La région du Grand Montréal a été retenue parmi les 21 communautés intelligentes reconnues en 2013. Toutefois, elle ne figure pas dans le Top 7, publié en janvier 2014 par le groupe de réflexion Intelligent Community Forum. Qu’est-ce que ça prend pour devenir une communauté intelligente? Voici le dernier d’une série de quatre billets.
Le rôle de la gouvernance dans le développement des villes intelligentes
Une communauté intelligente repose sur la participation de ses citoyens dans la prise des décisions sur des questions qui affectent leur vie quotidienne, telles que l’éducation, l’environnement, la santé, les transports et autres secteurs. Il n’a jamais été aussi facile de créer des environnements numériques collaboratifs pour mobiliser les citoyens dans des activités démocratiques qui améliorent la qualité de vie et le développement économique.
Tel que mentionné dans mon article précédent, la qualité de vie est un facteur-clé pour l’attraction et la rétention d’une main-d’œuvre qualifiée, qui forme un groupe démographique très mobile : il choisit l’endroit où il veut vivre, travailler et se divertir. À titre d’exemple, une main-d’œuvre qualifiée recherche :
- la diversité culturelle;
- les mondes virtuels et créatifs;
- les milieux de vie urbains vibrants;
- les transports actifs et collectifs;
- la sensibilité pour les questions environnementales.
L’exemple de Chicago, Illinois
Chicago n’a jamais été reconnue par le groupe de réflexion Intelligent Community Forum. Pourtant, la petite organisation civique Smart Chicago Collaborative a été en mesure d’harmoniser les principaux réseaux de contacts avec des politiques et des programmes afin d’obtenir de grands résultats. Fondée en 2010, cette association concentre ses efforts sur trois objectifs principaux :
- accroître l’accès à l’Internet;
- améliorer les compétences technologiques;
- élargir l’utilisation novatrice des données.
En collaboration avec des groupements comme OpenGov Chicago, DoIT (le service de l’innovation et de la technologie de la ville) et Connect Chicago, Smart Chicago Collaborative organise et facilite des rencontres en fournissant des ressources et un soutien pour les développeurs. Elle assure également la participation de toute la ville dans le processus d’innovation civique.
Ainsi, lors de l’événement OpenGov Hack Night, organisé chez « 1871 » (un incubateur voué au démarrage d’entreprises en technologie numérique), on a créé des applications inspirées des données de sources ouvertes de la ville. Smart Chicago n’est pas uniquement pour les « mordus » de technologies ; le CUTGroup (Civic User Testing Group) permet à tous les habitants de Chicago de s’impliquer dans les tests des applications civiques ou le développement de nouvelles idées d’applications.
Le directeur général de Smart Chicago, Dan X. O’Neil, précise que l’organisation ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si le gouvernement et les dirigeants philanthropiques n’avaient pas favorisé la culture de la transparence et de l’innovation civique. Il estime que ces éléments sont essentiels pour n’importe quelle ville qui souhaite suivre un modèle similaire.
La gouvernance à Montréal
L’une des premières mesures prises par le nouveau maire de Montréal, Denis Coderre, qui a été élu en novembre 2013, a été de créer le Bureau de la ville intelligente et numérique. Son but : faciliter l’accès aux données ouvertes et favoriser le développement des applications souhaitées par les citoyens.
Par ailleurs, le maire Coderre a annoncé que la Ville de Montréal souhaitait adopter la licence ouverte CC 4 internationale de Creative Commons, en collaboration avec trois autres villes de la province. « J’ai bon espoir que l’adoption par nos villes d’une licence commune d’utilisation des données ouvertes multipliera les occasions de collaboration et ouvrira la porte à une exploitation encore plus poussée de ces précieuses données, qui sont à la base du concept de ville intelligente », a expliqué M. Coderre.
Les premiers signes sont prometteurs. Le 22 février, la Ville a accueilli la Journée internationale des données ouvertes, organisée par Montréal Ouvert, un organisme sans but lucratif qui milite pour la transparence en matière de gouvernance municipale. L’événement a profité de l’enthousiasme des participants, comprenant plus de 100 programmeurs, ainsi que des citoyens et des représentants municipaux, dont M. Harout Chitilian, vice-président du Comité exécutif et responsable du Bureau de la ville intelligente et numérique. La ville de Montréal a un site Web de données ouvertes depuis 2011 : http://donnees.ville.montreal.qc.ca/.
Et vous, quels avantages percevez-vous dans l’établissement d’une communauté intelligente au sein d’une municipalité?
À lire :
Les communautés intelligentes (1/4)
Les communautés intelligentes (2/4)
Les communautés intelligentes (3/4)