Blogue – Voici une anecdote qui me rappelle combien il peut être utile de se partager nos motivations personnelles, même lorsque tout semble bien aller entre nous.
Le directeur d’une unité d’affaires et le directeur TI s’unissent pour réussir un projet aux ressources limitées. Le premier veut s’assurer que le produit sera complet et permettra d’améliorer l’efficacité des opérations. Le deuxième veut démontrer qu’un projet de développement logiciel peut être géré de manière efficace et qu’il est possible d’en contrôler les coûts. Ensemble, ils adoptent une planification agile, qui limite les coûts de développement aux fonctionnalités qui ont le meilleur effet sur l’efficacité des opérations.
Après une année de développement, la première livraison est un succès : ils ont livré un produit minimal, et opérationnel, avec les ressources disponibles. Malgré cet incroyable résultat, fruit de leur étroite collaboration, la prochaine année révèlera un désalignement important entre les deux directeurs.
La réalisation de la deuxième phase de ce projet est beaucoup plus efficace pour plusieurs raisons :
• Les connaissances de la technologie et du domaine d’affaires sont plus grandes;
• Les équipes de développement ont amélioré leur processus de développement;
• Les clients sont plus habiles à distinguer les requis essentiels des requis importants ou facultatifs.
Avec ce gain d’efficacité, le défi lié aux ressources limitées n’est plus un enjeu : il est maintenant possible de livrer un produit plus riche, qui, sans gaspiller le budget, ne se limite plus au strict minimum viable.
Pour le directeur de l’unité d’affaires, c’est enfin l’occasion de livrer le système le plus riche possible avec les ressources disponibles.
Cependant, pour le directeur TI, c’est l’occasion de remettre plus d’argent sur la table au terme du projet, de planifier plus de projets dans le portefeuille annuel et/ou d’afficher des coûts d’opération réduits.
Ces deux directeurs, qui s’entendaient bien auparavant, découvrent que leurs visions intrinsèques se confrontent maintenant.
Évidemment, rien n’empêche ses deux directeurs de s’entendre à nouveau. Mais il est fascinant de voir comment l’amélioration d’un contexte peut révéler des oppositions qui étaient la base même de la collaboration au départ.
Et vous, croyez-vous que vos collègues, partenaires, conjoints connaissent vos objectifs?
Et avez-vous vérifié dernièrement que vous connaissez bien les leurs?
Qu’est-ce qui se révèlera entre vous lorsque le contexte changera?