Dans le cadre de la présentation aux médias des principales caractéristiques de BlackBerry 10 qui doit être commercialisé au premier trimestre de 2013, l’entreprise de Waterloo, en Ontario, a démontré qu’elle avait adapté son système d’exploitation en fonction des tendances et des exigences du marché des téléphones évolués.
Lire : BlackBerry 10 : Une évolution importante pour Research In Motion
Research In Motion (RIM), qui est considérée par plusieurs comme la pionnière de son créneau, a perdu le premier rang au cours des dernières années au profit d’Apple et sa plateforme iOS et de Google et sa plateforme Android, sans oublier Microsoft qui commercialisera sous peu la plateforme Windows Phone. Qui plus est, le système d’exploitation BlackBerry 10 de RIM, qui devait être lancé à l’origine d’ici la fin de 2012, a fait l’objet d’un report au-delà de la période d’automne, où plusieurs organisations effectuent des choix technologiques.
Mais Jean-Philippe Bouchard, qui est le responsable du marketing des produits chez RIM, déclare que l’entreprise a préféré reporter la date de livraison de son SE afin de s’assurer qu’il fonctionne bien dès le départ.
« Nous savons que nous n’aurons pas beaucoup de chances, alors nous voulons nous assurer que les téléphones ne seront pas buggy, a indiqué M. Bouchard. Si nous n’avions pas repoussé la date, nous n’aurions pas pu tout mettre ce que nous voulions y inclure. »
Interrogé sur le souhait, avec les nouveaux téléphones évolués qui seront lancés en 2012, de récupérer des parts de marché perdues au cours des derniers mois, M. Bouchard a répondu que l’entreprise compte bien reprendre ces parts de marché et en obtenir de nouvelles avec ses nouveaux appareils, mais aussi avec sa nouvelle plateforme qui servira à long terme.
« Ce sera notre plateforme pour les dix prochaines années », a-t-il affirmé.
Tout en confirmant que la desserte du marché des entreprises était « ultra importante » pour Research In Motion, M. Bouchard a précisé que l’entreprise ne comptait pas mettre de côté le marché grand public. « Il y a un an, des manchettes disaient que nous allions abandonner le marché des consommateurs. Or, alors que le Bring Your Own Device [ou la consumérisation des TI en français] est de plus en plus populaire, nous répondrons à cette approche alors qu’une compagnie pourra contrôler un espace dans le téléphone et que le consommateur pourra contrôler le sien », a-t-il indiqué.
Compréhensions
Durant la séance d’information pour les médias spécialisés, le porte-parole de RIM a fait preuve d’honnêteté et d’ouverture, notamment en partageant des leçons qui ont été retenues par l’entreprise.
Par exemple, à propos de l’incitation des développeurs au sein à offrir des applications pour la plateforme, M. Bouchard a mis en valeur le soutien de plusieurs langages au sein des outils de programmation de RIM – dont C++, HTML5 et Android – afin de faciliter la conversion d’applications existantes vers BlackBerry 10. « La conversion d’une application développée pour Android prend moins d’une journée », a-t-il indiqué.
Également, il a indiqué que RIM offrira des incitatifs financiers aux développeurs qui atteindront certains objectifs de vente par eux-mêmes. Il a souligné que l’entreprise se déplaçait dans plusieurs villes afin de démontrer sa nouvelle plateforme aux développeurs locaux.
À propos de la confusion que peut entraîner la multiplication des modèles de téléphones évolués dans le marché, M. Bouchard a dit que RIM avait bien compris que cette approche pouvait causer « trop de bruit » et que le nombre de modèles serait limité.
Le porte-parole a ajouté que la parution de BlackBerry 10 ne signifiait pas la mise au rancart de la plateforme BlackBerry 7 (BB 7). D’une part, les appareils qui utilisent BB 7 ne seront pas compatibles à BB 10. D’autre part, des utilisateurs dans certains marchés commerciaux de la planète désirent des téléphones évolués plus abordables. d’où la pertinence de maintenir BlackBerry 7 en activité.
« Lorsque Nokia a opté pour Windows, ils ont dit que Symbian serait mort dans un an. Nous ne disons pas une telle chose », a déclaré M. Bouchard.
Quant à la commercialisation de la tablette numérique PlayBook, qui a été effectuée dans des magasins à rayon comme ceux du détaillant Sears, M. Bouchard a indiqué que Research In Motion comptait revenir à la base et miserait dorénavant sur les fournisseurs de services de télécommunications et les grands revendeurs.
Pour l’instant, la plateforme BlackBerry 10 doit être commercialisée « entre le 1er janvier et le 31 mars 2013 ». Reste à voir comment le système d’exploitation et les téléphones évolués de de Research In Motion seront accueillis par les organisations et les consommateurs. Pour l’entreprise canadienne, qui a été affectée par la forte concurrence et par les importants déboires de son réseau de communications il y a quelques mois, cette étape commerciale sera des plus cruciales…