) transmise par le protocole IP contient l’adresse IP de l’émetteur et celle du destinataire.
Une adresse IP c’est un peu comme une adresse postale dans le monde virtuel. Et aujourd’hui, bien c’est la crise du logement !
Plus d’IPv4 ? Comment est-ce possible ?
Deux raisons expliquent la pénurie du stock d’IPv4 disponible : la multiplication des appareils connectés et la composition même des adresses IP.
Aujourd’hui les objets connectés sont partout et ils demandent tous une adresse IP : un ordinateur, une imprimante, un téléphone intelligent… Demain, (et même déjà maintenant) les appareils ménagers pourront être connectés à Internet pour être pilotés par une application. En extrapolant à peine, mon patron me faisait un remake de Retour vers le futur avec des chaussures intelligentes reliées à un asphalte intelligent qui guideront nos pas, sans aucun risque de chutes… bref les choses, les hommes, tout est « hyper connecté ». Ceci a contribué à la pénurie des adresses IPv4.
L’autre raison de cette pénurie c’est que l’adresse IPv4 est trop courte… Eh oui !
Une adresse IPv4 est composée de quatre nombres compris entre 0 et 255, séparés par des points : 212.85.150.134. Mais une adresse IP est comme la combinaison d’un coffre. Une fois que toutes les combinaisons sont épuisées il n’y en a plus aucune possibilité.
Sans IPv4 est-ce la fin du numérique ? Qui viendra à notre secours ?
Depuis les années 90, face à une demande exponentielle et à une pénurie annoncée, il a fallu réagir. C’est ce qu’ont fait les chercheurs des organismes internationaux en faisant évoluer le protocole pour créer une hyper IP.
Là où IPv4 proposait un nombre de 232 adresses, IPv6 en offre 2128. Autrement dit IP a été rallongée ! Cela représente plus de 67 milliards de milliards d’adresses IPv6 disponibles par millimètre carré de surface terrestre !
De nouvelles IP disponibles c’est bien, mais cela ne nous sauve pas ! Disons que c’est comme passer du pilotage de ma Civic à celui d’un Bombardier… cela demande un peu d’adaptation ! Le passage à l’IPv6 répond à la même règle : il est indispensable, mais la transition n’est pas transparente. Toutes les compagnies qui possèdent un réseau informatique, les DSI, les compagnies de télécommunication et beaucoup d’autres sont concernées par ce passage.
En effet, les protocoles IPv4 et IPv6 ne communiquent pas ensemble. Ils ne sont pas rétro-compatibles car ils ne sont pas construits sur la même structure.
Si Microsoft, Linux, Cisco et tous les grands joueurs du marché, se sont préparés au passage d’IPv4 à IPv6 cela ne rend pas pour autant les équipements autonomes.
Ainsi, les compagnies doivent maintenant préparer toutes les machines à cette transition. Cela concerne tous les équipements des compagnies – qu’ils soient gérés en interne ou impartis – comme les serveurs, les routeurs, les pare-feu, etc.
Il faut se préparer et prendre le temps de se faire aider !
Relaxez, l’apocalypse numérique n’est pas non plus prévue pour demain !
Il faut tout de même nuancer l’urgence car, certes, il faut vite se pencher sur la question, mais Rome ne s’est pas construite en un jour. On estime à 20 ans la cohabitation entre les deux protocoles sur les machines.
A l’heure actuelle, communiquer exclusivement en IPv6 reviendrait à se couper de 80 % des affaires mondiales ! Pas smart !
Tous les acteurs de la direction de l’informatique et finalement les compagnies un tant soit peu informatisées sont concernés, car il faudra agir sur le réseau pour configurer les machines, mais également former les administrateurs, qui, par exemple, devront être capables de configurer les applications, les logiciels…
Ce sont des investissements techniques et technologiques à prendre en considération, voire un modèle à redéfinir.
Que doivent faire les compagnies pour se préparer à IPv6? Changer tout leur équipement, leurs serveurs, recruter de nouveaux experts?
Restez à l’écoute: vous aurez réponse à ces questions dans notre prochain billet.
Une certitude demeure : toutes les compagnies doivent se parer, planifier, tester et préparer leurs plateformes TI !