Le studio de développement de jeux vidéo Bioware Montréal est en phase d’expansion et souhaite devenir autonome d’ici quelques années.
« Fin 2009, nous étions 27 travailleurs. D’ici la fin de l’année, nous espérons avoir doublé ce nombre », précise Yanick Roy, directeur du studio de Bioware Montréal, en entrevue.
M. Roy précise que le plan de Bioware, filiale d’Electronic Arts, est de poursuivre une expansion ordonnée au cours des prochaines années: « Pour le type de jeux que l’entreprise produit, il faut une équipe d’environ 150 personnes. C’est l’objectif que nous visons pour développer des jeux entièrement à Montréal », dit-il.
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Yanick Roy rappelle que le studio Bioware Montréal est né au début de 2007 avec une équipe de 6 personnes. À ce moment, l’équipe produisait des cinématiques pour la franchise Mass Effect.
« Se sont ajoutés des concepteurs de jeux et des artistes qui ont contribué à la création de niveaux d’expansion pour Mass Effect 2, un jeu de rôle lancé en janvier. Depuis ce temps, nous avons déjà produit six niveaux additionnels », raconte M. Roy.
Ce dernier ajoute que par le passé, lorsque tout passait par les supports physiques, les joueurs devaient attendre de grosses expansions qui coûtait parfois aussi cher que le jeu lui-même, ce qui n’est plus le cas en ce moment: « Avec l’évolution des technologies, il est possible pour les studios de produire plus fréquemment de petites expansions, facilement téléchargeables et moins dispendieuses », explique-t-il.
Les défis du recrutement
Yanick Roy est bien conscient que le recrutement représente un défi pour Bioware Montréal, en raison de la pénurie de main-d’œuvre au niveau des employés expérimentés.
En un an, les entreprises Funcom, THQ et Warner Bros ont annoncé leur arrivée à Montréal, sans compter les projets d’expansion des grands studios de jeux vidéo déjà présents dans la métropole.
Toutes les entreprises doivent donc lutter avec vigueur pour conserver leurs talents et Bioware ne fait pas exception à la règle. « Le problème de la main-d’œuvre amène aussi des solutions. La rareté de la main-d’œuvre attire des travailleurs internationaux et davantage d’étudiants sont tentés de se diriger vers une carrière dans l’industrie du jeu », analyse-t-il.
M. Roy soutient également que les jeux Bioware sont très populaires au sein des travailleurs de l’industrie et que le studio offre la possibilité de contribuer au développement de jeux AAA: « Tout le monde veut avoir la possibilité de travailler sur des jeux de qualité dans un bon environnement de travail. C’est ce que nous proposons», dit-il.
Bioware Montréal est notamment à la recherche de programmeurs, d’artistes et d’animateurs techniques.
Selon le site Internet Metacritic, un aggrégateur de critiques venant de tous les médias américains, le jeu Mass Effect 2 a reçu une note de 96% sur Xbox 360 et de 94% sur PC. Yanick Roy soutient qu’à peine 1% de tous les jeux produits dans le monde obtiennent une note supérieure à 90%.
Développer une signature
Lorsque le studio de Montréal aura une taille suffisamment importante pour aspirer à développer des jeux de façon autonome, M. Roy veut créer une signature, un gage de qualité: « Lorsque les joueurs achèteront nos jeux, je veux qu’ils développent deux réflexes. Le premier, c’est que le jeu est conçu par Bioware. Le second, c’est que le jeu est produit à Montréal », dit-il.
Le dirigeant explique que les jeux de Bioware reposent sur une histoire très forte. À son avis, la société est l’une des rares à compter des auteurs, des scénaristes et des dialoguistes dans ses équipes de développement: « La qualité de l’histoire et des dialogues est un élément auquel on porte beaucoup d’attention. Ce qui reste après avoir terminé un jeu, c’est l’attachement aux personnages ou à l’histoire; ce sur quoi on investit beaucoup », explique-t-il.
Fondée à Edmonton en 1995, Bioware compte plus de 400 travailleurs dans ses studios albertains, de Montréal et d’Austin (Texas).
Denis Lalonde est rédacteur en chef du magazine Direction informatique.