BLOGUE – Les dirigeants principaux de l’information (DPI) sous-investissent dans les technologies perturbatrices et optent plutôt pour le statu quo. Cette tendance, associée à la croissance relativement faible des budgets, a pour effet de freiner les DPI du Canada et leur organisation, en particulier lorsqu’on les compare à leurs homologues à l’international.
Ils se trouvent ainsi à négliger certaines des technologies les plus transformatrices, des technologies nécessaires pour tirer profit de l’élan numérique actuel.
Même si la croissance budgétaire enregistrée au Canada en 2018 est à peu près nulle (1 % dans le secteur public et 1,3 % dans le secteur privé), les chiffres indiquent que les DPI hésitent à investir dans le numérique. Cette réticence est en grande partie attribuable à l’incertitude économique associée aux accords géopolitiques. Gartner ne prévoit pas de changement à ce chapitre d’ici la fin de l’année alors que se maintiendra l’anxiété économique. Mais malgré leur hésitation, ces DPI devront aller de l’avant et investir dans la transformation plutôt que dans les processus traditionnels.
Au chapitre des priorités, le sondage Gartner 2018 CIO Survey indique que tant les DPI du Canada que leurs homologues internationaux désirent la croissance, la cohérence, la recherche et le développement et une intimité accrue dans la relation avec le client. Les DPI du Canada, plus que leurs homologues des autres régions du monde, demeurent cependant très axés sur la modernisation des mécanismes existants, une tendance qui persiste depuis quelques années. Ils portent une attention marquée au plan d’intervention d’urgence et à la gestion des relations avec la clientèle, négligeant, entre autres, les perturbateurs numériques.
Même s’ils demeurent axés sur la modernisation, les DPI du Canada sont probablement plus prêts qu’ils ne le croient à prendre le virage numérique. Ils attendent habituellement avant d’investir qu’une technologie soit éprouvée. Or, bon nombre des plus récentes technologies actuellement offertes ont atteint un degré de maturité nécessaire à l’évaluation de cas d’utilisation concrets. Mais les DPI du Canada doivent tout d’abord se débarrasser du préjugé qui veut qu’en matière d’investissement, on accorde la priorité aux technologies existantes telles que la gestion des relations avec la clientèle, les plans d’intervention d’urgence, l’infrastructure et les centres de données. Autrement, leur organisation accusera un sous-investissement dans les technologies les plus transformatrices. Qu’il s’agisse d’Internet des objets, d’intelligence artificielle ou d’impression en 3D, il existe des cas d’utilisation concrets sur lesquels les DPI peuvent s’appuyer pour démontrer la valeur réelle de ces technologies.
Chris Howard est vice-président, analyste et chef de la recherche au sein du groupe de recherche de Gartner sur les dirigeants principaux de l’information.
Lire aussi :
La marche à suivre pour les DPI en matière de stratégie d’entreprise
À la croisée des chemins : allier ressources humaines et communications informatiques
La polyvalence à la hausse du côté des infrastructures et opérations