Selon des courriels publiés dans un blogue américain, le maire de Nashville aurait mis en veilleuse les incitatifs au transfert des activités de IQT Solutions dès qu’il a été informé de la fermeture abrupte des bureaux de l’entreprise au Canada. Un dirigeant d’IQT aurait dit que la relocalisation « ne se matérialiserait pas ».
À la suite de reportages qui ont fait état des conditions de la fin des activités de l’impartiteur américain de centre d’appel IQT Solutions à Laval, Trois-Rivières et Oshawa le 15 juillet dernier (Lire : Fermeture « sauvage » de l’impartiteur de centre d’appel IQT Solutions), l’administration municipale de Nashville aurait interrompu momentanément son offre d’incitatifs au transfert des activités de l’entreprise.
L’entente visant l’octroi d’un maximum de 1,6 million de dollars américains à IQT pour le transfert de son siège social et de ses activités dans la ville du Tennessee – ce qui aurait entraîné la création de 920 emplois – aurait été mise en veilleuse tant que la direction d’IQT Solutions n’aura pas fourni des explications à propos de la façon dont les activités de IQT Solutions ont pris fin au Canada.
Dans le blogue Enclave, qui commente l’actualité à Nashville, on trouve un billet contenant le texte d’un courriel qui aurait été acheminé par le bureau du maire de la ville du Tennessee à Jon Cooper, l’avocat du Conseil métropolitain de Nashville. Ce courriel indique que les ententes entre IQT Solutions, l’État du Tennessee et le Gouvernement métropolitain de Nashville et du comté de Davidson « n’avaient pas été exécutées ».
« Comme vous le savez, il s’agit d’une entente fondée sur la performance et nous ne procéderons pas à la finalisation des documents tant que nous n’aurons pas reçu d’éclaircissements à propos de la situation. [Le responsable du Bureau de développement économique et communautaire à Nashville] Matt Wiltshire a fait part de nos inquiétudes au chef de la direction de IQT […] », peut-on lire dans le courriel.
« Un échec », estime un dirigeant d’IQT
Dans le même blogue, dans la section des commentaires d’un billet publié le 16 juillet où l’on faisait état de la mise à pied des employés d’IQT Solutions et de la possible faillite de l’entreprise, on peut lire le texte d’un courriel qui aurait été envoyé par Dawn Chabassol, un ex-employé d’IQT Solutions, à Alex Mortman, le codirigeant de l’entreprise.
Dans sa réponse acheminée à l’ex-employé, qui a été publiée également dans le blogue, M. Mortman indique que IQT Solutions n’avait pas envisagé les événements de vendredi dernier avant le matin du 15 juillet, et que l’entreprise avait eu espoir jusqu’à ce moment que la paie des employés pourrait être produite. Surtout, il déclare que l’entente de transfert des activités de IQT Solutions à Nasville pourrait ne pas de matérialiser.
« IQT n’a pas ouvert [ses portes] à Nashville, et il semble que cette opportunité ne se matérialisera pas à la suite de notre fermeture au Canada », indique-t-il dans le courriel.
« J’ai été le chef de la direction de l’entreprise pour une courte période de temps, avec comme tâche d’assainir l’entreprise au niveau de l’exploitation et des finances. Malheureusement, les enjeux que j’ai rencontrés étaient ultimement insurmontables. C’est un échec avec lequel je devrai vivre », indique-t-il dans sa réponse.
Les détails de l’entente
Sur le site du Gouvernement métropolitain de Nashville et du comté de Davidson, on trouve une page indiquant que la résolution RS20111-1707 a été présentée et adoptée par les autorités le 21 juin 2011, et qui a été approuvée le 22 juin 2011 par le maire de Nashville. Cette indication inclut, en format PDF, une copie non signée du document qui contient le texte de la résolution RS2011-1707.
Dans le texte on constate qu’une partie de la somme, soit un maximum de 960 000 dollars américains, devait être octroyée par le Gouvernement métropolitain de Nashville et du comté de Davidson, par le biais du Conseil de développement industriel, à titre d’incitatif au développement économique et communautaire.
De cette somme, jusqu’à 500 000 dollars américains devaient être alloués à la couverture des coûts et des dépenses de transfert du siège social et du centre d’exploitation de IQT Solutions sur le territoire du Gouvernement métropolitain, ainsi qu’à la formation du personnel. Le reste de cette somme partielle, soit un maximum de 460 000 dollars américains, constituait en l’octroi de 500 dollars américains pour chacun des emplois créés par IQT Solutions à Nashville, pour un maximum de 920 emplois créés et maintenus au cours des cinq prochaines années.
Aussi, on y constate que le reste de la somme, soit 650 000 dollars, devait être alloué par le Gouvernement métropolitain, par le biais de l’Agence d’habitation et de développement métropolitain, dans le cadre d’un budget lié à un plan d’action visant le développement urbain d’un secteur nommé « Capitol Mall ». Ce secteur se trouve aux alentours du siège du gouvernement de l’État du Tennessee.
Ce plan d’action doit servir à établir des activités de développement économique dont bénéficieraient les habitants d’un secteur désigné comme étant une « zone de pauvreté » (Pocket of Poverty).
Pour consulter l’édition numérique du magazine de juin de Direction informatique, cliquez ici
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.