Les PME occupent une place des plus importantes au Québec, en effet les entreprises employant moins de 100 employés représentent 98% de toutes les entreprises. Elles contribuent constamment par leur dynamisme à créer et maintenir des emplois.
Les experts sont unanimes, même en période de récession ou lorsque les temps sont difficiles, les PME hésitent à faire des mises à pied, sachant fort bien qu’il leur faudra être prêtes à rebondir dès les premiers signaux de reprise. Les grandes entreprises répondant à des enjeux de profitabilité face à leurs actionnaires et ayant de la relève à l’interne sont plus enclines à se délester d’employés pour affronter les tourmentes économiques.
Dans le secteur des TIC, les PME sont sources d’innovation, leurs solutions s’illustrent par leur présence hors Québec, 76% d’entre elles ont des ventes hors Québec, qui se comparent à 21% des PMEs tous secteurs d’activités confondus.
Cependant, il ressort de nos analyses que, malgré le levier extraordinaire que constituent les marchés publics, les PME en TIC sont écartées du processus d’acquisitions, résultat de règles et mesures qui agissent à leur désavantage privant ainsi l’État des innovations et sources de productivité.
Nul n’est prophète dans son pays : c’est l’adage que l’Association québécoise des technologies (AQT) – l’association que je représente – s’emploie à contrecarrer en présentant des solutions visant une plus grande participation des PME aux processus d’acquisitions.
Parmi les pistes de solutions possibles : le concept de vitrines inversées qui intéresse de plus en plus de professionnels des services publics tant au niveau fédéral, provincial ou municipal, concept qui permet de tirer pleinement profit du pouvoir d’achat des gouvernements et des villes et qui met en lumière les technologies innovantes du Québec. Par ce concept, les acheteurs publics présentent leurs besoins plutôt que « demander une solution ».
Ces rencontres publiques permettent aux fournisseurs potentiels de prendre connaissance des besoins futurs des marchés publics avant les appels d’offre. Les fournisseurs ainsi informés peuvent s’aligner sur les besoins des clients, identifier des partenaires avec lesquels ils pourront collaborer pour proposer des solutions à des problèmes complexes.
L’obstacle des PME
Il va sans dire que le plus important obstacle qui subsiste pour la PME est la taille des contrats. De toute évidence, les contrats de développement qui s’échelonnent sur de longues périodes sont appelés à évoluer au rythme des technologies, résultant inévitablement à des amendements au mandat initial. La confiance des contribuables en a été lourdement affectée au cours des dernières années. En morcelant la taille des contrats, les livrables seront plus facilement mesurables et surtout accessibles à un plus vaste nombre de joueurs.
D’ailleurs, le Québec pourrait s’inspirer de la stratégie de l’Angleterre : Ayant constaté que les obstacles imposées aux PME pour les marchés publics privaient l’État et les contribuables de solutions innovantes et bien souvent, plus économiques, l’Angleterre a adopté une stratégie qui fera passer la proportion de ses achats totaux des PMEs de 6.5 % à 25% en cinq ans. L’Angleterre souhaite ainsi bénéficier des innovations et créativité des entreprises pour accroître sa compétitivité sur la scène mondiale tout en stimulant la croissance des emplois au sein des PME.
Les pays cherchent à stimuler un environnement favorable au développement de propriété intellectuelle. Les marchés publics qui agissent comme bancs d’essai pour de propriété intellectuelle locale gagnent en productivité tout en favorisant la richesse collective de ses concitoyens.
Messieurs, Mesdames les décideurs, les PME sont prêtes!
En tant que contribuable et citoyen ou propriétaire d’entreprise, quels services en ligne rêvez-vous de voir être offerts par votre administration publique?