Le syndicat SCEP, présent chez CTV et The Globe and Mail, espère que le CRTC s’assurera du maintien des intérêts du public si les transactions envisagées par BCE et The Woodbridge Company se concrétisent.
À la suite de l’annonce d’ententes entre BCE et la société de portefeuille The Woodbridge Company qui mèneront à l’acquisition du télédiffuseur privé CTV par Bell et l’achat du quotidien The Globe and Mail par le fonds Woodbridge, le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) souhaite que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) joue un rôle plus actif lors de son examen desdites transactions.
Selon le syndicat SCEP, le CRTC devra assurer que ces transactions répondront aux intérêts du public quant à l’accès à une diversité d’informations, tout comme aux intérêts des consommateurs de services payants.
Le SCEP estime que la fusion des activités liées au contenu de Bell Canada et de CTV résultera en « l’équivalent d’un magasin de grande surface de services médiatiques », au moment où la radiodiffusion en ligne prend de l’ampleur.
« Ensemble, l’acquisition [du télédiffuseur] Canwest par [le fournisseur de services de télécommunications] Shaw et de CTV par Bell signifie que ces deux sociétés contrôlent maintenant près des deux tiers de tous les revenus de radiodiffusion au Canada anglais. C’est un pouvoir et une influence énormes qui doivent être équilibrés par un CRTC plus actif en tant qu’organisme de réglementation visant à protéger les intérêts du public », commente Peter Murdoch, vice-président Médias au SCEP.
À propos de la transaction impliquant The Globe and Mail, M. Murdoch estime que le passage du quotidien de CTV à la famille Thompson en améliorera la réputation « en tant que voix indépendante dans le paysage médiatique ».
Par ailleurs, le SCEP espère que le CRTC s’assurera que le public canadien continuera de recevoir des nouvelles locales et des informations diffusées par des stations de télévision locales. Le syndicat évoque ainsi un débat entourant la négociation d’une compensation des signaux locaux de télévision traditionnelle privée, qui fait l’objet d’un renvoi devant la Cour d’appel fédérale depuis mars 2010.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.